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Covid : le tour de vis / Une nouvelle donne au Moyen-Orient / n°160 (27 septembre 2020)

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COVID : LE TOUR DE VIS

Le ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé le 23 septembre, une série de nouvelles mesures pour lutter contre la pandémie de Covid, faisant étatd'une situation épidémique « globalement dégradée ». La France sera désormais divisée en plusieurs zones d'alerte dans lesquelles les restrictions, réévaluées tous les quinze jours, pourront être durcies. Soixante-neuf départements sur 101 sont en zone d'alerte. Aix-Marseille et la Guadeloupe ont été placées en « zone d'alerte maximale », l'échelon le plus haut avant le passage en état d'urgence sanitaire : les bars, les restaurants et tous les établissements recevant du public, sauf s'il existe un protocole sanitaire strict, y sont fermés depuissamedi. Onze métropoles – Paris, Lille, Toulouse, Saint-Etienne, Rennes, Rouen, Grenoble, Montpellier, plus Bordeaux, Lyon et Nice, qui s'y trouvaient déjà – ont été placées en « zone d'alerte renforcée ». Cela signifie à partir de lundi la fermeture des bars à 22 heures ; l’abaissement de la capacité d'accueil maximale des rassemblements à 1.000 personnes ; l’interdiction des grands événements déclarés ; l’interdiction des rassemblements de plus de dix personnes dans l'espace public ; la fermeture des salles de sport et des gymnases ; la fermeture de toutes les salles des fêtes et salles polyvalentes. Si la situation ne s'améliore pas, d'autres métropoles pourraient passer à ce niveau, a prévenu Olivier Véran, en citant « Tours, Strasbourg, Dijon et Clermont-Ferrand ». Et « si la situation se dégrade encore », de nouvelles villes pourraient être mises en alerte maximale. La Commissaire européenne à la Santé demande aux États-membres de durcir "immédiatement" leurs politiques de contrôle de l'épidémie de Covid-19 jugeant la situation "préoccupante".

L'annonce des nouvelles mesures a suscité de vives réactions notamment chez les élus locaux qui reprochent d’abord au gouvernement un manque de concertation. L'Association des maires de France a déploré « un retour en arrière dans l'esprit de concertation » entre l'Etat et les maires. A Marseille, des élus et des habitants sont en colère et considèrent les nouvelles restrictions comme une « punition ». Ils réclament un délai de dix jours avant leur mise en œuvre. Les critiques sont également économiques. Dans le secteur de la restauration, tout cela sonne comme une « catastrophe économique », redoute la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal. La Chambre de commerce et d'industrie Aix-Marseille-Provence parle elle d'un « reconfinement économique ». A Paris, le premier adjoint de la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire dénonce « un risque économique immense », tandis que la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a dit avoir protesté auprès du gouvernement et du préfet.

Auditionné le 24 septembre au Sénat par la commission d'enquête sur la gestion de la crise du coronavirus, le ministre de la Santé s’est défendu de ces critiques en affirmant « à un moment, le principe de responsabilité doit primer ».

***

UNE NOUVELLE DONNE AU MOYEN ORIENT

Moins d'un mois après la normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis, officialisée le 13 août, une deuxième monarchie du golfe Persique, Bahreïn, saute le pas de la reconnaissance diplomatique de l'Étathébreu. L'annonce a été faite le 11 septembre, dans un communiqué conjoint de la présidence américaine, de la Couronne bahreïnie et du gouvernement israélien. Le petit archipel devient le quatrième État arabe à établir des relations officielles avec Israël, après les Émirats arabes unis, la Jordanie en 1994 et l'Égypte en 1979. Ces accords appelés par Washington « Accords d'Abraham », du nom du patriarche des trois religions monothéistes, ont été rédigés par Jared Kushner, le gendre du président américain. Donald Trump les a signés en tant que médiateur. Ils ne mettent pas fin à un conflit puisque les Émirats arabes unis et Bahreïn n'ont jamais été en guerre contre Israël. Les deux pays du Golfe ont obtenu leur indépendance tous deux en 1971, bien après la guerre des Six Jours de 1967. Les traités officialisent une normalisation avec l'État hébreu et une coopération qui était effective mais niée depuis plusieurs années.

