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La faillite du fonds fiduciaire Sichuan Trust Fund, symbole de la crise immobilière que traverse la Chine

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En Chine, après plus trois ans de tourmente, la faillite d’un fond fiduciaire, devenu symbole de la crise immobilière que traverse le pays, a été actée le 1er avril dernier. De nombreux petits investisseurs en difficulté ont dû ravaler leur colère pour signer le plan de remboursement proposé par les autorités.

De notre envoyé spécial à Chengdu,

Des policiers en civils, des individus qui vous traitent « d’espions » avant même que vous ayez pu poser une question... Les abords du Sichuan Trust Fund à Chengdu étaient encore très surveillés ces derniers jours. Après une dizaine de coups de fil dans la capitale de la province du Sichuan, le téléphone sonne souvent dans le vide et quand cela décroche, la même réponse. « Si c’est à propos du fonds du Sichuan, mon téléphone est surveillé par la police locale. »

Depuis que le fonds de placement du Sichuan s’est déclaré insolvable en 2020 avec une dette de 3,2 milliards d’euros, le gouvernement provincial et les régulateurs ont repris la main. Au moins 300 personnes sur plus de 8 000 investisseurs ont refusé le plan gouvernemental visant à leur restituer une fraction de leur argent. Harcèlement, intimidations, interrogatoires de police à répétition, menace sur les enfants ont fini par étouffer la contestation. Depuis quelque temps, les manifestations sont plus rares, confie ce riverain croisé sur la promenade de la rivière du sud, non loin du siège de l’institution encore entouré par des barricades vertes datant de l’ère Covid.

« Il y a quelques jours, il y avait des manifestants ici. Une grosse dizaine, tout au plus, et encore plus de policiers. Ils ont été aussitôt réprimés. Qui ose se révolter aujourd’hui ? On a beaucoup d’étrangers maintenant en ville. Des Kazakhs, des Russes et même des Japonais. Chengdu est considérée comme une ville très ouverte. Ils ne vont pas laisser le chaos s’installer », explique l'homme.

25 milliards de yuans

Ce « coup de tonnerre des 25 milliards de yuans » de dettes, comme l’ont qualifié les médias chinois, a suscité une vaste colère et inquiété les autorités d’une province qui compte plus de 80 millions d’habitants. En 2021, la police a arrêté l’actionnaire principal Liu Canglong pour détournement de fonds. Ce magnat des mines était autrefois l’homme le plus riche du Sichuan, rappelle l’agence AP.

Croisement entre une banque et un fonds d’investissements, certaines sociétés fiduciaires présentent leurs offres comme fiables et à rendement élevés garantis par le gouvernement. C’était le cas du fonds de confiance du Sichuan, deuxième société fiduciaire à faire faillite après le Xinhua Trust, suite à de mauvais investissements, notamment dans des centres commerciaux.

Comme d’autres, Monsieur Cai y a cru. Il a investi toutes ses économies 1,6 million de yuans (un peu plus de 200 000 euros) dans le fonds. Il se dit aujourd’hui impuissant et parle de « pillage » de l’État. Sous la pression des autorités, il a accepté de signer l’accord proposé qui prévoit 80% de remboursement pour les investissements de moins d’un million de yuans, 70% pour moins de 6 millions de yuans, 50% entre 6 et 10 millions de yuans et 40% pour les montants dépassant les 10 millions.

« Moi, je n’ai pas fait confiance au fonds de placement du Sichuan, j’ai fait confiance au gouvernement et au Parti. Parce que justement, ce fonds opérait soi-disant avec les garanties de l’État. Que peut-on faire, nous, les citoyens ordinaires ? On ne peut que verser des larmes de sang. Quand le gouvernement perd sa honte, que peut-on faire ? On ne peut que signer et espérer récupérer une partie de son investissement », déplore-t-il.

