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La photographie, outil de propagande de la guerre d’Algérie

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Pour remonter aux origines d'une Algérie fantasmée saisie par l'objectif pendant la colonisation, pour bénir lesdites splendeurs de l'Empire français dans sa colonie-vitrine d'alors, pour saisir également l'utilisation de l'image pendant la guerre pour forger un culte de la patrie jusqu'à la riposte narrative des indigènes, Afrique mémoires d'un continent reçoit un historien français né en Algérie, Benjamin Stora.

En compagnie de l’historien Benjamin Stora, auteur entre autres de « L’Algérie en guerre (1954-1962) : un historien face au torrent des images » (éd. Archipel).

****************************

Elgas : Avant la déflagration de la guerre en 1954, les photos qui existent sur l'Algérie montrent des paysages somptueux, les montagnes de Kabylie par exemple. Le but est contemplatif, part prenante d'un récit officiel, mais également l'iconographie qui règne alors quand aux temps heureux de la colonie, dont les blessures sont effacées ou paraissent tout simplement inexistantes. La narration est tout à fait nostalgique. Alger, la blanche, le bled rural, la paysannerie apportent une touche de pittoresque à cet ensemble et les albums font le portrait déjà partiel et partial qui rend une image dont on se gargarise en métropole. Benjamin Stora, vous consacrez la première partie justement de votre livre à cette période. Quel était l'enjeu alors de ce portrait si partial ?

Benjamin Stora : D'abord, il faut se rappeler que ceux qui produisaient les images, c'étaient avant tout les Européens, ceux qui possédaient des appareils photographiques. Parce que pour fabriquer une image, encore faut-il avoir naturellement des appareils photo. Et c'étaient eux principalement qui se filmaient, qui filmaient les paysages. Et puis il y avait, bien sûr, aussi les administrateurs coloniaux, les photographes professionnels, et puis les cinéastes qui ont fabriqué un cinéma colonial.

À lire aussiNEWSLETTER RFI CULTURE : Ne manquez pas les meilleurs reportages et idées d’une actualité culturelle internationale qui n’oublie pas l’Afrique.

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Elgas : Avant la déflagration de la guerre en 1954, les photos qui existent sur l'Algérie montrent des paysages somptueux, les montagnes de Kabylie par exemple. Le but est contemplatif, part prenante d'un récit officiel, mais également l'iconographie qui règne alors quand aux temps heureux de la colonie, dont les blessures sont effacées ou paraissent tout simplement inexistantes. La narration est tout à fait nostalgique. Alger, la blanche, le bled rural, la paysannerie apportent une touche de pittoresque à cet ensemble et les albums font le portrait déjà partiel et partial qui rend une image dont on se gargarise en métropole. Benjamin Stora, vous consacrez la première partie justement de votre livre à cette période. Quel était l'enjeu alors de ce portrait si partial ?

Benjamin Stora : D'abord, il faut se rappeler que ceux qui produisaient les images, c'étaient avant tout les Européens, ceux qui possédaient des appareils photographiques. Parce que pour fabriquer une image, encore faut-il avoir naturellement des appareils photo. Et c'étaient eux principalement qui se filmaient, qui filmaient les paysages. Et puis il y avait, bien sûr, aussi les administrateurs coloniaux, les photographes professionnels, et puis les cinéastes qui ont fabriqué un cinéma colonial.

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