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Mahmoud Adièle, «la preuve vivante que Palestiniens et Israéliens peuvent vivre ensemble»

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Il y a six mois, le choc et l’effroi. Le 7 octobre, Israël vit le pire massacre de son histoire. Près de 1 200 personnes sont tuées par le Hamas. Près de 250 autres sont également enlevées. En représailles, l’armée israélienne écrase Gaza sous les bombes. Tue plus de 33 000 personnes, détruit les maisons, les hôpitaux, bloque l’entrée de l’aide humanitaire, et affame la population. Israéliens, Palestiniens, chacun ses morts, chacun son drame. Une rencontre inédite ce matin avec un jeune Gazaoui, à la fois arabe palestinien et juif israélien. L’enfant de deux peuples qui se disputent une terre.

De notre correspondant à Jérusalem,

Il s’appelle « Adièle Malka », mais aussi « Mahmoud Saydam ». Adièle Malka et Mahmoud Saydam. Même personne. Deux prénoms, deux noms, deux identités. Il est arabe et juif. Palestinien comme son père et Israélien comme sa mère. « Mon père est originaire de Gaza, il est musulman. Et ma mère est une juive d’Ashdod. Mon père a commencé très jeune à travailler dans une ville près de Beer-Sheva, en Israël. Il avait à peine 14 ans. Il a appris à lire et à écrire l’hébreu. À l’âge de 21 ou 22 ans, il a connu ma mère lors d’une fête et leur relation a commencé. »

De cette histoire naît Mahmoud Adièle en 2002. La famille s’installe à Gaza. À l’époque, le Hamas n’est pas au pouvoir, et Israël n’impose pas de blocus sur l’enclave palestinienne. « De mon enfance à Gaza, je me souviens de la crèche, puis de mon école primaire. J’ai de bons souvenirs à la plage aussi. Je me souviens d’un restaurant où on allait, et de la période du ramadan puis de l’Aïd. Il y avait beaucoup de nourriture. C’était sympa, on se retrouvait en famille. »

Mais cette insouciance n’a pas duré. « À partir de 2005, je crois, les problèmes ont commencé. Le Hamas est arrivé au pouvoir l’année suivante. Le Hamas n’aimait pas mon père. Il le considérait comme un agent à la solde des Israéliens, parce qu’il était marié à une juive. Ensuite, en 2008, le 27 décembre, je m’en souviens, c'était mon anniversaire, il y a eu la guerre. »

À lire aussiGuerre Israël-Hamas: l'économie palestinienne en plein marasme

« Du jour au lendemain, je suis devenu pleinement juif »

C’est l’opération « Plomb Durci ». Israël mène des frappes aériennes à Gaza, puis lance une opération terrestre contre le Hamas. Dans la foulée, les parents de Mahmoud Adièle se séparent. Son père quitte Gaza, et trouve refuge à l’étranger. Lui, sa mère, son frère et ses deux sœurs, rentrent en Israël.

« J’ai quitté Gaza avec un profond traumatisme, c’est à cause de ça que je bégaie. J’étais musulman, je priais comme les musulmans, je parlais arabe beaucoup mieux qu’aujourd’hui, et du jour au lendemain, je suis devenu pleinement juif. À la maison, on me répétait que j’étais juif, j’allais dans une école juive. L’islam et mon identité arabe, tout d’un coup, c’était fini. »

Quatorze années sont passées. Gaza a connu cinq guerres. Adièle a grandi. Il vit à Jérusalem, uniquement en tant que juif israélien. Mais son identité palestinienne n’a jamais disparu. Le 7 octobre, l’attaque du Hamas et six mois de guerre à Gaza, sont un véritable déchirement pour lui. « Je suis tellement triste. Pourquoi il y a eu toutes ces violences ? Ici, il y a de la place pour tous. Ma grand-mère, ma tante et mon oncle vivent toujours à Gaza. Ma grand-mère a plus de 70 ans, et elle est malade. »

Et pourtant Adièle ne peut rien pour eux, et n’a aucune nouvelle. Si proches et pourtant tellement loin. Il rêve d’une autre réalité. « Je suis la preuve vivante que Palestiniens et Israéliens peuvent vivre ensemble », conclut le jeune homme.

À lire aussiL'utilisation de l’IA par l’armée israélienne «implique des conséquences désastreuses pour les civils»

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Il s’appelle « Adièle Malka », mais aussi « Mahmoud Saydam ». Adièle Malka et Mahmoud Saydam. Même personne. Deux prénoms, deux noms, deux identités. Il est arabe et juif. Palestinien comme son père et Israélien comme sa mère. « Mon père est originaire de Gaza, il est musulman. Et ma mère est une juive d’Ashdod. Mon père a commencé très jeune à travailler dans une ville près de Beer-Sheva, en Israël. Il avait à peine 14 ans. Il a appris à lire et à écrire l’hébreu. À l’âge de 21 ou 22 ans, il a connu ma mère lors d’une fête et leur relation a commencé. »

De cette histoire naît Mahmoud Adièle en 2002. La famille s’installe à Gaza. À l’époque, le Hamas n’est pas au pouvoir, et Israël n’impose pas de blocus sur l’enclave palestinienne. « De mon enfance à Gaza, je me souviens de la crèche, puis de mon école primaire. J’ai de bons souvenirs à la plage aussi. Je me souviens d’un restaurant où on allait, et de la période du ramadan puis de l’Aïd. Il y avait beaucoup de nourriture. C’était sympa, on se retrouvait en famille. »

Mais cette insouciance n’a pas duré. « À partir de 2005, je crois, les problèmes ont commencé. Le Hamas est arrivé au pouvoir l’année suivante. Le Hamas n’aimait pas mon père. Il le considérait comme un agent à la solde des Israéliens, parce qu’il était marié à une juive. Ensuite, en 2008, le 27 décembre, je m’en souviens, c'était mon anniversaire, il y a eu la guerre. »

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C’est l’opération « Plomb Durci ». Israël mène des frappes aériennes à Gaza, puis lance une opération terrestre contre le Hamas. Dans la foulée, les parents de Mahmoud Adièle se séparent. Son père quitte Gaza, et trouve refuge à l’étranger. Lui, sa mère, son frère et ses deux sœurs, rentrent en Israël.

« J’ai quitté Gaza avec un profond traumatisme, c’est à cause de ça que je bégaie. J’étais musulman, je priais comme les musulmans, je parlais arabe beaucoup mieux qu’aujourd’hui, et du jour au lendemain, je suis devenu pleinement juif. À la maison, on me répétait que j’étais juif, j’allais dans une école juive. L’islam et mon identité arabe, tout d’un coup, c’était fini. »

Quatorze années sont passées. Gaza a connu cinq guerres. Adièle a grandi. Il vit à Jérusalem, uniquement en tant que juif israélien. Mais son identité palestinienne n’a jamais disparu. Le 7 octobre, l’attaque du Hamas et six mois de guerre à Gaza, sont un véritable déchirement pour lui. « Je suis tellement triste. Pourquoi il y a eu toutes ces violences ? Ici, il y a de la place pour tous. Ma grand-mère, ma tante et mon oncle vivent toujours à Gaza. Ma grand-mère a plus de 70 ans, et elle est malade. »

Et pourtant Adièle ne peut rien pour eux, et n’a aucune nouvelle. Si proches et pourtant tellement loin. Il rêve d’une autre réalité. « Je suis la preuve vivante que Palestiniens et Israéliens peuvent vivre ensemble », conclut le jeune homme.

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