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Crise des réfugiés: l'Allemagne ne veut plus faire cavalier seul
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Les ministres des Affaires étrangères européens sont réunis depuis jeudi 5 mars à Zagreb en Croatie. Ils ont déjà évoqué l'hypothèse d'une zone de sécurité dans la région syrienne d'Idleb qui se heurte à des désaccords au sein des 27. L'autre dossier important concerne l'afflux de réfugiés à la frontière entre la Turquie et la Grèce et la remise en cause par Ankara de l'accord conclu il y a quatre ans avec l'Europe. Un pays européen qui avait plaidé pour ce texte est au premier plan : l'Allemagne, y compris en raison de l'accueil de centaines de milliers de réfugiés en 2015 et du rôle joué par la chancelière Merkel. Quelle est tout d'abord la position actuelle de l'Allemagne dans la crise actuelle ?
Berlin souhaite une prolongation de l’accord avec la Turquie conclu en 2016 pour une durée de quatre ans et qui prévoyait le versement de six milliards d’euros à la Turquie. Quelques mois après l’arrivée d’environ 900 000 réfugiés en 2015, ce texte était essentiel pour l’Allemagne, la Turquie contrôlant ses frontières pour empêcher que des personnes rejoignent les îles grecques. En échange, les réfugiés en Turquie ont bénéficié de soutiens européens.
Le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas a déclaré, jeudi 5 mars, avant son départ pour Zagreb qu’Ankara devait continuer à bénéficier de l’aide de l’Europe. Angela Merkel est sur la même ligne.
L’Allemagne souhaite par ailleurs des solutions pour la prise en charge de réfugiés, mais rejette tout cavalier seul pour ne pas réitérer ce qui s’est passé en 2015 lorsque beaucoup de personnes prenaient le chemin de ce pays. Berlin veut aller de l’avant avec quelques autres États, une solution englobant tous les États européens étant irréaliste.
Au-delà du gouvernement, quelles positions prennent les autres acteurs en Allemagne et la population en général ?
Les conservateurs répètent que 2015 ne doit pas se répéter même s’ils veulent avancer. Alors que la CDU est en campagne pour désigner son nouveau président, les prétendants marchent sur des oeufs. Les sociaux-démocrates savent que leur base populaire a des réticences et restent prudents. Tous craignent que l’extrême droite qui actuellement s’exprime beaucoup sur le sujet ne profite de la situation. Les Verts qui ont le vent en poupe souhaitent un accueil des réfugiés, mais les électeurs centristes qu’ils séduisent actuellement sont-ils prêts à les suivre ?
Sur le terrain, l’héritage du mouvement « refugees welcome » de 2015 reste présent. Sept grandes villes dont Cologne, Düsseldorf et Hanovre vont publier un appel aujourd’hui pour l’accueil des mineurs non accompagnés dans les camps en Grèce. Une alliance de 140 villes se dit prête à accueillir des réfugiés. Berlin a annoncé que 2 000 places sont disponibles. Les Églises protestante et catholique, mais aussi diverses ONG réclament notamment l’accueil de réfugiés surtout pour réduire la situation dramatique sur les îles grecques. Dans un sondage hier soir, 57% des Allemands se disent prêts à ouvrir la frontière entre la Grèce et la Turquie où d’autres réfugiés se pressent à condition qu’ils soient ensuite répartis parmi les pays européens. 41% sont d’un avis contraire.
Ces derniers jours, les débats en Allemagne se sont focalisés sur la prise en charge de mineurs non accompagnés actuellement sur les îles grecques. Quelles sont les positions en présence ?
Beaucoup veulent aider. Mais là aussi l’Allemagne ne veut pas être seule à accueillir ces enfants pour ne pas donner l’impression que les portes du pays sont largement ouvertes. Le ministre de l’Intérieur Seehofer plaide pour une conférence européenne sur la prise en charge de 5 000 mineurs. Des villes sont prêtes déjà à le faire, mais ont besoin du feu vert de l’État fédéral. Plusieurs régions allemandes plaident aussi pour une telle option.
Parce que l’Allemagne pose des conditions, une motion déposée mercredi soir au Bundestag par les Verts pour l’accueil de ces mineurs a été rejetée malgré les états d’âme de députés de la majorité. Des élus chrétiens et sociaux-démocrates ont tenu à souligner que sur le principe ils soutenaient le texte des écologistes.
