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Enoch Wu, fondateur de Forward Alliance : En temps de crise, la société civile doit impérativement jouer un rôle

 
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Dans ce nouvel épisode de RTF*, nous échangeons avec Enoch Wu, fondateur de Forward Alliance, une organisation qui propose aux citoyens taïwanais des formations de réponse à des situations d’urgence qu’il s’agisse de crises environnementales ou de conflits armés.

De passage en France pour une visite de plusieurs jours, il a été invité par l’association taïwanaise Formose en France, à l’événement Taiwan’s battle for peace. Dans cette rencontre ouverte au public, Enoch WU a échangé sur ce sujet de la bataille de Taiwan pour la paix avec Stéphane Corcuff, maître de conférences à Sciences-Po Lyon, ou encore François Wu, ambassadeur de Taïwan en France.

A cette occasion, j’ai pu discuter avec lui sur le travail de son association ou encore du rôle des formations proposées.

Plus d'informations sur notre invitée à l'écoute de l'émission. Notez que le lien d'écoute se trouve en cliquant sur le symbole ▷ situé en haut à droite de cette page.

RTF, une émission réalisée depuis la France par Clément Tricot

Twitter : Clément Tricot

Questions à Enoch Wu :

  • Vous venez de participer à cette rencontre nommée “Taiwan’s battle for peace”, qu’est ce que représente pour vous cette opportunité de partager votre expérience et votre vision de Taïwan ici en France ?

Enoch Wu : Je suis reconnaissant à Sandy et à l'association Formose en France d'avoir organisé cet événement intitulé "Taiwan's Battle For Peace" (La bataille de Taïwan pour la paix). Je pense que ce titre est très approprié car il décrit la lutte que nous menons actuellement pour maintenir la paix de part et d'autre du détroit de Taïwan. C'est un travail de longue haleine. Au nom des Taïwanais, mais aussi, je l'espère, de la communauté internationale, qui se sent engagée et qui a le sentiment d'avoir un intérêt pour le maintien de la paix. Non seulement pour le bien-être des 23-24 millions de citoyens taïwanais, mais aussi pour notre prospérité collective.

Des chercheurs ont analysé que si un conflit éclatait, l'économie mondiale pourrait être perturbée à hauteur de deux billions de dollars par an. Nous en subirons tous les conséquences. Il est donc dans notre intérêt à tous de veiller à ce que la paix puisse être maintenue. Taïwan a réussi à dissuader les conflits pendant des décennies et notre tâche consiste maintenant à étendre cette dissuasion, mais face à un gouvernement chinois et à une armée chinoise de plus en plus agressifs, notre tâche consiste à relever ce défi et à faire comprendre à tous les pays que les différends doivent être réglés de manière pacifique.

Il était important de participer à cet événement parce que je suis absolument touchée par la participation de la communauté taïwanaise à Paris. Cela montre que, quel que soit l'endroit où nous nous trouvons, nous nous soucions tous du bien-être de nos foyers. Nous nous soucions tous de ce qui se passe à Taïwan, et je pense qu'il est agréable de voir l'ambassadeur Wu ici et tous les ambassadeurs citoyens qui continueront à répandre la bonne parole.

  • Vous avez organisé, avec votre association, de nombreux camps et ateliers de préparation pour que des citoyens taïwanais apprennent à faire face aux risques naturels mais aussi apprennent à réagir à un conflit armé, notamment en cas d’invasion chinoise. Quels sont les profils des Taïwanais qui participent à ces stages ?

E.W : Ils viennent de tous les horizons. 90 % de nos bénévoles ont entre 20 et 50 ans. Ainsi, qu'il s'agisse d'étudiants, de jeunes professionnels, de jeunes parents, de retraités, d'hommes ou de femmes, les gens s'inscrivent parce qu'ils veulent tous savoir comment ils peuvent aider, comment ils peuvent améliorer leur communauté.

