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Le retour de la dépense publique / « La mer la plus dangereuse du monde » / n°159 (20 septembre 2020)

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LE RETOUR DE LA DÉPENSE PUBLIQUE

Le Premier ministre a présenté le 3 septembre un plan de relance, de 100milliards d’euros dont l’objectif est de retrouver dès 2022 le niveau d'avant-crise, soit l'équivalent de 4 points de croissance. Le plan vise également àpréparer la France de 2030. « 100 milliards, c'est considérable, a déclaré Jean Castex, c'est presque quatre fois plus que le plan de relance de 2008 ». Le même jour, François Bayrou a été nommé Haut-commissaire au Plan. Une mesure qui marque la renaissance du Commissariat du Plan, effectif de 1946 à 2006.

Baptisé France Relance, le plan comporte trois piliers. La transition écologique avec 30 milliards d'euros ; la compétitivité et l'innovation pour 35 milliards ; et le dernier baptisé « cohésion sociale et territoriale » bénéficiera également de 35 milliards d'euros. L'exécutif espère, avec ce plan, créer 160 000 emplois supplémentaires en 2021, alors que 800 000 destructions de postes sont attendues en 2020. « Nous dépasserons largement les 10 % de taux de chômage dans les mois qui viennent. Nous voulons revenir en dessous à début 2022 », a précisé Bruno Le Maire.

Le plan sera financé par un recours massif à la dette. L'Europe doit y contribuer pour 40 milliards d’euros. Il ne sera pas financé par des augmentations d'impôts, assure le Premier ministre. Le choix assumé du gouvernement est donc de laisser filer la dette et de miser sur le retour de la croissance pour la résorber. « C’est le temps de la dépense publique », affirme-t-on désormais à Bercy. Le temps de remettre sur pied l'économie française, la dette publique devrait rester à 120% du PIB, un ratio que le ministère de l'Economie et des Finances souhaite ne voir baisser qu'à partir de 2025.

Selon l'Insee, le coût de la crise a été porté à hauteur de 56 % par les administrations publiques, de 40 % par les entreprises et de seulement 4 % par les ménages. Un sondage de l'institut Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et Franceinfo, indique que 71 % des Français jugent que c'est « un bon plan de relance ». Ils sont tout aussi favorables (70 %) à la répartition de la somme et sont également près de deux sur trois à penser que ce plan permettra de « protéger les entreprises » avec efficacité, et même de « favoriser l'insertion professionnelle et l'emploi des jeunes ». Ils sont néanmoins une courte majorité (52 %) à croire en sa capacité à favoriser la transition écologique. 68% de sondés ne croient pas à la promesse du gouvernement de ne pas augmenter les impôts et 51 % craignent le poids de la dette pour les générations futures.

***

« LA MER LA PLUS DANGEREUSE DU MONDE »

Le 10 août, la Turquie a envoyé un navire de prospection sismique, escorté de navires de guerre, pour sonder les fonds marins d’une zone qu’elle dispute à la Grèce, à la recherche d’hydrocarbures. En réponse, Athènes a déclenché des manœuvres navales, auxquelles ont répondu des exercices militaires turcs, accompagnés d’une surenchère de menaces entre la Turquie, la Grèce, Chypre, mais aussi la France qui a dépêché dès le 13 août à Chypre deux Rafale et deux bâtiments de la marine nationale, en soutien à la Grèce.

Ce bras de fer n’est que le dernier acte d’un conflit latent depuis des décennies entre la Grèce et la Turquie au sujet du partage des eaux en mer Egéeet en Méditerranée orientale. Il porte notamment sur la notion de zone économique exclusive instaurée en 1982 par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, dite de Montego Bay, qui n’a jamais été signée par la Turquie. La Grèce la revendique, la Turquie la rejette. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan a déclaré début septembre : « Ils vont comprendre que la Turquie est assez forte politiquement, économiquement et militairement pour déchirer les cartes et les documents immoraux ».

Le conflit gréco-turc a pris une tout autre dimension avec la découverte, ces dix dernières années, d’importantes réserves de gaz naturel en Méditerranée orientale. Réserves dont la Turquie n’a pas bénéficié, faute, estime-t-elle, d’une reconnaissance de ses droits sur certaines zones disputées. Elle revendique le droit d'exploiter des gisements d'hydrocarbures dans une zone maritime qu'Athènes estime relever de sa souveraineté.

Le 10 septembre, Emmanuel Macron a réuni en Corse six de ses homologues des pays européens riverains de la Méditerranée – l’Italie, l’Espagne, le Portugal, Malte, la Grèce et Chypre - pour tenter de constituer un front commun européen face à une Turquie dont il déplore qu'elle ne soit « plus un partenaire dans cette région ». Paris et Athènes entendent porter ces tensions au cœur de l'agenda de l'Union, lors du prochain sommet européen des 24 et 25 septembre, avec à la clé la menace de sanctions contre la Turquie. D'ici le sommet, les Européens espèrent pousser la Turquie, qui dispose du levier migratoire pour faire pression sur l'UE, à discuter les termes d'un accord avec la Grèce sous médiation allemande.

Début septembre, la Méditerranée orientale, a été qualifiée de « mer la plus dangereuse du monde » par l'agence Bloomberg. Une position partagée par le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, selon qui « la moindre étincelle pourrait conduire à une catastrophe ». Le soutien diplomatique et militaire de Paris à Athènes ne se démentant pas, les deux pays ont finalisé le 12 septembre un accord prévoyant notamment la livraison à la Grèce de 18 avions de combat Rafale.

