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"Taiwan a acquis une visibilité historique", entretien avec l'ambassadeur taïwanais en France

 
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Nouvel épisode de RTF, depuis le bureau de représentation de Taïwan en France, nous rencontrons l'ambassadeur de Taïwan en France, François Wu Chih-chung (吳志中). A quelques semaines du début du premier mandat du nouveau président William Lai, élu en janvier de cette année, nous évoquons les deux mandats de la présidente sortante, Tsai Ing-wen (蔡英文) ​​​​​. Pour François Wu, la politique de l'actuelle présidente au cours des 8 dernières années a permis à Taïwan d'acquérir une visibilité historique, notamment en France. Explications.

(2e partie de l'émission la semaine prochaine)

*RTF, une émission réalisée depuis la France par Clément Tricot

Twitter : Clément Tricot

Ecoutez et abonnez-vous :

Monsieur l'Ambassadeur, la présidente sortante, Tsai Ing-wen (蔡英文) vient de terminer ses deux mandats, elle va laisser la place bientôt à William Lai [Lai Ching-te (賴清德)], quel bilan peut-on tirer de sa de sa politique étrangère ?

François Wu : Le bilan de la politique étrangère de Madame Tsai Ing-wen a été quand même extrêmement positif. Le sentiment que j'ai, c'est que Taiwan a acquis une visibilité historique. Maintenant, au moins en France, quand on parle de Taïwan, on sait ce qui se passe dans la région, on sait que Taïwan joue un rôle déterminant pour la défense de la liberté et la démocratie. On sait que Taïwan est face à un très grand défi, c'est-à-dire l'ambition chinoise qui veut conquérir Taïwan et qui veut dominer l'océan Pacifique. C'est une ambition de changer d'ordre mondial. Taïwan est là pour essayer de résister à cette ambition chinoise.

Par ailleurs, on connaît aussi Taïwan pour le savoir-faire dans la fabrication des semi-conducteurs. C'est essentiel pour le monde entier. Toutes les personnes que je rencontre savent très bien que Taïwan produit plus de 60 % des semi-conducteurs essentiels pour notre vie moderne et quotidienne. Taïwan a aussi une très grande performance économique. En France, Taïwan a décidé de venir investir à Dunkerque pour un montant, je crois de 5 milliards d'euros en 2023. C'était le plus gros investissement étranger en France. Donc vous voyez, Taïwan est devenue visible sur beaucoup de domaines. On commence à connaître son histoire. Nous ne sommes plus comme dans le passé, soumis automatiquement au narratif chinois. Les échanges se font de plus en plus intenses du côté français. Dans le reste du monde, c'est-à-dire [dans les réunions NDLR] du G7 les G20, à chaque fois quand il y a une rencontre des chefs d'État, la stabilité et la paix de la démocratie de Taïwan sont souvent mis en priorité. Les Américains parlent beaucoup d'un programme d'aide militaire directe pour trois pays qui sont l'Ukraine Israël et Taïwan. Ce sont des choses que je n'osais pas imaginer avant l'arrivée de Madame Tsai Ing-Wen. C'est pour ça que je dis que c'est vraiment un bilan de politique étrangère très positif parce que nous ne sommes pas seulement de plus en plus visible, mais l'image de Taïwan a été positive et visible.

Si on reste sur le cas de la France, au cours de ces 8 ans, comment ont évolué ces liens entre la France et Taïwan ? Se sont-ils renforcés ? Dans quels domaines ?

F.W : Je pense que c'est à peu près dans tous les domaines. Moi, je suis ambassadeur de Taïwan en France, nos échanges avec le gouvernement français se font de plus en plus régulier et de plus en plus intenses. Le Parlement, c'est pareil. En 2020, le sénat français avait passé une résolution pour soutenir Taïwan avec un vote de 304 contre 0. Avant ce vote, il y a eu un débat d'une heure à deux heures. Donc ça aussi, ce sont des choses historiques. Dans le domaine des médias, maintenant presque tous les jours, on voit un article sur Taïwan. Donc des médias aussi parlent de plus en plus de Taïwan et puis la façon dont les médias Taïwan parlent de Taïwan, ce n'est plus à chaque fois lié à la Chine. Là, je parlais par exemple du domaine des semi-conducteurs. Aussi, on parle de la contribution de Taïwan pendant le Covid-19. Taïwan a pu être un exemple pour la gestion du Covid-19. On vient de parler de l'investissement Taïwan à Dunkerque l'année dernière, mais il y a aussi eu le premier satellite de fabrication taïwanaise sur le domaine du climat qui a été lancé par la fusée Arianne française. Puis l'année dernière, Eva Air a décidé d'acheter 33 Airbus d'un montant de plus de 10 milliards d'euros et cette année Starlux, une autre compagnie a décidé d'acheter, je crois 8 à 10 Airbus aussi d'un montant plus de 2 milliards d'euros. Donc vous voyez, aussi sur le domaine économique, les échanges et la coopération se font aussi de plus en plus intense.