  • Selon vous, qu’est ce que peut apporter une population formée lors des situations de crises ou de conflits ?

E.W : Ils peuvent maintenir les fonctions de base de la société, aider les personnes blessées, aider à abriter les personnes déplacées et aider à dégager celles qui sont prises au piège. Il s'agit de fonctions de base dans chaque communauté qui, lorsqu'une catastrophe survient, nécessitent l'intervention de groupes de bénévoles et de groupes de la société civile. Souvent, nous comptons sur le gouvernement pour assurer les services de base. Mais en temps de crise, la société civile doit impérativement jouer un rôle. Des ONG se sont mobilisées pour prendre soin de leurs communautés et de leur environnement, ce qui permet au gouvernement de répondre plus efficacement à une crise ou de résister à une invasion.

  • Au-delà des formations individuelles, est-ce qu’on peut dire que vous essayez de construire des communautés ?

E.W : Nous mettons en place des équipes d'action au niveau communautaire, des volontaires qui peuvent se mobiliser et se réunir pour accomplir ces tâches essentielles dès le début d'une crise, qu'il s'agisse de soigner les blessés ou de les aider à s'extraire d'un bâtiment effondré, ou encore d'aider à héberger nos réfugiés. Ce sont des fonctions que nous devrons remplir nous-mêmes dans chaque communauté, au niveau local. C'est la raison pour laquelle les ressources gouvernementales ne sont tout simplement pas suffisantes pour répondre à une catastrophe d'une telle ampleur à l'échelle nationale.

  • Comment est-ce que la sécurité civile ou l’armée perçoivent, selon vous, ce genre de camps d’entraînement ou d’ateliers ?

E.W : C'est un point essentiel. Je vous remercie de m'avoir posé la question. La résilience de l'ensemble de la société dépend de nombreux groupes. L'armée a un travail très important à faire lorsqu'elle résiste à une invasion sur les lignes de front, mais à l'arrière, sur le front intérieur, les communautés doivent être en mesure de s'aider elles-mêmes et de se soutenir mutuellement pour que la société ne s'effondre pas, n'est-ce pas ? Nous devons veiller à ce que la société continue à fonctionner pour que l'armée puisse faire son travail. Je considère donc qu'il s'agit d'un partenariat entre le secteur public et la société civile.

  • Est-ce que vous travaillez ou échangez avec des organisations étrangères pour enrichir vos formations ou partager votre expérience ?

E.W : Oui, nous travaillons par exemple avec les premiers intervenants du monde entier pour échanger des notes et partager des expériences avec d'autres groupes de bénévoles dont le travail consiste à organiser et à mobiliser les communautés en cas de besoin. Il est important que la diplomatie se fasse au niveau gouvernemental, mais aussi de société civile à société civile. C'est un élément essentiel du renforcement de la résilience, de l'établissement de ces contacts et de la collaboration en temps de paix.

  • Vous avez de l’expérience en politique, notamment avec le Parti Démocrate Progressiste. Vous avez été candidat à des élections législatives représentant le parti au pouvoir. Les élections présidentielles ont lieu très prochainement. J’aimerai recueillir votre point de vue sur ces élections. Au-delà de la situation avec la Chine, quels sont les sujets majeurs qui vous semblent importants pour la société taïwanaise ?

E.W : Comme nous venons de le dire, ces élections sont une compétition politique entre les visions et la voie à suivre. C'est le moment où notre société peut être la plus turbulente, mais c'est aussi le moment de forger un consensus sur la manière de relever nos plus grands défis. Lors des prochaines élections, j'espère donc que nous serons en mesure de mettre en avant ces questions cruciales qui affectent notre avenir et que nous aurons un débat honnête et franc entre les candidats. Ainsi, les électeurs, les employeurs pourront, par leur vote, définir une orientation pour le pays et parmi ces questions. Le plus important est la défense de notre sécurité nationale. J'espère que nous y parviendrons lors des prochaines élections. Nous verrons les candidats et les partis politiques s'exprimer. Ce que le gouvernement peut faire, ce que la société civile devrait faire, comment nous pouvons nous unir et comment nous pouvons collectivement mettre nos efforts au service de la sécurité de notre pays. Il est rare qu'une société ait un tel débat public. C'est une occasion que nous ne devrions pas gâcher.