Lors de la signature, le Président américain a évoqué l'avènement d'un « nouveau Moyen-Orient » tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté qualifié ces accords de « tournant de l'histoire » estimant qu'ils pouvaient « mettre fin au conflit israélo-arabe une fois pour toutes ». Pour sa part, Bahreïn a appelé à une solution à deux États entre Israéliens et Palestiniens. Quant aux Émirats arabes unis, ils ont remercié Netanyahu « d'avoir stoppé l'annexion des Territoires palestiniens ». L'Autorité palestinienne considère ces accords comme des « coups de poignard dans le dos ». Un membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine Ahmed Majdalani a déclaré : « Selon nos estimations, quatre ou cinq pays arabes pourraient être prêts, après Bahreïn et les Émirats arabes unis, à aller de l'avant pour instaurer une paix imaginaire. » S’il n’a pas précisé les noms de ces pays, des sources palestiniennes ont fait référence à Oman, au Soudan, à la Mauritanie et au Maroc. L’Iran et la Turquie ont également condamné ces accords. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a accusé les Émirats arabes unis d’avoir « trahi » les pays arabes, tandis que le ministre des Affaires étrangères iranien a estimé que « les dirigeants de Bahreïn seront désormais complices des crimes » d’Israël. Pour la première fois depuis 1948, la Ligue arabe, convoquée à la demande des Palestiniens, n'a pas condamné les initiatives des Émirats arabes unis et de Bahreïn. L'Arabie saoudite, elle, n'a toujours pas réagi.

En revanche, alors même que la cérémonie était toujours en cours à la Maison-Blanche, les sirènes ont retenti dans le sud d'Israël où deux roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza.

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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COVID : LE TOUR DE VIS

Le ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé le 23 septembre, une série de nouvelles mesures pour lutter contre la pandémie de Covid, faisant étatd'une situation épidémique « globalement dégradée ». La France sera désormais divisée en plusieurs zones d'alerte dans lesquelles les restrictions, réévaluées tous les quinze jours, pourront être durcies. Soixante-neuf départements sur 101 sont en zone d'alerte. Aix-Marseille et la Guadeloupe ont été placées en « zone d'alerte maximale », l'échelon le plus haut avant le passage en état d'urgence sanitaire : les bars, les restaurants et tous les établissements recevant du public, sauf s'il existe un protocole sanitaire strict, y sont fermés depuissamedi. Onze métropoles – Paris, Lille, Toulouse, Saint-Etienne, Rennes, Rouen, Grenoble, Montpellier, plus Bordeaux, Lyon et Nice, qui s'y trouvaient déjà – ont été placées en « zone d'alerte renforcée ». Cela signifie à partir de lundi la fermeture des bars à 22 heures ; l’abaissement de la capacité d'accueil maximale des rassemblements à 1.000 personnes ; l’interdiction des grands événements déclarés ; l’interdiction des rassemblements de plus de dix personnes dans l'espace public ; la fermeture des salles de sport et des gymnases ; la fermeture de toutes les salles des fêtes et salles polyvalentes. Si la situation ne s'améliore pas, d'autres métropoles pourraient passer à ce niveau, a prévenu Olivier Véran, en citant « Tours, Strasbourg, Dijon et Clermont-Ferrand ». Et « si la situation se dégrade encore », de nouvelles villes pourraient être mises en alerte maximale. La Commissaire européenne à la Santé demande aux États-membres de durcir "immédiatement" leurs politiques de contrôle de l'épidémie de Covid-19 jugeant la situation "préoccupante".

