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Pourquoi l’État est-il poursuivi en justice à cause du médicament Androcur ?

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C’est l’un des scandales qui agite à nouveau le territoire français en matière de médicaments. Après le Mediator et la Dépakine, l’Androcur est mis sur la sellette. L’Agence nationale de sécurité du médicament, régie par l’État, est accusée de n’avoir pas prodigué suffisamment d’informations quand aux risques encourus lors de la prise du traitement.

Le principe d’action de l’Androcur

L’Androcur est un anti-androgène. Il agit donc en bloquant les hormones sexuelles mâles dites androgènes, comme la testostérone. Le principe actif utilisé s’appelle l’acétate de cyprotérone. L’acétate de cyprotérone possède aussi une activité progestative. En plus de bloquer les androgènes, il influence le cycle menstruel.

Les indications de l’Androcur concernent surtout le traitement de l’hirsutisme, une croissance excessive de poils chez la femme, ainsi que le traitement de certaines acnés sévères ou d’autres troubles spécifiques de la sexualité. L’Androcur fait également partie des médicaments indiqués lors d’une transition aux personnes transgenres.

Ce qui est reproché à l’État

Comme tous les médicaments, l’Androcur peut entrainer des effets secondaires indésirables. La liste mentionne par exemple les troubles hépatiques, les modifications de l’humeur ou la fatigue. En revanche, les risques plus élevés de méningiomes ne font pas l’objet d’une observation particulière. Ces tumeurs qui se développent dans le cerveau restent inoffensives dans 80% des cas. Pour les 20% restants, la localisation ou l’agressivité de la tumeur engagent le pronostic vital de la personne touchée.

En mars 2024, deux femmes ont saisi le tribunal de Montreuil pour obtenir réparation du Gouvernement. Atteintes de méningiomes à la suite d’un traitement par Androcur, elles estiment qu’elles n’ont pas reçu assez d’informations à ce sujet avant de prendre le médicament. Ces victimes ne sont pas les seules, puisque plusieurs dizaines de requêtes vont être déposées au cours des prochaines semaines. Il y aurait en effet des centaines de cas identiques.

Même bénignes, certaines des tumeurs provoquent des troubles neurologiques handicapants. Alors que les données concernant l’ampleur du risque de méningiome étaient connues par l’Agence nationale de sécurité du médicament, il n’y a pas eu de mesures suffisantes pour prévenir les personnes sous traitement de ce danger.

Pire, une étude de 2007 alertait déjà des conséquences dommageables de l’Androcur sur le cerveau. Or, l’État n’a établi le lien entre le médicament et les méningiomes que 10 ans plus tard, après qu’une grande quantité de patients aient bénéficié du traitement pour des indications dépassant parfois le cadre prévu. C’est pour cette raison que le Gouvernement français devra faire face à la justice et aux demandes de dédommagement de toutes les victimes concernées.


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C’est l’un des scandales qui agite à nouveau le territoire français en matière de médicaments. Après le Mediator et la Dépakine, l’Androcur est mis sur la sellette. L’Agence nationale de sécurité du médicament, régie par l’État, est accusée de n’avoir pas prodigué suffisamment d’informations quand aux risques encourus lors de la prise du traitement.

Le principe d’action de l’Androcur

L’Androcur est un anti-androgène. Il agit donc en bloquant les hormones sexuelles mâles dites androgènes, comme la testostérone. Le principe actif utilisé s’appelle l’acétate de cyprotérone. L’acétate de cyprotérone possède aussi une activité progestative. En plus de bloquer les androgènes, il influence le cycle menstruel.

Les indications de l’Androcur concernent surtout le traitement de l’hirsutisme, une croissance excessive de poils chez la femme, ainsi que le traitement de certaines acnés sévères ou d’autres troubles spécifiques de la sexualité. L’Androcur fait également partie des médicaments indiqués lors d’une transition aux personnes transgenres.

Ce qui est reproché à l’État

Comme tous les médicaments, l’Androcur peut entrainer des effets secondaires indésirables. La liste mentionne par exemple les troubles hépatiques, les modifications de l’humeur ou la fatigue. En revanche, les risques plus élevés de méningiomes ne font pas l’objet d’une observation particulière. Ces tumeurs qui se développent dans le cerveau restent inoffensives dans 80% des cas. Pour les 20% restants, la localisation ou l’agressivité de la tumeur engagent le pronostic vital de la personne touchée.

En mars 2024, deux femmes ont saisi le tribunal de Montreuil pour obtenir réparation du Gouvernement. Atteintes de méningiomes à la suite d’un traitement par Androcur, elles estiment qu’elles n’ont pas reçu assez d’informations à ce sujet avant de prendre le médicament. Ces victimes ne sont pas les seules, puisque plusieurs dizaines de requêtes vont être déposées au cours des prochaines semaines. Il y aurait en effet des centaines de cas identiques.

Même bénignes, certaines des tumeurs provoquent des troubles neurologiques handicapants. Alors que les données concernant l’ampleur du risque de méningiome étaient connues par l’Agence nationale de sécurité du médicament, il n’y a pas eu de mesures suffisantes pour prévenir les personnes sous traitement de ce danger.

Pire, une étude de 2007 alertait déjà des conséquences dommageables de l’Androcur sur le cerveau. Or, l’État n’a établi le lien entre le médicament et les méningiomes que 10 ans plus tard, après qu’une grande quantité de patients aient bénéficié du traitement pour des indications dépassant parfois le cadre prévu. C’est pour cette raison que le Gouvernement français devra faire face à la justice et aux demandes de dédommagement de toutes les victimes concernées.


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