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De passage en France pour une visite de plusieurs jours, il a été invité par l’association taïwanaise Formose en France, à l’événement Taiwan’s battle for peace. Dans cette rencontre ouverte au public, Enoch WU a échangé sur ce sujet de la bataille de Taiwan pour la paix avec Stéphane Corcuff, maître de conférences à Sciences-Po Lyon, ou encore François Wu, ambassadeur de Taïwan en France.

A cette occasion, j’ai pu discuter avec lui sur le travail de son association ou encore du rôle des formations proposées.

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  • Vous venez de participer à cette rencontre nommée “Taiwan’s battle for peace”, qu’est ce que représente pour vous cette opportunité de partager votre expérience et votre vision de Taïwan ici en France ?

Enoch Wu : Je suis reconnaissant à Sandy et à l'association Formose en France d'avoir organisé cet événement intitulé "Taiwan's Battle For Peace" (La bataille de Taïwan pour la paix). Je pense que ce titre est très approprié car il décrit la lutte que nous menons actuellement pour maintenir la paix de part et d'autre du détroit de Taïwan. C'est un travail de longue haleine. Au nom des Taïwanais, mais aussi, je l'espère, de la communauté internationale, qui se sent engagée et qui a le sentiment d'avoir un intérêt pour le maintien de la paix. Non seulement pour le bien-être des 23-24 millions de citoyens taïwanais, mais aussi pour notre prospérité collective.

Des chercheurs ont analysé que si un conflit éclatait, l'économie mondiale pourrait être perturbée à hauteur de deux billions de dollars par an. Nous en subirons tous les conséquences. Il est donc dans notre intérêt à tous de veiller à ce que la paix puisse être maintenue. Taïwan a réussi à dissuader les conflits pendant des décennies et notre tâche consiste maintenant à étendre cette dissuasion, mais face à un gouvernement chinois et à une armée chinoise de plus en plus agressifs, notre tâche consiste à relever ce défi et à faire comprendre à tous les pays que les différends doivent être réglés de manière pacifique.

Il était important de participer à cet événement parce que je suis absolument touchée par la participation de la communauté taïwanaise à Paris. Cela montre que, quel que soit l'endroit où nous nous trouvons, nous nous soucions tous du bien-être de nos foyers. Nous nous soucions tous de ce qui se passe à Taïwan, et je pense qu'il est agréable de voir l'ambassadeur Wu ici et tous les ambassadeurs citoyens qui continueront à répandre la bonne parole.

  • Vous avez organisé, avec votre association, de nombreux camps et ateliers de préparation pour que des citoyens taïwanais apprennent à faire face aux risques naturels mais aussi apprennent à réagir à un conflit armé, notamment en cas d’invasion chinoise. Quels sont les profils des Taïwanais qui participent à ces stages ?

E.W : Ils viennent de tous les horizons. 90 % de nos bénévoles ont entre 20 et 50 ans. Ainsi, qu'il s'agisse d'étudiants, de jeunes professionnels, de jeunes parents, de retraités, d'hommes ou de femmes, les gens s'inscrivent parce qu'ils veulent tous savoir comment ils peuvent aider, comment ils peuvent améliorer leur communauté.

  • Selon vous, qu’est ce que peut apporter une population formée lors des situations de crises ou de conflits ?