Vous avez cité les échanges parlementaires qu'il y a pu y avoir au cours des dernières années. Ils ont été assez nombreux, que ce soit des parlementaires taïwanais qui sont venus en France ou inversement. Cependant, aujourd'hui, le nouveau gouvernement a un peu changé. Le parti démocrate progressiste n'a pas la majorité au Parlement, c'est une évolution, est-ce que ça peut avoir un impact sur ces échanges ?

F.W : Je ne pense pas. Quand la France regarde Taïwan, c'est Taïwan, elle ne regarde pas le DPP [le parti de la présidente sortante et du futur président]. Puis après cette élection, Taïwan s'est montré comme un pays exemplaire. L'élection présentielle et les législatives se sont déroulées de manière positive, sans problème et ont été acceptées par tout le monde sauf la Chine. Regardez, il y a eu une lettre de félicitations de la part de madame la présidente de l'Assemblée nationale, madame Yaël Braun-Pivet. Je pense qu'elle félicitait M. Lai Ching-te pour être élu président de Taïwan. Il y a trois mots tabous prononcés. Le nom de monsieur William Lai, président et Taïwan. Ce qui a beaucoup fâché les Chinois. En-tout-cas, on a eu beaucoup de lettres de félicitations de toute la France y compris le Quai d'Orsay, mais du monde entier, je crois. Il y a plus de 80 États qui nous ont félicités. Quand on parle de diplomatie parlementaire, le monde regarde le processus de démocratisation Taïwan et regarde vraiment avec beaucoup d'encouragement et puis je pense que la démocratie et la liberté Taïwan puissent être préservées. Je crois que le monde sur ce point-là, nous soutient beaucoup et bien sûr les Parlements du monde entier jouent un rôle très important.

Justement, concernant la position de William Lai dans son programme, est-ce qu'on peut s'attendre à une continuité de cette ouverture sur l'étranger comme avec Tsai Ing-wen, notamment vers la France ?

F.W : Je le crois sincèrement. William Lai est encore le vice-président de Madame Tsai Ing-wen . Il faut se souvenir d'une pub [pour la campagne présidentielle NDLR] dans laquelle, il est dans une voiture conduite par madame Tsai. Ils font un tour et elle lui passe les clés. Ensuite, le futur président est avec Hsiao Bi-khim (蕭美琴) qui sera la nouvelle vice-présidente. Hsiao Bi-khim a été notre meilleure ambassadrice [aux Etats-Unis ndlr] et a eu beaucoup de soutien. Elle est très proche de Madame Tsai Ing-wen. Elle l'a dit à plusieurs reprises, même qu'elle partageait aussi des vêtement avec la présidente. Je crois qu'il y a une sorte de continuité de la politique de Madame Tsai Ing-wen, non simplement incarnée par William Lai, mais aussi par sa vice-présidente.

Pour écouter l'émission il faut cliquer sur ▶ en haut à droite de la page !

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François Wu : Le bilan de la politique étrangère de Madame Tsai Ing-wen a été quand même extrêmement positif. Le sentiment que j'ai, c'est que Taiwan a acquis une visibilité historique. Maintenant, au moins en France, quand on parle de Taïwan, on sait ce qui se passe dans la région, on sait que Taïwan joue un rôle déterminant pour la défense de la liberté et la démocratie. On sait que Taïwan est face à un très grand défi, c'est-à-dire l'ambition chinoise qui veut conquérir Taïwan et qui veut dominer l'océan Pacifique. C'est une ambition de changer d'ordre mondial. Taïwan est là pour essayer de résister à cette ambition chinoise.

Par ailleurs, on connaît aussi Taïwan pour le savoir-faire dans la fabrication des semi-conducteurs. C'est essentiel pour le monde entier. Toutes les personnes que je rencontre savent très bien que Taïwan produit plus de 60 % des semi-conducteurs essentiels pour notre vie moderne et quotidienne. Taïwan a aussi une très grande performance économique. En France, Taïwan a décidé de venir investir à Dunkerque pour un montant, je crois de 5 milliards d'euros en 2023. C'était le plus gros investissement étranger en France. Donc vous voyez, Taïwan est devenue visible sur beaucoup de domaines. On commence à connaître son histoire. Nous ne sommes plus comme dans le passé, soumis automatiquement au narratif chinois. Les échanges se font de plus en plus intenses du côté français. Dans le reste du monde, c'est-à-dire [dans les réunions NDLR] du G7 les G20, à chaque fois quand il y a une rencontre des chefs d'État, la stabilité et la paix de la démocratie de Taïwan sont souvent mis en priorité. Les Américains parlent beaucoup d'un programme d'aide militaire directe pour trois pays qui sont l'Ukraine Israël et Taïwan. Ce sont des choses que je n'osais pas imaginer avant l'arrivée de Madame Tsai Ing-Wen. C'est pour ça que je dis que c'est vraiment un bilan de politique étrangère très positif parce que nous ne sommes pas seulement de plus en plus visible, mais l'image de Taïwan a été positive et visible.

