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Épisode 30 ~ Inventaire d'absences patrimoniales avec Marie-Hélène Voyer

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Cet épisode est le fruit d’un second séjour hivernal aux Jardins de Métis pour l’équipe de Cadre bâti. Ce lieu enchanteur est le théâtre d’une discussion animée entre Guillaume, Emile et Marie-Hélène Voyer, une auteure originaire des arrières terres du Bic et professeure de littérature au Cégep de Rimouski.
Son essai L’habitude des ruines. Le sacre de l’oubli et de la laideur au Québec (Lux, 2021) lui a valu le prix Jovette Bernier, en plus d’être finaliste au Prix des libraires du Québec (collection essais) et aux prix Victor-Barbeau remis par l’Académie des lettres du Québec.
Le point départ de la discussion est le même que celui de son essai, à savoir le désarroi ressenti vis-à-vis notre manière de laisser partir des pans entiers « de ce qui est le décor de nos vies », notre patrimoine. Marie-Hélène y s’interroge sur cette habitude consistant à mettre les choses par terre, à repartir perpétuellement à neuf plutôt que de faire avec l’existant.
Il est question du rôle des littéraires dans la mise en valeur du patrimoine, du besoin collectif de se faire raconter les lieux pour se les approprier et les préserver. On revient alors sur la trajectoire de Marie-Hélène et sur son rapport ambivalent à l’espace. Sa sensibilité pour ces questions remonte à l’enfance, où l’incendie de la ferme d’un voisin lui fait réaliser l’impermanence des choses.
Dans son essai comme dans sa poésie, Marie-Hélène pose un regard affectueux sur les lieux du quotidien et sur ce patrimoine ordinaire que constituent la grange, le pont couvert ou la cabane à sucre. Elle s’interroge en ce sens sur notre rapport complexe à la restauration. Comment faire valoir l’histoire des lieux sans trop l’aplanir ? Comment trouver un équilibre entre laisser-aller et intervention ?
Comment expliquer, par ailleurs, ce déficit d’image de nous-mêmes qui nous conduit à piger dans qui se fait ailleurs pour nommer le neuf ? Du spa forcément « scandinave » à l’imaginaire des nouveaux quartiers et des ensembles résidentiels qui carburent aux références exotiques — lire Exötik —, quelque chose s’accule en creux de ces absences patrimoniales et il demeure difficile d’imaginer qu’on y attachera un jour une mémoire. Ou peut-être que si, la mémoire patrimoniale étant plastique et prône à l’oubli…
Cet épisode tout en récits et en images a pour toile de fond le Bas-Saint-Laurent — des arrières terres du Bic au centre-ville de Rimouski —, c’est une invitation à réfléchir à notre rapport au patrimoine, à l’histoire et à notre identité — avec un clin d’œil aux questions de sincérité et d’authenticité (discussion avec Dominic Lapointe dans l’épisode 8 — La carte postale et le territoire).
L’habitude des ruines (2021) publié chez Lux
Mouron des champs (2022) publié chez La peuplade
Expo Habitat (2018) publié chez La peuplade

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Son essai L’habitude des ruines. Le sacre de l’oubli et de la laideur au Québec (Lux, 2021) lui a valu le prix Jovette Bernier, en plus d’être finaliste au Prix des libraires du Québec (collection essais) et aux prix Victor-Barbeau remis par l’Académie des lettres du Québec.
Le point départ de la discussion est le même que celui de son essai, à savoir le désarroi ressenti vis-à-vis notre manière de laisser partir des pans entiers « de ce qui est le décor de nos vies », notre patrimoine. Marie-Hélène y s’interroge sur cette habitude consistant à mettre les choses par terre, à repartir perpétuellement à neuf plutôt que de faire avec l’existant.
Il est question du rôle des littéraires dans la mise en valeur du patrimoine, du besoin collectif de se faire raconter les lieux pour se les approprier et les préserver. On revient alors sur la trajectoire de Marie-Hélène et sur son rapport ambivalent à l’espace. Sa sensibilité pour ces questions remonte à l’enfance, où l’incendie de la ferme d’un voisin lui fait réaliser l’impermanence des choses.
Dans son essai comme dans sa poésie, Marie-Hélène pose un regard affectueux sur les lieux du quotidien et sur ce patrimoine ordinaire que constituent la grange, le pont couvert ou la cabane à sucre. Elle s’interroge en ce sens sur notre rapport complexe à la restauration. Comment faire valoir l’histoire des lieux sans trop l’aplanir ? Comment trouver un équilibre entre laisser-aller et intervention ?
Comment expliquer, par ailleurs, ce déficit d’image de nous-mêmes qui nous conduit à piger dans qui se fait ailleurs pour nommer le neuf ? Du spa forcément « scandinave » à l’imaginaire des nouveaux quartiers et des ensembles résidentiels qui carburent aux références exotiques — lire Exötik —, quelque chose s’accule en creux de ces absences patrimoniales et il demeure difficile d’imaginer qu’on y attachera un jour une mémoire. Ou peut-être que si, la mémoire patrimoniale étant plastique et prône à l’oubli…
Cet épisode tout en récits et en images a pour toile de fond le Bas-Saint-Laurent — des arrières terres du Bic au centre-ville de Rimouski —, c’est une invitation à réfléchir à notre rapport au patrimoine, à l’histoire et à notre identité — avec un clin d’œil aux questions de sincérité et d’authenticité (discussion avec Dominic Lapointe dans l’épisode 8 — La carte postale et le territoire).
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