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Les élections européennes ciblées par une vaste campagne de désinformation
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À un mois des élections européennes, plusieurs pays de l’Union sont victimes d’une vaste attaque informationnelle sur les réseaux sociaux. Cette campagne de manipulation, baptisée «Doppelgänger», clone en français, repose sur de faux sites et de faux articles de presse attribués à des médias réputés. La France, l’Allemagne et la Pologne figurent parmi les cibles prioritaires. Cette opération a pour but d’influencer les électeurs européens pour affaiblir le soutien à l’Ukraine.
Le Parisien et Le Point en France, Der Spiegel et Die Welt en Allemagne, ces derniers jours l’identité de plusieurs médias réputés est usurpée via ce que l’on appelle le typosquatting. Cette technique consiste à enregistrer volontairement des noms de domaines, des adresses internet, presque identiques à celles de grands médias, pour créer des sites miroirs. Leparisien.top au lieu de leparisien.fr ou lemonde.ltd au lieu de lemonde.fr par exemple.
Ces sites trompeurs imitent l’adresse, mais aussi le logo et la charte graphique des médias ciblés pour faire croire aux internautes qu’ils sont sur le site officiel, alors qu’en réalité, ils sont en train de lire un article qui n’a jamais été produit par la rédaction en question.
Ingérence numérique
Le but de ces articles fabriqués de toutes pièces est d’interférer dans les élections européennes en critiquant certains dirigeants et en présentant le soutien à l’Ukraine comme la raison de tous les problèmes sociaux et économiques de l’Europe. Les titres des faux articles sont évocateurs : « Macron oblige les Français à souffrir de faim mais à acheter des armes », « La droite va redonner des ailes à la France » ou encore « L’Ukraine a préparé une bombe à retardement pour l’Europe ».
En France, Emmanuel Macron est la cible privilégiée de ces faux articles qui appellent, pour certains, à voter pour le Rassemblement National. Chez nos voisins allemands, ils s’attaquent notamment au ministre de l’Économie et au parti des Verts.
Dopplegänger
Pour mettre en avant ces faux sites, accessibles via un lien souvent douteux, un réseau de milliers de bots a été mis en place sur les réseaux sociaux. Ces faux comptes disposent de missions différentes. Certains sont chargés de publier le lien dans une publication, un tweet par exemple, souvent avec une phrase incitant au clic.
D’autres s’occupent de repartager massivement ce post, souvent dans l’espace commentaires de publications populaires, sans lien avec la politique ou l’Ukraine. L’objectif étant que des internautes tombent dessus par hasard, cliquent sur ce lien et pensent lire un véritable article.
Ce mode opératoire a déjà été largement documenté. Cette campagne de sites miroirs, baptisée Doppelganger, est en cours depuis plus de deux ans. De nouvelles vagues de faux sites émergent régulièrement et l’opération semble s'intensifier à l’approche des élections européennes. Les investigations de Facebook et Viginum, l’organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères, ont déjà démontré l'implication directe d’acteurs russes dans cette campagne de désinformation.
Concernant ce nouvel épisode, on ne sait pas qui est derrière cette tentative d’ingérence. Jusqu’ici, les recherches en sources ouvertes ne permettent pas d’identifier un acteur ou une entité précise. Ce que l’on sait, c’est que les différents liens d’accès à ces sites miroirs renvoient vers une même adresse IP, le même numéro d'authentification. Cela indique qu’une seule et unique structure héberge cette opération de manipulation.
Le meilleur moyen de se prémunir de ces sites miroirs c’est d’être vigilant à l’URL de la page consultée, l’adresse inscrite dans la barre en haut du navigateur. En cas de doute, il faut vérifier qu’elle correspond bien à celle du site authentique. Pour RFI, l’URL doit commencer par rfi.fr. Si elle commence par rfi.ltd ou autre chose, il s’agit d’un site manipulé.
144 episodes
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À un mois des élections européennes, plusieurs pays de l’Union sont victimes d’une vaste attaque informationnelle sur les réseaux sociaux. Cette campagne de manipulation, baptisée «Doppelgänger», clone en français, repose sur de faux sites et de faux articles de presse attribués à des médias réputés. La France, l’Allemagne et la Pologne figurent parmi les cibles prioritaires. Cette opération a pour but d’influencer les électeurs européens pour affaiblir le soutien à l’Ukraine.
Le Parisien et Le Point en France, Der Spiegel et Die Welt en Allemagne, ces derniers jours l’identité de plusieurs médias réputés est usurpée via ce que l’on appelle le typosquatting. Cette technique consiste à enregistrer volontairement des noms de domaines, des adresses internet, presque identiques à celles de grands médias, pour créer des sites miroirs. Leparisien.top au lieu de leparisien.fr ou lemonde.ltd au lieu de lemonde.fr par exemple.
Ces sites trompeurs imitent l’adresse, mais aussi le logo et la charte graphique des médias ciblés pour faire croire aux internautes qu’ils sont sur le site officiel, alors qu’en réalité, ils sont en train de lire un article qui n’a jamais été produit par la rédaction en question.
Ingérence numérique
Le but de ces articles fabriqués de toutes pièces est d’interférer dans les élections européennes en critiquant certains dirigeants et en présentant le soutien à l’Ukraine comme la raison de tous les problèmes sociaux et économiques de l’Europe. Les titres des faux articles sont évocateurs : « Macron oblige les Français à souffrir de faim mais à acheter des armes », « La droite va redonner des ailes à la France » ou encore « L’Ukraine a préparé une bombe à retardement pour l’Europe ».
En France, Emmanuel Macron est la cible privilégiée de ces faux articles qui appellent, pour certains, à voter pour le Rassemblement National. Chez nos voisins allemands, ils s’attaquent notamment au ministre de l’Économie et au parti des Verts.
Dopplegänger
Pour mettre en avant ces faux sites, accessibles via un lien souvent douteux, un réseau de milliers de bots a été mis en place sur les réseaux sociaux. Ces faux comptes disposent de missions différentes. Certains sont chargés de publier le lien dans une publication, un tweet par exemple, souvent avec une phrase incitant au clic.
D’autres s’occupent de repartager massivement ce post, souvent dans l’espace commentaires de publications populaires, sans lien avec la politique ou l’Ukraine. L’objectif étant que des internautes tombent dessus par hasard, cliquent sur ce lien et pensent lire un véritable article.
Ce mode opératoire a déjà été largement documenté. Cette campagne de sites miroirs, baptisée Doppelganger, est en cours depuis plus de deux ans. De nouvelles vagues de faux sites émergent régulièrement et l’opération semble s'intensifier à l’approche des élections européennes. Les investigations de Facebook et Viginum, l’organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères, ont déjà démontré l'implication directe d’acteurs russes dans cette campagne de désinformation.
Concernant ce nouvel épisode, on ne sait pas qui est derrière cette tentative d’ingérence. Jusqu’ici, les recherches en sources ouvertes ne permettent pas d’identifier un acteur ou une entité précise. Ce que l’on sait, c’est que les différents liens d’accès à ces sites miroirs renvoient vers une même adresse IP, le même numéro d'authentification. Cela indique qu’une seule et unique structure héberge cette opération de manipulation.
Le meilleur moyen de se prémunir de ces sites miroirs c’est d’être vigilant à l’URL de la page consultée, l’adresse inscrite dans la barre en haut du navigateur. En cas de doute, il faut vérifier qu’elle correspond bien à celle du site authentique. Pour RFI, l’URL doit commencer par rfi.fr. Si elle commence par rfi.ltd ou autre chose, il s’agit d’un site manipulé.
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