Au Maroc à Aït-Ben-Haddou, dix siècles de l’histoire d’un ksar
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Reportage sur le site historique du ksar d'Aït-Ben-Haddou, village à flanc de colline du Sud marocain, trésor témoin d'une histoire de caravanes, de routes du commerce, de rencontres entre conquérants musulmans et tribus amazighes, et d'une architecture avant-gardiste.
Avec la participation de l’anthropologue et historien Mustapha Qadery et de Loubna Mouna, directrice exécutive de l’association marocaine We speak Citizen et initiatrice de La maison de l’oralité de Aït-Ben-Haddou.
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Elgas : Le ksar d'Aït-Ben-Haddou a été classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1987. Le patrimoine est très bien préservé. En se baladant dans ce site historique, on a vu quand même que c'est pris d'assaut par les touristes. Comment gérer cette affluence, garder une certaine authenticité, ne pas érafler ce trésor architectural ?
Mustafa Qadery : Oui, effectivement, on a vu le déferlement d'un nombre de touristes incroyable qui viennent visiter ce lieu grâce à ce classement. Il a poussé les politiques publiques marocaines dans le domaine de la culture et dans le domaine du tourisme à donner de l'importance à l'oralité. Ce classement a permis d'abord de mobiliser des fonds pour reconstruire, remettre les choses en l'état, doucement, et permettre à des gens du coin de vivre, c'est-à-dire faire de l'hébergement, de la restauration et de l'artisanat. Ça a permis aux artisans qui avaient abandonné leurs anciens métiers à cause du plastique, de revenir à l'artisanat ancien, de le revivifier. Et du coup, on a sauvegardé un savoir-faire extraordinaire, ce que l'UNESCO appelle les trésors humains vivants. Il y a plus de clientèle. Merci le patrimoine, merci le classement, merci le tourisme qui offre la possibilité aux gens de trouver une nouvelle opportunité de vivre dignement avec le fruit de leur travail. Ce ne sont pas des choses qui s'enseignent dans des écoles de formation. C'est un système de formation de père en fils, comme on dit. Et c'est comme ça que ça a redonné vie à ce lieu. Et en plus, il y a le cinéma. Les gens du cinéma ont trouvé quelque chose de fantastique, je crois. Ali Baba et les 40 voleurs dans les années 50 avec Fernandel. Ensuite, ça a enchaîné avec Laurence d'Arabie en 60, je crois.
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