Si on reste sur le cas de la France, au cours de ces 8 ans, comment ont évolué ces liens entre la France et Taïwan ? Se sont-ils renforcés ? Dans quels domaines ?

F.W : Je pense que c'est à peu près dans tous les domaines. Moi, je suis ambassadeur de Taïwan en France, nos échanges avec le gouvernement français se font de plus en plus régulier et de plus en plus intenses. Le Parlement, c'est pareil. En 2020, le sénat français avait passé une résolution pour soutenir Taïwan avec un vote de 304 contre 0. Avant ce vote, il y a eu un débat d'une heure à deux heures. Donc ça aussi, ce sont des choses historiques. Dans le domaine des médias, maintenant presque tous les jours, on voit un article sur Taïwan. Donc des médias aussi parlent de plus en plus de Taïwan et puis la façon dont les médias Taïwan parlent de Taïwan, ce n'est plus à chaque fois lié à la Chine. Là, je parlais par exemple du domaine des semi-conducteurs. Aussi, on parle de la contribution de Taïwan pendant le Covid-19. Taïwan a pu être un exemple pour la gestion du Covid-19. On vient de parler de l'investissement Taïwan à Dunkerque l'année dernière, mais il y a aussi eu le premier satellite de fabrication taïwanaise sur le domaine du climat qui a été lancé par la fusée Arianne française. Puis l'année dernière, Eva Air a décidé d'acheter 33 Airbus d'un montant de plus de 10 milliards d'euros et cette année Starlux, une autre compagnie a décidé d'acheter, je crois 8 à 10 Airbus aussi d'un montant plus de 2 milliards d'euros. Donc vous voyez, aussi sur le domaine économique, les échanges et la coopération se font aussi de plus en plus intense.

Vous avez cité les échanges parlementaires qu'il y a pu y avoir au cours des dernières années. Ils ont été assez nombreux, que ce soit des parlementaires taïwanais qui sont venus en France ou inversement. Cependant, aujourd'hui, le nouveau gouvernement a un peu changé. Le parti démocrate progressiste n'a pas la majorité au Parlement, c'est une évolution, est-ce que ça peut avoir un impact sur ces échanges ?

F.W : Je ne pense pas. Quand la France regarde Taïwan, c'est Taïwan, elle ne regarde pas le DPP [le parti de la présidente sortante et du futur président]. Puis après cette élection, Taïwan s'est montré comme un pays exemplaire. L'élection présentielle et les législatives se sont déroulées de manière positive, sans problème et ont été acceptées par tout le monde sauf la Chine. Regardez, il y a eu une lettre de félicitations de la part de madame la présidente de l'Assemblée nationale, madame Yaël Braun-Pivet. Je pense qu'elle félicitait M. Lai Ching-te pour être élu président de Taïwan. Il y a trois mots tabous prononcés. Le nom de monsieur William Lai, président et Taïwan. Ce qui a beaucoup fâché les Chinois. En-tout-cas, on a eu beaucoup de lettres de félicitations de toute la France y compris le Quai d'Orsay, mais du monde entier, je crois. Il y a plus de 80 États qui nous ont félicités. Quand on parle de diplomatie parlementaire, le monde regarde le processus de démocratisation Taïwan et regarde vraiment avec beaucoup d'encouragement et puis je pense que la démocratie et la liberté Taïwan puissent être préservées. Je crois que le monde sur ce point-là, nous soutient beaucoup et bien sûr les Parlements du monde entier jouent un rôle très important.

Justement, concernant la position de William Lai dans son programme, est-ce qu'on peut s'attendre à une continuité de cette ouverture sur l'étranger comme avec Tsai Ing-wen, notamment vers la France ?

F.W : Je le crois sincèrement. William Lai est encore le vice-président de Madame Tsai Ing-wen . Il faut se souvenir d'une pub [pour la campagne présidentielle NDLR] dans laquelle, il est dans une voiture conduite par madame Tsai. Ils font un tour et elle lui passe les clés. Ensuite, le futur président est avec Hsiao Bi-khim (蕭美琴) qui sera la nouvelle vice-présidente. Hsiao Bi-khim a été notre meilleure ambassadrice [aux Etats-Unis ndlr] et a eu beaucoup de soutien. Elle est très proche de Madame Tsai Ing-wen. Elle l'a dit à plusieurs reprises, même qu'elle partageait aussi des vêtement avec la présidente. Je crois qu'il y a une sorte de continuité de la politique de Madame Tsai Ing-wen, non simplement incarnée par William Lai, mais aussi par sa vice-présidente.

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