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Raffiner l'or sur place, le pari compliqué du Ghana
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Raffiner son or localement est un rêve que de nombreux pays producteurs souhaitent atteindre. C'est le cas du Ghana. En août dernier, le premier extracteur d'or du continent africain a inauguré une toute nouvelle raffinerie. Une infrastructure qui, selon le gouvernement, permettrait au pays de reprendre pleinement la main sur la valeur de son minerai. Mais les obstacles avant d'atteindre cet objectif restent nombreux.
Avec notre correspondant à Accra,
Une raffinerie dernier cri, capable de traiter 400 kilos d'or par jour, pour un taux de pureté de 24 carats : la Royal Ghana Gold Refinery a été inaugurée en août à Accra par le vice-président Mahamudu Bawumia. « Aujourd'hui, nous ne célébrons pas seulement une nouvelle installation, mais un témoignage de l'engagement de notre gouvernement pour la valorisation de nos ressources naturelles », a-t-il déclaré à cette occasion.
En 2023, l'or représentait déjà à lui seul près de la moitié des exportations du pays. Raffiner cette matière chez soi, c'est donc l'assurance d'une stabilité économique renforcée, selon le gouverneur de la banque centrale du Ghana. « Ajouter de la valeur aux ressources aurifères du Ghana nous permettra d'augmenter nos stocks de devises étrangères, d'améliorer notre balance de paiements, ce qui, à terme, nous protégera des chocs et des vulnérabilités extérieures », avance Ernest Addison.
Pour vendre son or sur les principales places financières mondiales, encore faut-il que la raffinerie soit certifiée par la London Bullion Market Association (LBMA). Une tâche loin d'être aisée. L'institution attend qu'une raffinerie puisse opérer à un certain volume pendant trois années consécutives. « La raison de cette règle, c'est que maintenir la qualité de raffinage à petite échelle ne signifie pas forcément qu'on est capable de le faire à grande échelle », détaille Bright Simons, économiste et vice-président du think tank ghanéen Imani.
Comment intégrer la production artisanale ?
La Royal Ghana Gold Refinery est loin d'être la première à tenter l'aventure au Ghana. Toutes sont confrontées au même problème selon l'économiste : le manque de capitaux. « Il y a une douzaine de raffineries d'or au Ghana, certaines plus grosses encore que celle qui vient d'être inaugurée, met encore en avant Bright Simons. Et aucune n'a réussi à atteindre la certification. C'est notamment parce que le raffinage d'or a une faible rentabilité. »
Y a-t-il seulement assez d'or au Ghana pour satisfaire la demande ? Le pays a beau être le plus gros producteur du continent, ses principales mines exportent déjà vers des raffineries étrangères, détentrices de certification LBMA. Reste alors les dizaines de milliers de mines de petites tailles. Or, il n'y a aucune garantie. « Si la raffinerie attend des petits mineurs qu'ils lui apportent eux-mêmes leur or, elle n'aura pas les quantités souhaitées. Il faut donner aux mineurs des avantages fiscaux, installer des bureaux près des mines. C'est à ces conditions qu'ils ne vendront leur or à personne d'autre », selon Godwin Armah, l'un des principaux représentants du secteur. Les autorités devront également résoudre le problème de la traçabilité. Un enjeu de taille dans un pays ravagé par l'orpaillage illégal.
À lire aussiAu Ghana, «l'exploitation illégale de l'or est une malédiction environnementale»
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En 2023, l'or représentait déjà à lui seul près de la moitié des exportations du pays. Raffiner cette matière chez soi, c'est donc l'assurance d'une stabilité économique renforcée, selon le gouverneur de la banque centrale du Ghana. « Ajouter de la valeur aux ressources aurifères du Ghana nous permettra d'augmenter nos stocks de devises étrangères, d'améliorer notre balance de paiements, ce qui, à terme, nous protégera des chocs et des vulnérabilités extérieures », avance Ernest Addison.
Pour vendre son or sur les principales places financières mondiales, encore faut-il que la raffinerie soit certifiée par la London Bullion Market Association (LBMA). Une tâche loin d'être aisée. L'institution attend qu'une raffinerie puisse opérer à un certain volume pendant trois années consécutives. « La raison de cette règle, c'est que maintenir la qualité de raffinage à petite échelle ne signifie pas forcément qu'on est capable de le faire à grande échelle », détaille Bright Simons, économiste et vice-président du think tank ghanéen Imani.
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La Royal Ghana Gold Refinery est loin d'être la première à tenter l'aventure au Ghana. Toutes sont confrontées au même problème selon l'économiste : le manque de capitaux. « Il y a une douzaine de raffineries d'or au Ghana, certaines plus grosses encore que celle qui vient d'être inaugurée, met encore en avant Bright Simons. Et aucune n'a réussi à atteindre la certification. C'est notamment parce que le raffinage d'or a une faible rentabilité. »
Y a-t-il seulement assez d'or au Ghana pour satisfaire la demande ? Le pays a beau être le plus gros producteur du continent, ses principales mines exportent déjà vers des raffineries étrangères, détentrices de certification LBMA. Reste alors les dizaines de milliers de mines de petites tailles. Or, il n'y a aucune garantie. « Si la raffinerie attend des petits mineurs qu'ils lui apportent eux-mêmes leur or, elle n'aura pas les quantités souhaitées. Il faut donner aux mineurs des avantages fiscaux, installer des bureaux près des mines. C'est à ces conditions qu'ils ne vendront leur or à personne d'autre », selon Godwin Armah, l'un des principaux représentants du secteur. Les autorités devront également résoudre le problème de la traçabilité. Un enjeu de taille dans un pays ravagé par l'orpaillage illégal.
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