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Ouganda: les difficultés d'accès au logement pour les personnes LGBT+ [2/2]

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Deuxième volet de notre série sur la situation des personnes LGBT+ en Ouganda. Il y a un an, fin mai 2023, les autorités ougandaises promulguaient la « loi anti-homosexualité », considérée comme parmi les plus répressives au monde dans la criminalisation des communautés LGBT+. Les autorités assurent vouloir faire barrage à l’homosexualité, considérée comme une importation de l’Occident, mais les militants de la cause LGBT+ dénoncent des discours homophobes qui ont accompagné le vote de cette loi. Une des conséquences : la hausse des évictions.

De notre envoyée spéciale à Kampala,

En racontant son histoire, Boutras est envahie par l’émotion. Après s’être retrouvée à la rue, rejetée par sa famille, cette personne transgenre a fondé une organisation pour soutenir sa communauté. Nous rencontrons Boutras sur la terrasse d’un foyer qui héberge plusieurs de ses pairs.

« Depuis le vote de la loi, j’ai été attaquée et harcelée. J’ai été chassée de logements que je louais, notamment parce que j’accueille des personnes LGBT+ dans le cadre de mon travail, ce qui attire l’attention et des plaintes suivent. Nous devons bouger constamment pour des questions de sécurité. J’ai déjà eu des personnes qui lancent des pierres sur mon toit », déplore Boutras.

L’HRAPF, une ONG de défense des droits humains en Ouganda, a recensé 268 cas d’évictions de personnes LGBT+ depuis la promulgation de la loi. John Grace en a vu les conséquences, en tant que coordinateur de l’Uganda Minority Shelters Consortium, organisation qui regroupe plusieurs foyers pour les personnes LGBT+.

« Nous avons constaté une hausse importante des demandes d’hébergements d’urgence depuis que la loi a été promulguée. Cette tendance est une source d’inquiétude, car, plus il y a de personnes regroupées dans un même logement, plus il est difficile de le gérer et plus il est visible, ce qui pose des questions de sécurité. Nous avons déjà eu des descentes de police dans plusieurs foyers », explique-t-il.

Un climat de surveillance

Jusqu’à peu, sous la loi « anti-homosexualité », tout propriétaire dont le logement était, à sa connaissance, utilisé pour des actes sexuels entre personnes de même sexe encourait jusqu’à sept ans de prison. La Cour constitutionnelle vient de rejeter début avril cette section, suite à un recours déposé par plusieurs organisations. Mais ses opposants dénoncent une loi qui a encouragé une atmosphère de surveillance. Par précaution d’ailleurs, John nous reçoit à son domicile, les rideaux tirés.

« Pour l’instant, nous n’avons pas vu la tendance aux évictions s’inverser. J’ai peur que cette décision ne reste que des paroles en l’air. Nous avons déjà vu des acteurs non étatiques faire leur propre loi. Même ceux qui payent leur loyer se retrouvent face à des propriétaires qui leur disent ne pas vouloir d’eux dans leur logement, précise John Grace. Pour moi, il faut s’attaquer directement à ce problème. Car tant que de nouvelles personnes continueront de se retrouver à la rue, cela restera difficile pour nous de répondre à tous les besoins. »

À travers son organisation, John tente d’organiser des processus de réconciliations avec les familles des personnes LGBT+ qui se sont retrouvées à la rue. Mais avec peu de succès pour le moment.

À lire aussiOuganda: les conséquences de la loi anti-homosexualité sur la santé [1/2]

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De notre envoyée spéciale à Kampala,

En racontant son histoire, Boutras est envahie par l’émotion. Après s’être retrouvée à la rue, rejetée par sa famille, cette personne transgenre a fondé une organisation pour soutenir sa communauté. Nous rencontrons Boutras sur la terrasse d’un foyer qui héberge plusieurs de ses pairs.

« Depuis le vote de la loi, j’ai été attaquée et harcelée. J’ai été chassée de logements que je louais, notamment parce que j’accueille des personnes LGBT+ dans le cadre de mon travail, ce qui attire l’attention et des plaintes suivent. Nous devons bouger constamment pour des questions de sécurité. J’ai déjà eu des personnes qui lancent des pierres sur mon toit », déplore Boutras.

L’HRAPF, une ONG de défense des droits humains en Ouganda, a recensé 268 cas d’évictions de personnes LGBT+ depuis la promulgation de la loi. John Grace en a vu les conséquences, en tant que coordinateur de l’Uganda Minority Shelters Consortium, organisation qui regroupe plusieurs foyers pour les personnes LGBT+.

« Nous avons constaté une hausse importante des demandes d’hébergements d’urgence depuis que la loi a été promulguée. Cette tendance est une source d’inquiétude, car, plus il y a de personnes regroupées dans un même logement, plus il est difficile de le gérer et plus il est visible, ce qui pose des questions de sécurité. Nous avons déjà eu des descentes de police dans plusieurs foyers », explique-t-il.

Un climat de surveillance

Jusqu’à peu, sous la loi « anti-homosexualité », tout propriétaire dont le logement était, à sa connaissance, utilisé pour des actes sexuels entre personnes de même sexe encourait jusqu’à sept ans de prison. La Cour constitutionnelle vient de rejeter début avril cette section, suite à un recours déposé par plusieurs organisations. Mais ses opposants dénoncent une loi qui a encouragé une atmosphère de surveillance. Par précaution d’ailleurs, John nous reçoit à son domicile, les rideaux tirés.

« Pour l’instant, nous n’avons pas vu la tendance aux évictions s’inverser. J’ai peur que cette décision ne reste que des paroles en l’air. Nous avons déjà vu des acteurs non étatiques faire leur propre loi. Même ceux qui payent leur loyer se retrouvent face à des propriétaires qui leur disent ne pas vouloir d’eux dans leur logement, précise John Grace. Pour moi, il faut s’attaquer directement à ce problème. Car tant que de nouvelles personnes continueront de se retrouver à la rue, cela restera difficile pour nous de répondre à tous les besoins. »

À travers son organisation, John tente d’organiser des processus de réconciliations avec les familles des personnes LGBT+ qui se sont retrouvées à la rue. Mais avec peu de succès pour le moment.

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