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Ouganda: les conséquences de la loi anti-homosexualité sur la santé [1/2]

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Fin mai 2023, les autorités ougandaises promulguaient la « loi anti-homosexualité ». Tout acte sexuel entre personnes de même sexe est passible de prison à vie, les cas considérés « d’homosexualité aggravée » de peine de mort, et toute personne considérée comme faisant la « promotion de l’homosexualité » encourt jusqu’à vingt ans de prison. Le but : faire barrage à l’homosexualité, considérée comme une importation de l’Occident, mais les militants de la cause LGBT+ s’inquiètent des conséquences sur l’accès aux soins de santé pour cette communauté déjà très stigmatisée.

De notre envoyée spéciale à Kampala,

Depuis la rue, impossible de savoir qu’une clinique se niche dans cet immeuble, en plein Kampala. Si sur ces réseaux sociaux, le lieu se revendique comme un établissement dédié à la santé des personnes LGBT+, sur place la discrétion est de mise. Brian Aliganyira est le fondateur, il joue le rôle du guide. « Ici, c'est la salle du médecin et aussi la salle d’examen où nous gardons certains médicaments, comme des antirétroviraux. Ainsi, le médecin peut faire son examen, prescrire des médicaments et même les donner directement au patient, ce qui apporte une meilleure confidentialité. »

Depuis le vote de la loi il y a un an, les organisations de défense des droits humains dénoncent une hausse des agressions envers la communauté LGBT+. Un climat de peur qui rend le travail plus difficile au sein de la clinique. « Nous avons dû nous préoccuper de la sécurité de la clinique de manière croissante, par rapport aux soins de santé. Certains patients ont peur de venir, par crainte de ce qui peut leur arriver. D’autres nous demandent de leur envoyer ce dont ils ont besoin, déplore Brian Aliganyira. Alors oui, nous pouvons faire livrer des autotests, des préservatifs, du lubrifiant, mais un docteur ne peut pas faire d’examens à distance. Et même le personnel de santé démissionne, affirmant ne pas pouvoir travailler dans ce climat de peur. Ils me disent qu’ils ont peur chaque jour que quelqu’un vienne les arrêter. En un an et demi, cinq personnes ont démissionné. »

Prévention contre le VIH plus difficile

Au cœur des inquiétudes : la lutte contre le VIH. C’est ce qu’explique Richard Lusimbo, le directeur général de l’UKPC, un consortium d’organisations de soutien aux minorités dans l’accès aux soins de santé. « La prévention du VIH est rendue plus difficile. Notamment, car iI est devenu compliqué pour ceux qui sont sous traitement antirétroviraux de les obtenir. Or, si ces personnes arrêtent leur traitement, cela augmente les possibilités d’exposition au VIH. De plus, les personnes qui sont en possession de lubrifiants, préservatifs ou même PrEP sont stigmatisées et si elles sont arrêtées, risquent d’être accusées de promouvoir l’homosexualité, alors que ce sont des produits essentiels à la prévention au sein de la communauté LGBT+. Tout ça risque donc de nous faire faire marche arrière dans la lutte contre le VIH », précise-t-il.

Dès le vote de la loi, l’agence des États-Unis pour le développement international s’était inquiétée des conséquences que cette législation pouvait avoir sur la lutte contre le VIH en Ouganda. Elle avait dénoncé une « attaque déraisonnable » à l’encontre d’un groupe déjà marginalisé.

À lire aussiLoi anti-homosexualité en Ouganda: un climat de peur permanente au sein de la communauté LGBT+

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De notre envoyée spéciale à Kampala,

Depuis la rue, impossible de savoir qu’une clinique se niche dans cet immeuble, en plein Kampala. Si sur ces réseaux sociaux, le lieu se revendique comme un établissement dédié à la santé des personnes LGBT+, sur place la discrétion est de mise. Brian Aliganyira est le fondateur, il joue le rôle du guide. « Ici, c'est la salle du médecin et aussi la salle d’examen où nous gardons certains médicaments, comme des antirétroviraux. Ainsi, le médecin peut faire son examen, prescrire des médicaments et même les donner directement au patient, ce qui apporte une meilleure confidentialité. »

Depuis le vote de la loi il y a un an, les organisations de défense des droits humains dénoncent une hausse des agressions envers la communauté LGBT+. Un climat de peur qui rend le travail plus difficile au sein de la clinique. « Nous avons dû nous préoccuper de la sécurité de la clinique de manière croissante, par rapport aux soins de santé. Certains patients ont peur de venir, par crainte de ce qui peut leur arriver. D’autres nous demandent de leur envoyer ce dont ils ont besoin, déplore Brian Aliganyira. Alors oui, nous pouvons faire livrer des autotests, des préservatifs, du lubrifiant, mais un docteur ne peut pas faire d’examens à distance. Et même le personnel de santé démissionne, affirmant ne pas pouvoir travailler dans ce climat de peur. Ils me disent qu’ils ont peur chaque jour que quelqu’un vienne les arrêter. En un an et demi, cinq personnes ont démissionné. »

Prévention contre le VIH plus difficile

Au cœur des inquiétudes : la lutte contre le VIH. C’est ce qu’explique Richard Lusimbo, le directeur général de l’UKPC, un consortium d’organisations de soutien aux minorités dans l’accès aux soins de santé. « La prévention du VIH est rendue plus difficile. Notamment, car iI est devenu compliqué pour ceux qui sont sous traitement antirétroviraux de les obtenir. Or, si ces personnes arrêtent leur traitement, cela augmente les possibilités d’exposition au VIH. De plus, les personnes qui sont en possession de lubrifiants, préservatifs ou même PrEP sont stigmatisées et si elles sont arrêtées, risquent d’être accusées de promouvoir l’homosexualité, alors que ce sont des produits essentiels à la prévention au sein de la communauté LGBT+. Tout ça risque donc de nous faire faire marche arrière dans la lutte contre le VIH », précise-t-il.

Dès le vote de la loi, l’agence des États-Unis pour le développement international s’était inquiétée des conséquences que cette législation pouvait avoir sur la lutte contre le VIH en Ouganda. Elle avait dénoncé une « attaque déraisonnable » à l’encontre d’un groupe déjà marginalisé.

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