Au cours des trois dernières années, plusieurs fonds fiduciaires de renom ont manqué à leurs obligations de paiements en Chine. Les autorités devant faire face au dilemme cornélien de la maitrise de la dette qui conduit à une baisse des prix de l’immobilier et donc à une consommation en berne qui ralentit la croissance.

À lire aussiImplosion de l’économie mondiale liée aux surcapacités chinoises, les craintes de Janet Yellen

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De notre envoyé spécial à Chengdu,

Des policiers en civils, des individus qui vous traitent « d’espions » avant même que vous ayez pu poser une question... Les abords du Sichuan Trust Fund à Chengdu étaient encore très surveillés ces derniers jours. Après une dizaine de coups de fil dans la capitale de la province du Sichuan, le téléphone sonne souvent dans le vide et quand cela décroche, la même réponse. « Si c’est à propos du fonds du Sichuan, mon téléphone est surveillé par la police locale. »

Depuis que le fonds de placement du Sichuan s’est déclaré insolvable en 2020 avec une dette de 3,2 milliards d’euros, le gouvernement provincial et les régulateurs ont repris la main. Au moins 300 personnes sur plus de 8 000 investisseurs ont refusé le plan gouvernemental visant à leur restituer une fraction de leur argent. Harcèlement, intimidations, interrogatoires de police à répétition, menace sur les enfants ont fini par étouffer la contestation. Depuis quelque temps, les manifestations sont plus rares, confie ce riverain croisé sur la promenade de la rivière du sud, non loin du siège de l’institution encore entouré par des barricades vertes datant de l’ère Covid.

« Il y a quelques jours, il y avait des manifestants ici. Une grosse dizaine, tout au plus, et encore plus de policiers. Ils ont été aussitôt réprimés. Qui ose se révolter aujourd’hui ? On a beaucoup d’étrangers maintenant en ville. Des Kazakhs, des Russes et même des Japonais. Chengdu est considérée comme une ville très ouverte. Ils ne vont pas laisser le chaos s’installer », explique l'homme.

25 milliards de yuans

Ce « coup de tonnerre des 25 milliards de yuans » de dettes, comme l’ont qualifié les médias chinois, a suscité une vaste colère et inquiété les autorités d’une province qui compte plus de 80 millions d’habitants. En 2021, la police a arrêté l’actionnaire principal Liu Canglong pour détournement de fonds. Ce magnat des mines était autrefois l’homme le plus riche du Sichuan, rappelle l’agence AP.

Croisement entre une banque et un fonds d’investissements, certaines sociétés fiduciaires présentent leurs offres comme fiables et à rendement élevés garantis par le gouvernement. C’était le cas du fonds de confiance du Sichuan, deuxième société fiduciaire à faire faillite après le Xinhua Trust, suite à de mauvais investissements, notamment dans des centres commerciaux.

Comme d’autres, Monsieur Cai y a cru. Il a investi toutes ses économies 1,6 million de yuans (un peu plus de 200 000 euros) dans le fonds. Il se dit aujourd’hui impuissant et parle de « pillage » de l’État. Sous la pression des autorités, il a accepté de signer l’accord proposé qui prévoit 80% de remboursement pour les investissements de moins d’un million de yuans, 70% pour moins de 6 millions de yuans, 50% entre 6 et 10 millions de yuans et 40% pour les montants dépassant les 10 millions.

« Moi, je n’ai pas fait confiance au fonds de placement du Sichuan, j’ai fait confiance au gouvernement et au Parti. Parce que justement, ce fonds opérait soi-disant avec les garanties de l’État. Que peut-on faire, nous, les citoyens ordinaires ? On ne peut que verser des larmes de sang. Quand le gouvernement perd sa honte, que peut-on faire ? On ne peut que signer et espérer récupérer une partie de son investissement », déplore-t-il.

Au cours des trois dernières années, plusieurs fonds fiduciaires de renom ont manqué à leurs obligations de paiements en Chine. Les autorités devant faire face au dilemme cornélien de la maitrise de la dette qui conduit à une baisse des prix de l’immobilier et donc à une consommation en berne qui ralentit la croissance.

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