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Le musée de la Shoah rend hommage aux étrangers dans la résistance en France

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À quelques jours de la panthéonisation de Missak et de Mélinée Manouchian, c'est toute l'histoire des résistants étrangers de la seconde guerre mondiale qui est célébrée en France. À cette occasion, le musée de la Shoah à Paris consacre une exposition aux étrangers dans la résistance, une histoire occultée.

Missak et Mélinée Manouchian rejoignent le tombeau des grandes personnalités qui ont marqué l'histoire de France. Ils ont pourtant été nombreux et actifs, les résistants dits étrangers durant la Seconde Guerre mondiale. Bien déterminés à défendre le pays, la France, qui leur avait donné asile.

Juifs d'Europe de l'Est chassés par la montée du nazisme et les pogroms, Arméniens rescapés du génocide turc de 1915, républicains espagnols réfugiés après la prise du pouvoir par le dictateur Franco, italiens en lutte contre la montée du fascisme, force de travail immigrée que la France avait fait venir par millions après la saignée de la Première Guerre mondiale.

« Plus patriotes que les patriotes »

Renée Poznanski, professeure émérite à l'université du Néguev, une des commissaires de l'exposition, rappelle que la sincérité de leur engagement patriotique venait de leurs histoires personnelles : « Il faut d'abord dire une chose, et c'est en ce sens que Missak Manouchian est aussi panthéonisé, c'est qu'ils étaient des patriotes français. Ils étaient plus patriotes que les patriotes. Il y avait une reconnaissance pour la France qui leur donnait, leur offrait, des possibilités que leur pays d'origine ne leur avait pas offert. Par ailleurs, ils étaient également communistes. C'est pour une société plus juste qu’ils s’engageaient. »

À écouter aussiLa France en résistance

Missak Manouchian dirigeait les FTP MOI, pour « Les Francs-tireurs et partisans - main-d'œuvre immigrée », une branche chargée d'actes de sabotage contre l'occupant allemand. Entre aout et novembre 1943, ils réalisent une soixantaine d'actions en région parisienne (dont l'exécution du colonel SS Julius Ritter, chargé du service du travail obligatoire). Cette même année, la police collaborationniste française met 200 policiers sur leurs traces pour faire tomber le réseau. Ils seront arrêtés le 16 novembre. L'année suivante, leur procès est instrumentalisé par la propagande, avec la célèbre et effrayante affiche rouge collée dans les rues des villes de France afin de décrédibiliser la résistance en la montrant aux mains des étrangers.

Premier résistant étranger panthéonisé

Pour Denis Peschanski, directeur de recherche émérite au CNRS, l'entrée de Missak Manouchian est un honneur tardif, quatre-vingts ans après son exécution au Mont-Valérien, avec 21 de ses compagnons d'armes : « C'est le premier résistant étranger à rentrer au Panthéon. C'est le premier résistant communiste à entrer au Panthéon. On est en 2024. Manouchian est entré dans la mémoire collective des Français à la fin des années 50, mais toujours, on attendait... Parce que dans un certain nombre de segments de la société, de nos responsables, il y avait l'idée que oui, on rendait hommage aux Français d'abord. »

Les noms des membres de son réseau seront gravés sur une plaque à ses côtés. Missak Manouchian, également poète, amoureux de la littérature française, avait écrit une dernière lettre à sa femme Mélinée, seule rescapée de la rafle. Lettre dont s'est inspiré le poète Louis Aragon et des chanteurs comme Léo Ferré.

À écouter aussiL'esprit de résistance: faire face à l’influence russe

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Missak et Mélinée Manouchian rejoignent le tombeau des grandes personnalités qui ont marqué l'histoire de France. Ils ont pourtant été nombreux et actifs, les résistants dits étrangers durant la Seconde Guerre mondiale. Bien déterminés à défendre le pays, la France, qui leur avait donné asile.

Juifs d'Europe de l'Est chassés par la montée du nazisme et les pogroms, Arméniens rescapés du génocide turc de 1915, républicains espagnols réfugiés après la prise du pouvoir par le dictateur Franco, italiens en lutte contre la montée du fascisme, force de travail immigrée que la France avait fait venir par millions après la saignée de la Première Guerre mondiale.

« Plus patriotes que les patriotes »

Renée Poznanski, professeure émérite à l'université du Néguev, une des commissaires de l'exposition, rappelle que la sincérité de leur engagement patriotique venait de leurs histoires personnelles : « Il faut d'abord dire une chose, et c'est en ce sens que Missak Manouchian est aussi panthéonisé, c'est qu'ils étaient des patriotes français. Ils étaient plus patriotes que les patriotes. Il y avait une reconnaissance pour la France qui leur donnait, leur offrait, des possibilités que leur pays d'origine ne leur avait pas offert. Par ailleurs, ils étaient également communistes. C'est pour une société plus juste qu’ils s’engageaient. »

À écouter aussiLa France en résistance

Missak Manouchian dirigeait les FTP MOI, pour « Les Francs-tireurs et partisans - main-d'œuvre immigrée », une branche chargée d'actes de sabotage contre l'occupant allemand. Entre aout et novembre 1943, ils réalisent une soixantaine d'actions en région parisienne (dont l'exécution du colonel SS Julius Ritter, chargé du service du travail obligatoire). Cette même année, la police collaborationniste française met 200 policiers sur leurs traces pour faire tomber le réseau. Ils seront arrêtés le 16 novembre. L'année suivante, leur procès est instrumentalisé par la propagande, avec la célèbre et effrayante affiche rouge collée dans les rues des villes de France afin de décrédibiliser la résistance en la montrant aux mains des étrangers.

Premier résistant étranger panthéonisé

Pour Denis Peschanski, directeur de recherche émérite au CNRS, l'entrée de Missak Manouchian est un honneur tardif, quatre-vingts ans après son exécution au Mont-Valérien, avec 21 de ses compagnons d'armes : « C'est le premier résistant étranger à rentrer au Panthéon. C'est le premier résistant communiste à entrer au Panthéon. On est en 2024. Manouchian est entré dans la mémoire collective des Français à la fin des années 50, mais toujours, on attendait... Parce que dans un certain nombre de segments de la société, de nos responsables, il y avait l'idée que oui, on rendait hommage aux Français d'abord. »

Les noms des membres de son réseau seront gravés sur une plaque à ses côtés. Missak Manouchian, également poète, amoureux de la littérature française, avait écrit une dernière lettre à sa femme Mélinée, seule rescapée de la rafle. Lettre dont s'est inspiré le poète Louis Aragon et des chanteurs comme Léo Ferré.

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