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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LE RETOUR DE LA DÉPENSE PUBLIQUE

Le Premier ministre a présenté le 3 septembre un plan de relance, de 100milliards d’euros dont l’objectif est de retrouver dès 2022 le niveau d'avant-crise, soit l'équivalent de 4 points de croissance. Le plan vise également àpréparer la France de 2030. « 100 milliards, c'est considérable, a déclaré Jean Castex, c'est presque quatre fois plus que le plan de relance de 2008 ». Le même jour, François Bayrou a été nommé Haut-commissaire au Plan. Une mesure qui marque la renaissance du Commissariat du Plan, effectif de 1946 à 2006.

Baptisé France Relance, le plan comporte trois piliers. La transition écologique avec 30 milliards d'euros ; la compétitivité et l'innovation pour 35 milliards ; et le dernier baptisé « cohésion sociale et territoriale » bénéficiera également de 35 milliards d'euros. L'exécutif espère, avec ce plan, créer 160 000 emplois supplémentaires en 2021, alors que 800 000 destructions de postes sont attendues en 2020. « Nous dépasserons largement les 10 % de taux de chômage dans les mois qui viennent. Nous voulons revenir en dessous à début 2022 », a précisé Bruno Le Maire.

Le plan sera financé par un recours massif à la dette. L'Europe doit y contribuer pour 40 milliards d’euros. Il ne sera pas financé par des augmentations d'impôts, assure le Premier ministre. Le choix assumé du gouvernement est donc de laisser filer la dette et de miser sur le retour de la croissance pour la résorber. « C’est le temps de la dépense publique », affirme-t-on désormais à Bercy. Le temps de remettre sur pied l'économie française, la dette publique devrait rester à 120% du PIB, un ratio que le ministère de l'Economie et des Finances souhaite ne voir baisser qu'à partir de 2025.

Selon l'Insee, le coût de la crise a été porté à hauteur de 56 % par les administrations publiques, de 40 % par les entreprises et de seulement 4 % par les ménages. Un sondage de l'institut Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et Franceinfo, indique que 71 % des Français jugent que c'est « un bon plan de relance ». Ils sont tout aussi favorables (70 %) à la répartition de la somme et sont également près de deux sur trois à penser que ce plan permettra de « protéger les entreprises » avec efficacité, et même de « favoriser l'insertion professionnelle et l'emploi des jeunes ». Ils sont néanmoins une courte majorité (52 %) à croire en sa capacité à favoriser la transition écologique. 68% de sondés ne croient pas à la promesse du gouvernement de ne pas augmenter les impôts et 51 % craignent le poids de la dette pour les générations futures.

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« LA MER LA PLUS DANGEREUSE DU MONDE »

Le 10 août, la Turquie a envoyé un navire de prospection sismique, escorté de navires de guerre, pour sonder les fonds marins d’une zone qu’elle dispute à la Grèce, à la recherche d’hydrocarbures. En réponse, Athènes a déclenché des manœuvres navales, auxquelles ont répondu des exercices militaires turcs, accompagnés d’une surenchère de menaces entre la Turquie, la Grèce, Chypre, mais aussi la France qui a dépêché dès le 13 août à Chypre deux Rafale et deux bâtiments de la marine nationale, en soutien à la Grèce.

Ce bras de fer n’est que le dernier acte d’un conflit latent depuis des décennies entre la Grèce et la Turquie au sujet du partage des eaux en mer Egéeet en Méditerranée orientale. Il porte notamment sur la notion de zone économique exclusive instaurée en 1982 par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, dite de Montego Bay, qui n’a jamais été signée par la Turquie. La Grèce la revendique, la Turquie la rejette. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan a déclaré début septembre : « Ils vont comprendre que la Turquie est assez forte politiquement, économiquement et militairement pour déchirer les cartes et les documents immoraux ».

Le conflit gréco-turc a pris une tout autre dimension avec la découverte, ces dix dernières années, d’importantes réserves de gaz naturel en Méditerranée orientale. Réserves dont la Turquie n’a pas bénéficié, faute, estime-t-elle, d’une reconnaissance de ses droits sur certaines zones disputées. Elle revendique le droit d'exploiter des gisements d'hydrocarbures dans une zone maritime qu'Athènes estime relever de sa souveraineté.

Le 10 septembre, Emmanuel Macron a réuni en Corse six de ses homologues des pays européens riverains de la Méditerranée – l’Italie, l’Espagne, le Portugal, Malte, la Grèce et Chypre - pour tenter de constituer un front commun européen face à une Turquie dont il déplore qu'elle ne soit « plus un partenaire dans cette région ». Paris et Athènes entendent porter ces tensions au cœur de l'agenda de l'Union, lors du prochain sommet européen des 24 et 25 septembre, avec à la clé la menace de sanctions contre la Turquie. D'ici le sommet, les Européens espèrent pousser la Turquie, qui dispose du levier migratoire pour faire pression sur l'UE, à discuter les termes d'un accord avec la Grèce sous médiation allemande.

Début septembre, la Méditerranée orientale, a été qualifiée de « mer la plus dangereuse du monde » par l'agence Bloomberg. Une position partagée par le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, selon qui « la moindre étincelle pourrait conduire à une catastrophe ». Le soutien diplomatique et militaire de Paris à Athènes ne se démentant pas, les deux pays ont finalisé le 12 septembre un accord prévoyant notamment la livraison à la Grèce de 18 avions de combat Rafale.

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