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JO 2024: le poing levé de Tommie Smith, 56 ans après
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1968, Jeux olympiques de Mexico. L’Afro-Américain Tommie Smith décroche la médaille d’or du 200 mètres. Et, devant les caméras du monde entier, baissant la tête, il lève son poing ganté de noir. Un geste de protestation contre les discriminations dont sont victimes les Noirs américains, et plus largement tous ceux dont les droits sont bafoués dans le monde. La semaine dernière, Tommie Smith visitait l’exposition « Olympique, une histoire du monde », à Paris. L’occasion de revenir sur ce geste qui a fait le tour du monde, et changé sa vie.
« J’avais une paire de gants, j’ai pris le droit et donné le gauche à John [Carlos]. L’hymne a duré 1 minute 31 secondes. C’était la plus longue minute et demie de ma vie », se remémore Tommie Smith.
1968. Aux États-Unis, Martin Luther King est assassiné ; les émeutes se multiplient, la ségrégation raciale empoisonne les mentalités et le monde est à feu et à sang. Tommie Smith a 24 ans. Aux Jeux olympiques de Mexico, il décide, avec un autre athlète qui lui aussi court le 200 mètres, John Carlos, de lever leur poing ganté de noir une fois monté sur le podium de la victoire.
« Le podium, c’était celui pour lequel beaucoup d’athlètes se battent, le podium le plus haut. C’était une nécessité pour moi de sacrifier ce moment, pour que le monde entier le voie. Je m’élevais contre le fait que penser aux droits humains soit illégal », explique l'athlète.
Tommie Smith parle de sacrifice. De fait, après leur geste, John Carlos et lui sont suspendus par le Comité international olympique. Les deux athlètes doivent quitter Mexico, et sont ensuite interdits de compétition à vie. Le CIO estime qu’une protestation politique n’a pas sa place aux JO. Ils reçoivent aussi des menaces de mort.
« Le sport est une plateforme extraordinaire »
En 56 ans, le CIO n’a toujours pas présenté d’excuses. Ce qui n’a pas empêché d’autres athlètes d’avoir, eux aussi, des gestes politiques. Comme le joueur de football américain, Colin Kaepernick, qui, en 2016, met un genou à terre avant ses matchs.
« Il protestait contre les brutalités policières et le racisme. Et vous savez, il souffre toujours de ce geste, parce que c’était un grand geste, salue Tommie Smith. Je suis fier de ce jeune homme parce qu’il a pris position. Le sport est une plateforme extraordinaire. »
Après les Jeux olympiques de Mexico, le record de Tommie Smith sur 200 mètres tiendra onze ans. Mais au vu des mesures de rétorsion qui le frappent, le champion doit se reconvertir. Il devient entraîneur. Et à 80 ans, il suivra de près les JO de Paris.
« Je suivrai toutes les courses. Moi, ma distance, c'était le 200 mètres – le 100 et le 400 aussi. Et il y a un jeune athlète, Noah Lyles, qui compte gagner le 100, le 200 et le 400 mètres. Il a exactement l'âge que j’avais à Mexico. Mais lui, il continuera. Moi, c’était ma dernière course, je n’en ai pas fait une seule depuis Mexico... Donc, oui, tout le monde doit garder un œil sur Noah Lyles », conclut l'athlète américain.
À lire aussiJO 2024: Tommie Smith, toujours le poing levé
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« J’avais une paire de gants, j’ai pris le droit et donné le gauche à John [Carlos]. L’hymne a duré 1 minute 31 secondes. C’était la plus longue minute et demie de ma vie », se remémore Tommie Smith.
1968. Aux États-Unis, Martin Luther King est assassiné ; les émeutes se multiplient, la ségrégation raciale empoisonne les mentalités et le monde est à feu et à sang. Tommie Smith a 24 ans. Aux Jeux olympiques de Mexico, il décide, avec un autre athlète qui lui aussi court le 200 mètres, John Carlos, de lever leur poing ganté de noir une fois monté sur le podium de la victoire.
« Le podium, c’était celui pour lequel beaucoup d’athlètes se battent, le podium le plus haut. C’était une nécessité pour moi de sacrifier ce moment, pour que le monde entier le voie. Je m’élevais contre le fait que penser aux droits humains soit illégal », explique l'athlète.
Tommie Smith parle de sacrifice. De fait, après leur geste, John Carlos et lui sont suspendus par le Comité international olympique. Les deux athlètes doivent quitter Mexico, et sont ensuite interdits de compétition à vie. Le CIO estime qu’une protestation politique n’a pas sa place aux JO. Ils reçoivent aussi des menaces de mort.
« Le sport est une plateforme extraordinaire »
En 56 ans, le CIO n’a toujours pas présenté d’excuses. Ce qui n’a pas empêché d’autres athlètes d’avoir, eux aussi, des gestes politiques. Comme le joueur de football américain, Colin Kaepernick, qui, en 2016, met un genou à terre avant ses matchs.
« Il protestait contre les brutalités policières et le racisme. Et vous savez, il souffre toujours de ce geste, parce que c’était un grand geste, salue Tommie Smith. Je suis fier de ce jeune homme parce qu’il a pris position. Le sport est une plateforme extraordinaire. »
Après les Jeux olympiques de Mexico, le record de Tommie Smith sur 200 mètres tiendra onze ans. Mais au vu des mesures de rétorsion qui le frappent, le champion doit se reconvertir. Il devient entraîneur. Et à 80 ans, il suivra de près les JO de Paris.
« Je suivrai toutes les courses. Moi, ma distance, c'était le 200 mètres – le 100 et le 400 aussi. Et il y a un jeune athlète, Noah Lyles, qui compte gagner le 100, le 200 et le 400 mètres. Il a exactement l'âge que j’avais à Mexico. Mais lui, il continuera. Moi, c’était ma dernière course, je n’en ai pas fait une seule depuis Mexico... Donc, oui, tout le monde doit garder un œil sur Noah Lyles », conclut l'athlète américain.
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