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Égypte: au Caire, l'inflation des prix du bétail gâche l'Aïd al-Adha

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L’Aïd al-Adha ou Aïd el-Kébir est célébré ce week-end par les musulmans. L’un des rites qui l’accompagne est le sacrifice du bétail, dont les morceaux sont ensuite offerts aux plus pauvres. Mais en Égypte, pays qui compte la plus importante communauté musulmane du monde arabe, respecter le rituel s’annonce délicat pour certains. La crise économique frappe durement la population et le prix de la viande s’est envolé ces dernières années.

De notre correspondante au Caire,

Les animaux sont rassemblés en troupeaux sous des toits de tôle, à l’abri du soleil harassant. Vachettes et moutons sont à la vente partout dans les rues du quartier populaire d’Ain Shams. « En tant qu’Égyptiens musulmans, nous nous retrouvons tous ensemble, et ceux qui peuvent se le permettre achètent un animal et le sacrifient le matin après la prière, et ils vont ensuite l’offrir aux pauvres » explique Farida, mère de famille.

Impossible d’acheter un animal vivant pour elle. Face à la flambée des prix, elle se contente d’acheter de la viande à la découpe. Dans une petite échoppe de produits vendus au rabais par le ministère de l’Alimentation, Farida poursuit : « Bien sûr, quand j’achetais quatre kilos de viande l’an dernier, j’en achète deux ou trois maintenant. Mais ici, on a accès grâce au gouvernement à de la viande aux prix les plus bas, on les trouve dans les petites échoppes comme celle-ci. Pour les gens qui n’ont pas les moyens d’aller chez le boucher, ils ont des prix bien inférieurs à ceux du marché. »

45 degrés au thermomètre

335 livres le kilo de viande égyptienne proposée par le ministère de l’Alimentation, un prix imbattable, mais des morceaux de qualité moindre. Et les bouchers professionnels bradent aussi les produits le temps de la fête religieuse. C’est choix qu’a fait Mohamed, boucher très connu dans le quartier : « Ici, en Égypte, on peut encore trouver de la viande bon marché, la viande ici est aujourd’hui à 360 livres, d’habitude, elle est à 420, on l’a baissée de 60 livres. »

À lire aussiLe prix des bêtes affole les Tunisiens à quelques jours de l’Aïd el-Kébir

Et ça fonctionne... Les 45 degrés affichés au thermomètre ne découragent pas les clients. Et Mohamed tranche, à la chaîne, des dizaines de pieds de mouton. En ces temps de fête, il refuse la morosité : « Le temps de l’Aïd, on est tous heureux, c’est la plus importante des fêtes. Il y a des gens qui aident, les gens pauvres, et les gens qui arrivent de Palestine, de Gaza, il y a des moutons qu’on partage. »

« Les gens ne sont pas très heureux »

Mais un de ses confrères, installé à une centaine de mètres de là, reconnaît l’impact de la crise économique : « Différent à cause des prix, par exemple ? Bien sûr, le nombre de ventes diminue… Par exemple, ceux qui achetaient une vache vont acheter un mouton, ceux qui achetaient un mouton, vont acheter un morceau de viande. »

Omar fait partie des très nombreux consommateurs qui diminuent leurs achats cette année. Et son cœur n’est pas totalement à la fête : « C’est une émotion étrange, un mélange de joie et de déprime, joie pour la fête et tristesse à cause de la crise économique. De manière générale, les gens ne sont pas très heureux. »

Les compromis financiers sont quotidiens pour les deux tiers des Égyptiens qui vivent désormais en dessous du seuil de pauvreté. Et ils sont plus douloureux encore à l’heure des fêtes religieuses.

À lire aussiAïd el-Ahda, Tabaski: une fête religieuse et familiale en Afrique

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De notre correspondante au Caire,

Les animaux sont rassemblés en troupeaux sous des toits de tôle, à l’abri du soleil harassant. Vachettes et moutons sont à la vente partout dans les rues du quartier populaire d’Ain Shams. « En tant qu’Égyptiens musulmans, nous nous retrouvons tous ensemble, et ceux qui peuvent se le permettre achètent un animal et le sacrifient le matin après la prière, et ils vont ensuite l’offrir aux pauvres » explique Farida, mère de famille.

Impossible d’acheter un animal vivant pour elle. Face à la flambée des prix, elle se contente d’acheter de la viande à la découpe. Dans une petite échoppe de produits vendus au rabais par le ministère de l’Alimentation, Farida poursuit : « Bien sûr, quand j’achetais quatre kilos de viande l’an dernier, j’en achète deux ou trois maintenant. Mais ici, on a accès grâce au gouvernement à de la viande aux prix les plus bas, on les trouve dans les petites échoppes comme celle-ci. Pour les gens qui n’ont pas les moyens d’aller chez le boucher, ils ont des prix bien inférieurs à ceux du marché. »

45 degrés au thermomètre

335 livres le kilo de viande égyptienne proposée par le ministère de l’Alimentation, un prix imbattable, mais des morceaux de qualité moindre. Et les bouchers professionnels bradent aussi les produits le temps de la fête religieuse. C’est choix qu’a fait Mohamed, boucher très connu dans le quartier : « Ici, en Égypte, on peut encore trouver de la viande bon marché, la viande ici est aujourd’hui à 360 livres, d’habitude, elle est à 420, on l’a baissée de 60 livres. »

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Et ça fonctionne... Les 45 degrés affichés au thermomètre ne découragent pas les clients. Et Mohamed tranche, à la chaîne, des dizaines de pieds de mouton. En ces temps de fête, il refuse la morosité : « Le temps de l’Aïd, on est tous heureux, c’est la plus importante des fêtes. Il y a des gens qui aident, les gens pauvres, et les gens qui arrivent de Palestine, de Gaza, il y a des moutons qu’on partage. »

« Les gens ne sont pas très heureux »

Mais un de ses confrères, installé à une centaine de mètres de là, reconnaît l’impact de la crise économique : « Différent à cause des prix, par exemple ? Bien sûr, le nombre de ventes diminue… Par exemple, ceux qui achetaient une vache vont acheter un mouton, ceux qui achetaient un mouton, vont acheter un morceau de viande. »

Omar fait partie des très nombreux consommateurs qui diminuent leurs achats cette année. Et son cœur n’est pas totalement à la fête : « C’est une émotion étrange, un mélange de joie et de déprime, joie pour la fête et tristesse à cause de la crise économique. De manière générale, les gens ne sont pas très heureux. »

Les compromis financiers sont quotidiens pour les deux tiers des Égyptiens qui vivent désormais en dessous du seuil de pauvreté. Et ils sont plus douloureux encore à l’heure des fêtes religieuses.

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