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Natation, basket puis rugby: les mille vies du para-athlète français Ryadh Sallem

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Ryadh Sallem a eu mille vies. À 53 ans, l'athlète tentera de relever, à Paris, le défi le plus ambitieux d'une impressionnante carrière. Pour sa sixième participation aux Jeux paralympiques, ce joueur de l'équipe de France de rugby-fauteuil vise la médaille d'or, ultime consécration pour celui qui a fait de la reconnaissance du handisport le combat de sa vie.

« J'ai des locks, je suis en djellaba, je suis sur un fauteuil roulant avec des roues bleu-blanc-rouge. Je n'ai pas les pieds sur terre, mais j'ai la tête sur les épaules ». C'est ainsi que Ryadh Sallem se décrit. Et lorsqu'il est debout, dans le vestiaire, l'athlète est un colosse. « J'ai plusieurs dimensions donc quand je suis sur mon fauteuil, je vous regarde d'en bas et quand je suis debout, je vous regarde d'en haut. Et donc le fait d'avoir ce regard-là sur le monde, c'est sympathique aussi », déclare-t-il.

Pour jouer, Ryadh Sallem enlève ses prothèses : « Mon fauteuil va remplacer mes jambes, je vais être quasiment moulé dedans. Donc c'est un fauteuil qui est fait sur mesure. Finalement, je suis plus handicapé debout que sur mon fauteuil. » Et quand il joue, il attache ses longs cheveux, car ils pourraient se prendre dans les roues, et les camoufle dans son maillot, celui de l'équipe de France.

Réglage de la sangle, bandage blanc sur les avants bras, pression des pneus, l'athlète fait tourner les roues de son fauteuil à toute vitesse et le voilà sur le terrain de sport. « Ce qui est difficile quand tu changes de fauteuil, c'est de trouver ton nouveau positionnement, tes sangles, tout ça. Je suis encore en train de le régler alors que ça fait quelques mois que j'ai reçu ce fauteuil », décrit-il. Et ce ne sont pas les seules difficultés : « Elles sont aussi financières, confie-t-il. Parce qu'un fauteuil comme ça, ça coûte quand même un peu plus de 15 000 euros. »

« La vie nous rattrape et il faut juste lui laisser la chance de nous faire vibrer »

Né sans jambes ni mains à cause d’une malformation ­congénitale, Ryadh Sallem a quitté la Tunisie pour se faire soigner en France. Son enfance et son adolescence sont difficiles, mais son enthousiasme vaincra. « La vie nous rattrape et il faut juste lui laisser la chance, la chance de nous faire vibrer », partage l'athlète, qui a décidé de faire confiance à la vie. « Quand tu perds une partie de ton corps et que tu n'arrives pas à te projeter dans le futur, c'est violent, confie-t-il. Mais tu te dis bon allez, je vais avancer à petits pas, centimètre par centimètre. Et puis, tu t'aperçois qu'au bout de quelques années, tu as fait trois fois le tour de la planète. C'est cela, la magie de la vie. »

À 53 ans et avec six sélections aux Jeux paralympiques, Ryadh Sallem connaît mieux que personne le sport de haut niveau. « Moi, j'étais passionnée de basket et c'était le seul sport co qui était plus ou moins accessible. Mais j'étais un ovni dans le basket, parce qu'il n'y avait pas de personnes à qui il manquait des membres supérieurs. » C'est après la natation et le basket qu'il découvre le rugby-fauteuil, « un deuxième coup de foudre », déclare-t-il.

À lire aussiJeux paralympiques 2024: les Français du rugby-fauteuil font vibrer l'Arena Champ-de-Mars

Des valeurs du sport que l'athlète cherche à transmettre

« Je fais partie de ceux qui essaient de promouvoir, de faire avancer le mouvement paralympique », explique Ryadh Sallem. « Moi, je trouve que c'est important parce que j'ai bénéficié de ça et j'ai envie de renvoyer l'ascenseur. Et donc évidemment, si ça permet à des gamins d'avoir la banane, d'avoir le sourire, je suis là pour cela. » Et le rugby a une place particulière dans son cœur : « Cet état d'esprit, cette camaraderie... Il y a vraiment une culture dans le rugby qui est particulière. »

Les valeurs du sport, il cherche à les transmettre aux plus jeunes, tout comme celles de l'olympisme : « Les Jeux, c'est ça la magie. C'est une guerre mondiale joyeuse. Il n'y a pas de morts, mais on a toutes les nations du monde qui viennent se confronter, s'affronter. Mais tout ça dans le respect, dans le bonheur. »

Le rugby fauteuil se joue à 4 contre 4 avec une balle de volley que les sportifs se passent en avant ou en arrière, le but étant de marquer un essai. Les fauteuils s'entrechoquent et font jaillir les éclats de rire. Le plus grand bonheur de Ryadh Sallem et l'équipe de France : remporter une médaille d'or aux Jeux paralympiques de Paris. Et quand on voit pendant l'entrainement les fauteuils se jeter les uns sur les autres, les chutes et les cascades, il n'y a pas de doute, on a affaire à une équipe de choc.