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Les ministres des Affaires étrangères européens sont réunis depuis jeudi 5 mars à Zagreb en Croatie. Ils ont déjà évoqué l'hypothèse d'une zone de sécurité dans la région syrienne d'Idleb qui se heurte à des désaccords au sein des 27. L'autre dossier important concerne l'afflux de réfugiés à la frontière entre la Turquie et la Grèce et la remise en cause par Ankara de l'accord conclu il y a quatre ans avec l'Europe. Un pays européen qui avait plaidé pour ce texte est au premier plan : l'Allemagne, y compris en raison de l'accueil de centaines de milliers de réfugiés en 2015 et du rôle joué par la chancelière Merkel. Quelle est tout d'abord la position actuelle de l'Allemagne dans la crise actuelle ?
Berlin souhaite une prolongation de l’accord avec la Turquie conclu en 2016 pour une durée de quatre ans et qui prévoyait le versement de six milliards d’euros à la Turquie. Quelques mois après l’arrivée d’environ 900 000 réfugiés en 2015, ce texte était essentiel pour l’Allemagne, la Turquie contrôlant ses frontières pour empêcher que des personnes rejoignent les îles grecques. En échange, les réfugiés en Turquie ont bénéficié de soutiens européens.
Le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas a déclaré, jeudi 5 mars, avant son départ pour Zagreb qu’Ankara devait continuer à bénéficier de l’aide de l’Europe. Angela Merkel est sur la même ligne.
L’Allemagne souhaite par ailleurs des solutions pour la prise en charge de réfugiés, mais rejette tout cavalier seul pour ne pas réitérer ce qui s’est passé en 2015 lorsque beaucoup de personnes prenaient le chemin de ce pays. Berlin veut aller de l’avant avec quelques autres États, une solution englobant tous les États européens étant irréaliste.
Au-delà du gouvernement, quelles positions prennent les autres acteurs en Allemagne et la population en général ?
Les conservateurs répètent que 2015 ne doit pas se répéter même s’ils veulent avancer. Alors que la CDU est en campagne pour désigner son nouveau président, les prétendants marchent sur des oeufs. Les sociaux-démocrates savent que leur base populaire a des réticences et restent prudents. Tous craignent que l’extrême droite qui actuellement s’exprime beaucoup sur le sujet ne profite de la situation. Les Verts qui ont le vent en poupe souhaitent un accueil des réfugiés, mais les électeurs centristes qu’ils séduisent actuellement sont-ils prêts à les suivre ?
Sur le terrain, l’héritage du mouvement « refugees welcome » de 2015 reste présent. Sept grandes villes dont Cologne, Düsseldorf et Hanovre vont publier un appel aujourd’hui pour l’accueil des mineurs non accompagnés dans les camps en Grèce. Une alliance de 140 villes se dit prête à accueillir des réfugiés. Berlin a annoncé que 2 000 places sont disponibles. Les Églises protestante et catholique, mais aussi diverses ONG réclament notamment l’accueil de réfugiés surtout pour réduire la situation dramatique sur les îles grecques. Dans un sondage hier soir, 57% des Allemands se disent prêts à ouvrir la frontière entre la Grèce et la Turquie où d’autres réfugiés se pressent à condition qu’ils soient ensuite répartis parmi les pays européens. 41% sont d’un avis contraire.
Ces derniers jours, les débats en Allemagne se sont focalisés sur la prise en charge de mineurs non accompagnés actuellement sur les îles grecques. Quelles sont les positions en présence ?
Beaucoup veulent aider. Mais là aussi l’Allemagne ne veut pas être seule à accueillir ces enfants pour ne pas donner l’impression que les portes du pays sont largement ouvertes. Le ministre de l’Intérieur Seehofer plaide pour une conférence européenne sur la prise en charge de 5 000 mineurs. Des villes sont prêtes déjà à le faire, mais ont besoin du feu vert de l’État fédéral. Plusieurs régions allemandes plaident aussi pour une telle option.
Parce que l’Allemagne pose des conditions, une motion déposée mercredi soir au Bundestag par les Verts pour l’accueil de ces mineurs a été rejetée malgré les états d’âme de députés de la majorité. Des élus chrétiens et sociaux-démocrates ont tenu à souligner que sur le principe ils soutenaient le texte des écologistes.
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