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À la Une: une femme dont le courage est salué par la presse internationale
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Cette femme saluée par la presse internationale, c’est Gisèle Pélicot. Pendant plus de trois mois, des médias du monde entier ont suivi le procès de son ex-mari, Dominique Pélicot, accusé de l'avoir drogué, violé et fait violer par cinquante autres hommes. Tous ont été reconnus coupables, hier, par la justice française.
La peine la plus lourde, vingt ans de prison, va à Dominique Pélicot. Mais c’est bien son ex-épouse qui fait la Une des journaux. Gisèle Pélicot, en Une du Guardian, qui cite ses propos à l’issue du verdict. « Nous partageons le même combat », a-t-elle dit, « aux autres victimes de violences sexuelles ». À la Une du Times également, ce procès. La journaliste qui l’a couvert pour le quotidien britannique revient sur le profil des accusés, parfois défendus par leur mère ou leur épouse. « Mais », dit-elle, « il y a une raison primordiale pour laquelle ces hommes ont violé Gisèle Pélicot : parce qu’ils le pouvaient ». « Pélicot était le nom d’un monstre. Maintenant, c'est celui du courage », titre die Welt. « Le procès des violeurs de Gisèle Pélicot », estime le quotidien allemand, « a ouvert les yeux des femmes et des hommes, en France et dans le monde, sur les violences sexuelles quotidiennes. C’est grâce au courage de la victime, qu’il y a une nouvelle prise de conscience du viol à domicile (...) Gisèle Pélicot a gagné sur tous les tableaux, la honte a changé de camp ». Le Süddeutsche Zeitung, salue, lui aussi, « le courage de Gisèle Pélicot, de se faire entendre publiquement ».
Merci Gisèle
Victime devenue icône, Gisèle Pélicot a ému les journalistes qui ont suivi ses premières déclarations après le verdict. « Entourée de ses enfants, la main de son petit-fils posée tendrement sur son épaule, Gisèle Pélicot a porté seule sa voix. Jusqu’au bout, elle restera le visage de son propre combat », écrit Le Temps en Suisse, citant ses paroles : « J’ai confiance à présent en notre capacité à saisir collectivement un avenir dans lequel chacun, femme et homme, puisse vivre en harmonie, dans le respect et la compréhension mutuelle ». « Merci Gisèle », titre de son côté El País, qui livre ainsi son analyse : « le machisme qui domine encore le pays, et qui est présent dans le langage, les relations sociales, ou la pornographie, explique la distance abyssale qui existe entre l’image publique d’une personne et son comportement dans la sphère privée, quel que soit son âge ou sa profession ». Pour le New York Times, « le calvaire d’une victime de viols en France devient un message d’espoir ». Le quotidien américain s’est intéressé à l’atmosphère à l’issue du verdict. « Celle qui est devenue une icône féministe », nous dit-on, « s’est retrouvée au milieu d’une foule de journalistes français et étrangers, et de centaines de sympathisantes qui l’attendaient avec impatience, brandissant des pancartes de remerciements et l’acclamant à sa sortie : Justice pour Gisèle, Justice pour toutes ».
Peines trop légères ?
Toutefois, ces mêmes sympathisants font part de leurs réserves. Car, si Dominique Pélicot a été condamné à vingt ans de prison, les autres accusés ont bénéficié de peines moins lourdes que les réquisitions ». Dans Aujourd’hui en France, une militante associative déclare ainsi : « en France, le corps des femmes ne vaut pas très cher. On crache à la gueule des victimes, aucun accusé n’aurait dû ressortir libre. » De son côté, Libération estime que « la cour a pu adapter les peines en fonction des perspectives de réinsertion des personnes […] ou considérer leur parcours individuel, souvent marqué au fer rouge par l’inceste ». Enfin, il y a ces propos rapportés par plusieurs journaux français, dont le Figaro. « Un avocat de la défense a déclaré, « avoir un message de son client pour toutes les hystériques et les mal embouchées : le message, c'est 'merde' » C’est dire si la partie est loin d’être gagnée.