Tous nos articles sur les Jeux paralympiques sont à retrouver ici.

Le programme et le calendrier des Jeux paralympiques est à consulter ici.

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« J'ai des locks, je suis en djellaba, je suis sur un fauteuil roulant avec des roues bleu-blanc-rouge. Je n'ai pas les pieds sur terre, mais j'ai la tête sur les épaules ». C'est ainsi que Ryadh Sallem se décrit. Et lorsqu'il est debout, dans le vestiaire, l'athlète est un colosse. « J'ai plusieurs dimensions donc quand je suis sur mon fauteuil, je vous regarde d'en bas et quand je suis debout, je vous regarde d'en haut. Et donc le fait d'avoir ce regard-là sur le monde, c'est sympathique aussi », déclare-t-il.

Pour jouer, Ryadh Sallem enlève ses prothèses : « Mon fauteuil va remplacer mes jambes, je vais être quasiment moulé dedans. Donc c'est un fauteuil qui est fait sur mesure. Finalement, je suis plus handicapé debout que sur mon fauteuil. » Et quand il joue, il attache ses longs cheveux, car ils pourraient se prendre dans les roues, et les camoufle dans son maillot, celui de l'équipe de France.

Réglage de la sangle, bandage blanc sur les avants bras, pression des pneus, l'athlète fait tourner les roues de son fauteuil à toute vitesse et le voilà sur le terrain de sport. « Ce qui est difficile quand tu changes de fauteuil, c'est de trouver ton nouveau positionnement, tes sangles, tout ça. Je suis encore en train de le régler alors que ça fait quelques mois que j'ai reçu ce fauteuil », décrit-il. Et ce ne sont pas les seules difficultés : « Elles sont aussi financières, confie-t-il. Parce qu'un fauteuil comme ça, ça coûte quand même un peu plus de 15 000 euros. »

« La vie nous rattrape et il faut juste lui laisser la chance de nous faire vibrer »

Né sans jambes ni mains à cause d’une malformation ­congénitale, Ryadh Sallem a quitté la Tunisie pour se faire soigner en France. Son enfance et son adolescence sont difficiles, mais son enthousiasme vaincra. « La vie nous rattrape et il faut juste lui laisser la chance, la chance de nous faire vibrer », partage l'athlète, qui a décidé de faire confiance à la vie. « Quand tu perds une partie de ton corps et que tu n'arrives pas à te projeter dans le futur, c'est violent, confie-t-il. Mais tu te dis bon allez, je vais avancer à petits pas, centimètre par centimètre. Et puis, tu t'aperçois qu'au bout de quelques années, tu as fait trois fois le tour de la planète. C'est cela, la magie de la vie. »

À 53 ans et avec six sélections aux Jeux paralympiques, Ryadh Sallem connaît mieux que personne le sport de haut niveau. « Moi, j'étais passionnée de basket et c'était le seul sport co qui était plus ou moins accessible. Mais j'étais un ovni dans le basket, parce qu'il n'y avait pas de personnes à qui il manquait des membres supérieurs. » C'est après la natation et le basket qu'il découvre le rugby-fauteuil, « un deuxième coup de foudre », déclare-t-il.

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« Je fais partie de ceux qui essaient de promouvoir, de faire avancer le mouvement paralympique », explique Ryadh Sallem. « Moi, je trouve que c'est important parce que j'ai bénéficié de ça et j'ai envie de renvoyer l'ascenseur. Et donc évidemment, si ça permet à des gamins d'avoir la banane, d'avoir le sourire, je suis là pour cela. » Et le rugby a une place particulière dans son cœur : « Cet état d'esprit, cette camaraderie... Il y a vraiment une culture dans le rugby qui est particulière. »

Les valeurs du sport, il cherche à les transmettre aux plus jeunes, tout comme celles de l'olympisme : « Les Jeux, c'est ça la magie. C'est une guerre mondiale joyeuse. Il n'y a pas de morts, mais on a toutes les nations du monde qui viennent se confronter, s'affronter. Mais tout ça dans le respect, dans le bonheur. »

Le rugby fauteuil se joue à 4 contre 4 avec une balle de volley que les sportifs se passent en avant ou en arrière, le but étant de marquer un essai. Les fauteuils s'entrechoquent et font jaillir les éclats de rire. Le plus grand bonheur de Ryadh Sallem et l'équipe de France : remporter une médaille d'or aux Jeux paralympiques de Paris. Et quand on voit pendant l'entrainement les fauteuils se jeter les uns sur les autres, les chutes et les cascades, il n'y a pas de doute, on a affaire à une équipe de choc.

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