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En Arménie, le test de virginité est désormais considéré comme une «violence conjugale»

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En Arménie, une loi a été votée, vendredi 12 avril, au Parlement afin de qualifier les tests de virginité, rituel pratiqué sur la mariée lors de la nuit de noce, comme « violence conjugale ». Cette pratique, héritée de la période soviétique, tend à disparaître, notamment à Erevan, la capitale, mais reste pratiquée dans certaines provinces du pays. Cette loi fait débat dans la société arménienne, très pieuse et conservatrice. Son adoption est une première dans les pays de l’ex-URSS, et une avancée pour les mouvements féministes.

Depuis des années, le service gynécologie de cet hôpital – dont nous tairons le nom – reçoit des patientes un peu particulières. De jeunes fiancées, qui, à la veille de leur mariage, décident de se faire opérer. Trois cent euros, une anesthésie locale et vingt minutes dans le bloc, pour se faire recoudre l’hymen.

À l’aide d'un fil très fin, « comme un cheveu », ce docteur, qui souhaite rester anonyme, opère des femmes qui cherchent à dissimuler un bout de leur passé. « La première raison pour laquelle elles demandent une hyménoplastie, c’est parce qu’elles ont eu un rapport sexuel dans le passé. Après cette opération, même si le mari est gynécologue, ce n’est plus possible de le deviner », assure le médecin.

Cette opération est pratiquée depuis des années par des femmes qui se préparent à passer un test de virginité. Le rituel de la pomme rouge – c’est son nom – consiste à inspecter les draps des mariés au lendemain de la nuit de noce. S’ils sont tachés de sang, la femme est félicitée. Dans le cas contraire, elle est publiquement humiliée, le mariage annulé.

« Nous choisissons de faire cette opération car nous voulons aider ces femmes. Si nous ne le faisons pas, elles peuvent être victimes de violences psychologiques, ajoute le médecin, car en Arménie, certains hommes peuvent être très agressifs s’ils découvrent que leur femme n’est plus vierge. Et puis, l’hymen peut être rompu pour pleins d’autres raisons comme la pratique de l’équitation, de la gymnastique ou le fait de mettre un tampon. »

L'Arménie, un pays « très conservateur et patriarcal »

En Arménie, la question de la virginité est tabou. Aucune femme rencontrée n’a voulu s’exprimer.

« Nous vivons dans un pays très conservateur et patriarcal. C’est un petit pays, qui connaît une crise existentielle à cause de la guerre, ce qui mène certains groupes à revendiquer fièrement leur histoire et leur culture. Cela incite à garder une attitude très conservatrice envers les femmes et le sexe », explique Ani Jiloizian, chercheuse pour le centre de soutien aux femmes en Arménie.

Le 12 avril, une loi visant à catégoriser ces tests comme violence conjugale a été accepté en première lecture au Parlement. Certains députés s’y sont opposés, déclarant que leurs interdiction constituerait un « problème culturel important ».

« Ces députés nous ont dit : ''nous savons tous que c'est une mauvaise chose, pourquoi le mentionner dans une loi ?'' Mais c’est justement pour cette raison que nous avons voulu l’écrire​​​, pour que les gens en entendent parler, pour que cela devienne un sujet dont on discute, martèle Tsovinar Vardanyan, députée à l’origine du texte, car c’est comme cela que l’on prendra conscience que c’est un problème ! Aujourd’hui, c’est très dur d’en parler. Car dès que vous en parlez, vous devenez une cible. »

En Arménie, une femme sur trois est toujours victime de violences conjugale.

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Depuis des années, le service gynécologie de cet hôpital – dont nous tairons le nom – reçoit des patientes un peu particulières. De jeunes fiancées, qui, à la veille de leur mariage, décident de se faire opérer. Trois cent euros, une anesthésie locale et vingt minutes dans le bloc, pour se faire recoudre l’hymen.

À l’aide d'un fil très fin, « comme un cheveu », ce docteur, qui souhaite rester anonyme, opère des femmes qui cherchent à dissimuler un bout de leur passé. « La première raison pour laquelle elles demandent une hyménoplastie, c’est parce qu’elles ont eu un rapport sexuel dans le passé. Après cette opération, même si le mari est gynécologue, ce n’est plus possible de le deviner », assure le médecin.

Cette opération est pratiquée depuis des années par des femmes qui se préparent à passer un test de virginité. Le rituel de la pomme rouge – c’est son nom – consiste à inspecter les draps des mariés au lendemain de la nuit de noce. S’ils sont tachés de sang, la femme est félicitée. Dans le cas contraire, elle est publiquement humiliée, le mariage annulé.

« Nous choisissons de faire cette opération car nous voulons aider ces femmes. Si nous ne le faisons pas, elles peuvent être victimes de violences psychologiques, ajoute le médecin, car en Arménie, certains hommes peuvent être très agressifs s’ils découvrent que leur femme n’est plus vierge. Et puis, l’hymen peut être rompu pour pleins d’autres raisons comme la pratique de l’équitation, de la gymnastique ou le fait de mettre un tampon. »

L'Arménie, un pays « très conservateur et patriarcal »

En Arménie, la question de la virginité est tabou. Aucune femme rencontrée n’a voulu s’exprimer.

« Nous vivons dans un pays très conservateur et patriarcal. C’est un petit pays, qui connaît une crise existentielle à cause de la guerre, ce qui mène certains groupes à revendiquer fièrement leur histoire et leur culture. Cela incite à garder une attitude très conservatrice envers les femmes et le sexe », explique Ani Jiloizian, chercheuse pour le centre de soutien aux femmes en Arménie.

Le 12 avril, une loi visant à catégoriser ces tests comme violence conjugale a été accepté en première lecture au Parlement. Certains députés s’y sont opposés, déclarant que leurs interdiction constituerait un « problème culturel important ».

« Ces députés nous ont dit : ''nous savons tous que c'est une mauvaise chose, pourquoi le mentionner dans une loi ?'' Mais c’est justement pour cette raison que nous avons voulu l’écrire​​​, pour que les gens en entendent parler, pour que cela devienne un sujet dont on discute, martèle Tsovinar Vardanyan, députée à l’origine du texte, car c’est comme cela que l’on prendra conscience que c’est un problème ! Aujourd’hui, c’est très dur d’en parler. Car dès que vous en parlez, vous devenez une cible. »

En Arménie, une femme sur trois est toujours victime de violences conjugale.

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