L'annonce des nouvelles mesures a suscité de vives réactions notamment chez les élus locaux qui reprochent d’abord au gouvernement un manque de concertation. L'Association des maires de France a déploré « un retour en arrière dans l'esprit de concertation » entre l'Etat et les maires. A Marseille, des élus et des habitants sont en colère et considèrent les nouvelles restrictions comme une « punition ». Ils réclament un délai de dix jours avant leur mise en œuvre. Les critiques sont également économiques. Dans le secteur de la restauration, tout cela sonne comme une « catastrophe économique », redoute la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal. La Chambre de commerce et d'industrie Aix-Marseille-Provence parle elle d'un « reconfinement économique ». A Paris, le premier adjoint de la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire dénonce « un risque économique immense », tandis que la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a dit avoir protesté auprès du gouvernement et du préfet.

Auditionné le 24 septembre au Sénat par la commission d'enquête sur la gestion de la crise du coronavirus, le ministre de la Santé s’est défendu de ces critiques en affirmant « à un moment, le principe de responsabilité doit primer ».

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UNE NOUVELLE DONNE AU MOYEN ORIENT

Moins d'un mois après la normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis, officialisée le 13 août, une deuxième monarchie du golfe Persique, Bahreïn, saute le pas de la reconnaissance diplomatique de l'Étathébreu. L'annonce a été faite le 11 septembre, dans un communiqué conjoint de la présidence américaine, de la Couronne bahreïnie et du gouvernement israélien. Le petit archipel devient le quatrième État arabe à établir des relations officielles avec Israël, après les Émirats arabes unis, la Jordanie en 1994 et l'Égypte en 1979. Ces accords appelés par Washington « Accords d'Abraham », du nom du patriarche des trois religions monothéistes, ont été rédigés par Jared Kushner, le gendre du président américain. Donald Trump les a signés en tant que médiateur. Ils ne mettent pas fin à un conflit puisque les Émirats arabes unis et Bahreïn n'ont jamais été en guerre contre Israël. Les deux pays du Golfe ont obtenu leur indépendance tous deux en 1971, bien après la guerre des Six Jours de 1967. Les traités officialisent une normalisation avec l'État hébreu et une coopération qui était effective mais niée depuis plusieurs années.

Lors de la signature, le Président américain a évoqué l'avènement d'un « nouveau Moyen-Orient » tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté qualifié ces accords de « tournant de l'histoire » estimant qu'ils pouvaient « mettre fin au conflit israélo-arabe une fois pour toutes ». Pour sa part, Bahreïn a appelé à une solution à deux États entre Israéliens et Palestiniens. Quant aux Émirats arabes unis, ils ont remercié Netanyahu « d'avoir stoppé l'annexion des Territoires palestiniens ». L'Autorité palestinienne considère ces accords comme des « coups de poignard dans le dos ». Un membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine Ahmed Majdalani a déclaré : « Selon nos estimations, quatre ou cinq pays arabes pourraient être prêts, après Bahreïn et les Émirats arabes unis, à aller de l'avant pour instaurer une paix imaginaire. » S’il n’a pas précisé les noms de ces pays, des sources palestiniennes ont fait référence à Oman, au Soudan, à la Mauritanie et au Maroc. L’Iran et la Turquie ont également condamné ces accords. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a accusé les Émirats arabes unis d’avoir « trahi » les pays arabes, tandis que le ministre des Affaires étrangères iranien a estimé que « les dirigeants de Bahreïn seront désormais complices des crimes » d’Israël. Pour la première fois depuis 1948, la Ligue arabe, convoquée à la demande des Palestiniens, n'a pas condamné les initiatives des Émirats arabes unis et de Bahreïn. L'Arabie saoudite, elle, n'a toujours pas réagi.

En revanche, alors même que la cérémonie était toujours en cours à la Maison-Blanche, les sirènes ont retenti dans le sud d'Israël où deux roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza.

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