E.W : Ils peuvent maintenir les fonctions de base de la société, aider les personnes blessées, aider à abriter les personnes déplacées et aider à dégager celles qui sont prises au piège. Il s'agit de fonctions de base dans chaque communauté qui, lorsqu'une catastrophe survient, nécessitent l'intervention de groupes de bénévoles et de groupes de la société civile. Souvent, nous comptons sur le gouvernement pour assurer les services de base. Mais en temps de crise, la société civile doit impérativement jouer un rôle. Des ONG se sont mobilisées pour prendre soin de leurs communautés et de leur environnement, ce qui permet au gouvernement de répondre plus efficacement à une crise ou de résister à une invasion.

  • Au-delà des formations individuelles, est-ce qu’on peut dire que vous essayez de construire des communautés ?

E.W : Nous mettons en place des équipes d'action au niveau communautaire, des volontaires qui peuvent se mobiliser et se réunir pour accomplir ces tâches essentielles dès le début d'une crise, qu'il s'agisse de soigner les blessés ou de les aider à s'extraire d'un bâtiment effondré, ou encore d'aider à héberger nos réfugiés. Ce sont des fonctions que nous devrons remplir nous-mêmes dans chaque communauté, au niveau local. C'est la raison pour laquelle les ressources gouvernementales ne sont tout simplement pas suffisantes pour répondre à une catastrophe d'une telle ampleur à l'échelle nationale.

  • Comment est-ce que la sécurité civile ou l’armée perçoivent, selon vous, ce genre de camps d’entraînement ou d’ateliers ?

E.W : C'est un point essentiel. Je vous remercie de m'avoir posé la question. La résilience de l'ensemble de la société dépend de nombreux groupes. L'armée a un travail très important à faire lorsqu'elle résiste à une invasion sur les lignes de front, mais à l'arrière, sur le front intérieur, les communautés doivent être en mesure de s'aider elles-mêmes et de se soutenir mutuellement pour que la société ne s'effondre pas, n'est-ce pas ? Nous devons veiller à ce que la société continue à fonctionner pour que l'armée puisse faire son travail. Je considère donc qu'il s'agit d'un partenariat entre le secteur public et la société civile.

  • Est-ce que vous travaillez ou échangez avec des organisations étrangères pour enrichir vos formations ou partager votre expérience ?

E.W : Oui, nous travaillons par exemple avec les premiers intervenants du monde entier pour échanger des notes et partager des expériences avec d'autres groupes de bénévoles dont le travail consiste à organiser et à mobiliser les communautés en cas de besoin. Il est important que la diplomatie se fasse au niveau gouvernemental, mais aussi de société civile à société civile. C'est un élément essentiel du renforcement de la résilience, de l'établissement de ces contacts et de la collaboration en temps de paix.

  • Vous avez de l’expérience en politique, notamment avec le Parti Démocrate Progressiste. Vous avez été candidat à des élections législatives représentant le parti au pouvoir. Les élections présidentielles ont lieu très prochainement. J’aimerai recueillir votre point de vue sur ces élections. Au-delà de la situation avec la Chine, quels sont les sujets majeurs qui vous semblent importants pour la société taïwanaise ?

E.W : Comme nous venons de le dire, ces élections sont une compétition politique entre les visions et la voie à suivre. C'est le moment où notre société peut être la plus turbulente, mais c'est aussi le moment de forger un consensus sur la manière de relever nos plus grands défis. Lors des prochaines élections, j'espère donc que nous serons en mesure de mettre en avant ces questions cruciales qui affectent notre avenir et que nous aurons un débat honnête et franc entre les candidats. Ainsi, les électeurs, les employeurs pourront, par leur vote, définir une orientation pour le pays et parmi ces questions. Le plus important est la défense de notre sécurité nationale. J'espère que nous y parviendrons lors des prochaines élections. Nous verrons les candidats et les partis politiques s'exprimer. Ce que le gouvernement peut faire, ce que la société civile devrait faire, comment nous pouvons nous unir et comment nous pouvons collectivement mettre nos efforts au service de la sécurité de notre pays. Il est rare qu'une société ait un tel débat public. C'est une occasion que nous ne devrions pas gâcher.

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