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Cette femme saluée par la presse internationale, c’est Gisèle Pélicot. Pendant plus de trois mois, des médias du monde entier ont suivi le procès de son ex-mari, Dominique Pélicot, accusé de l'avoir drogué, violé et fait violer par cinquante autres hommes. Tous ont été reconnus coupables, hier, par la justice française.
La peine la plus lourde, vingt ans de prison, va à Dominique Pélicot. Mais c’est bien son ex-épouse qui fait la Une des journaux. Gisèle Pélicot, en Une du Guardian, qui cite ses propos à l’issue du verdict. « Nous partageons le même combat », a-t-elle dit, « aux autres victimes de violences sexuelles ». À la Une du Times également, ce procès. La journaliste qui l’a couvert pour le quotidien britannique revient sur le profil des accusés, parfois défendus par leur mère ou leur épouse. « Mais », dit-elle, « il y a une raison primordiale pour laquelle ces hommes ont violé Gisèle Pélicot : parce qu’ils le pouvaient ». « Pélicot était le nom d’un monstre. Maintenant, c'est celui du courage », titre die Welt. « Le procès des violeurs de Gisèle Pélicot », estime le quotidien allemand, « a ouvert les yeux des femmes et des hommes, en France et dans le monde, sur les violences sexuelles quotidiennes. C’est grâce au courage de la victime, qu’il y a une nouvelle prise de conscience du viol à domicile (...) Gisèle Pélicot a gagné sur tous les tableaux, la honte a changé de camp ». Le Süddeutsche Zeitung, salue, lui aussi, « le courage de Gisèle Pélicot, de se faire entendre publiquement ».
Merci Gisèle
Victime devenue icône, Gisèle Pélicot a ému les journalistes qui ont suivi ses premières déclarations après le verdict. « Entourée de ses enfants, la main de son petit-fils posée tendrement sur son épaule, Gisèle Pélicot a porté seule sa voix. Jusqu’au bout, elle restera le visage de son propre combat », écrit Le Temps en Suisse, citant ses paroles : « J’ai confiance à présent en notre capacité à saisir collectivement un avenir dans lequel chacun, femme et homme, puisse vivre en harmonie, dans le respect et la compréhension mutuelle ». « Merci Gisèle », titre de son côté El País, qui livre ainsi son analyse : « le machisme qui domine encore le pays, et qui est présent dans le langage, les relations sociales, ou la pornographie, explique la distance abyssale qui existe entre l’image publique d’une personne et son comportement dans la sphère privée, quel que soit son âge ou sa profession ». Pour le New York Times, « le calvaire d’une victime de viols en France devient un message d’espoir ». Le quotidien américain s’est intéressé à l’atmosphère à l’issue du verdict. « Celle qui est devenue une icône féministe », nous dit-on, « s’est retrouvée au milieu d’une foule de journalistes français et étrangers, et de centaines de sympathisantes qui l’attendaient avec impatience, brandissant des pancartes de remerciements et l’acclamant à sa sortie : Justice pour Gisèle, Justice pour toutes ».
Peines trop légères ?
Toutefois, ces mêmes sympathisants font part de leurs réserves. Car, si Dominique Pélicot a été condamné à vingt ans de prison, les autres accusés ont bénéficié de peines moins lourdes que les réquisitions ». Dans Aujourd’hui en France, une militante associative déclare ainsi : « en France, le corps des femmes ne vaut pas très cher. On crache à la gueule des victimes, aucun accusé n’aurait dû ressortir libre. » De son côté, Libération estime que « la cour a pu adapter les peines en fonction des perspectives de réinsertion des personnes […] ou considérer leur parcours individuel, souvent marqué au fer rouge par l’inceste ». Enfin, il y a ces propos rapportés par plusieurs journaux français, dont le Figaro. « Un avocat de la défense a déclaré, « avoir un message de son client pour toutes les hystériques et les mal embouchées : le message, c'est 'merde' » C’est dire si la partie est loin d’être gagnée.
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