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Au Japon, les nouveaux billets de banque perturbent l’organisation des commerçants et des usagers

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Au Japon, pour la première fois depuis 20 ans, de nouveaux billets de banque sont mis en circulation mercredi 3 juillet 2024. Dans une première mondiale, ils sont munis d'un hologramme en trois dimensions afin de prévenir la contrefaçon. Un événement accueilli par un tonnerre de protestations qui inquiète aussi bien les commerçants que les consommateurs en raison d’une particularité au pays du soleil levant.

De notre correspondant à Tokyo,

On dénombre plus de quatre millions de distributeurs automatiques au Japon, soit un pour 31 habitants, un record mondial. Le montant annuel de leurs ventes est faramineux : 41 milliards d'euros. Le problème est que, contrairement aux distributeurs de billets de banque, ces machines que l'on trouve à tous les coins de rue n'accepteront pas les nouvelles coupures mises en circulation. Pas dans un premier temps, en tout cas. Car il faut d'abord adapter leurs capteurs qui lisent et reconnaissent les billets. Mais les fabricants de distributeurs étant débordés, l'opération prendra des mois.

À Tokyo, cela ne rassure pas les usagers qui vont devoir modifier leurs habitudes : « Dans les gares, pourra-t-on utiliser ces nouveaux billets pour acheter un ticket à un automate ou mettre ses bagages à la consigne ? Ce n'est pas garanti, semble-t-il », se demande cette femme qui utilise ce système. « À la laverie automatique ou dans les parkings par exemple, ce ne sera pas pratique si on ne peut payer qu'avec des pièces », s'inquiète une autre.

Pour ce jeune homme habitué aux nouvelles technologies : « Ça ne me posera pas de problèmes, puisque je paie tout par carte ou avec mon smartphone, mais la plupart des gens continuent de régler en liquide. »

Au Japon en effet, 60 % des achats sont réglés en espèces. Une conséquence du fait qu'un habitant sur trois est âgé de 65 ans ou plus. Or, bon nombre de seniors ne gèrent pas, techniquement, le paiement par smartphone : via un code QR ou des applications dédiées.

La colère des commerçants

Des centaines de milliers de petits commerçants nippons sont vent debout contre ces nouveaux billets. Les restaurateurs, par exemple. Car dans la plupart des tavernes ou des snacks, le client choisit et paie son repas au moyen d'un distributeur situé à l'entrée, qui affiche les menus servis. On appuie sur le bouton correspondant au repas désiré, on insère les billets et la machine délivre un ticket. Cela fait gagner un temps précieux au personnel en lui évitant de devoir manipuler de l'argent.

Pourtant, la plupart de ces distributeurs de tickets n'accepteront pas les nouveaux billets. Ces deux restaurateurs ne décolèrent pas : « Mon distributeur va être adapté pour pouvoir accepter les nouveaux billets, mais ce ne sera pas fait avant la fin décembre, m'a dit le fabricant. Du coup, j'ai dû engager un intérimaire pendant six mois pour tenir la caisse. Parce que moi, je suis seul en cuisine, donc je n'ai vraiment pas le temps de m'occuper de ça. »

« Sur le distributeur de tickets, j'ai apposé un avis prévenant les clients qu'il n'acceptait que les vieux billets. Ce n'est pas glorieux, mais je n'ai pas le choix : ma trésorerie ne me permet pas de faire adapter cette machine. » Modifier les capteurs d'un distributeur coûte cher : 600 000 yens, plus de 3 000 euros. Quant aux machines les plus anciennes, elles ne peuvent pas être reformatées. Elles devront donc être remplacées, ce qui représente un cout de 2 millions de yens (environ 11 000 euros).

Pour les restaurateurs, c’est une perte sèche qu’ils ne peuvent assumer, déjà pris à la gorge par l’envolée des prix des produits alimentaires qu’ils utilisent.

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De notre correspondant à Tokyo,

On dénombre plus de quatre millions de distributeurs automatiques au Japon, soit un pour 31 habitants, un record mondial. Le montant annuel de leurs ventes est faramineux : 41 milliards d'euros. Le problème est que, contrairement aux distributeurs de billets de banque, ces machines que l'on trouve à tous les coins de rue n'accepteront pas les nouvelles coupures mises en circulation. Pas dans un premier temps, en tout cas. Car il faut d'abord adapter leurs capteurs qui lisent et reconnaissent les billets. Mais les fabricants de distributeurs étant débordés, l'opération prendra des mois.

À Tokyo, cela ne rassure pas les usagers qui vont devoir modifier leurs habitudes : « Dans les gares, pourra-t-on utiliser ces nouveaux billets pour acheter un ticket à un automate ou mettre ses bagages à la consigne ? Ce n'est pas garanti, semble-t-il », se demande cette femme qui utilise ce système. « À la laverie automatique ou dans les parkings par exemple, ce ne sera pas pratique si on ne peut payer qu'avec des pièces », s'inquiète une autre.

Pour ce jeune homme habitué aux nouvelles technologies : « Ça ne me posera pas de problèmes, puisque je paie tout par carte ou avec mon smartphone, mais la plupart des gens continuent de régler en liquide. »

Au Japon en effet, 60 % des achats sont réglés en espèces. Une conséquence du fait qu'un habitant sur trois est âgé de 65 ans ou plus. Or, bon nombre de seniors ne gèrent pas, techniquement, le paiement par smartphone : via un code QR ou des applications dédiées.

La colère des commerçants

Des centaines de milliers de petits commerçants nippons sont vent debout contre ces nouveaux billets. Les restaurateurs, par exemple. Car dans la plupart des tavernes ou des snacks, le client choisit et paie son repas au moyen d'un distributeur situé à l'entrée, qui affiche les menus servis. On appuie sur le bouton correspondant au repas désiré, on insère les billets et la machine délivre un ticket. Cela fait gagner un temps précieux au personnel en lui évitant de devoir manipuler de l'argent.

Pourtant, la plupart de ces distributeurs de tickets n'accepteront pas les nouveaux billets. Ces deux restaurateurs ne décolèrent pas : « Mon distributeur va être adapté pour pouvoir accepter les nouveaux billets, mais ce ne sera pas fait avant la fin décembre, m'a dit le fabricant. Du coup, j'ai dû engager un intérimaire pendant six mois pour tenir la caisse. Parce que moi, je suis seul en cuisine, donc je n'ai vraiment pas le temps de m'occuper de ça. »

« Sur le distributeur de tickets, j'ai apposé un avis prévenant les clients qu'il n'acceptait que les vieux billets. Ce n'est pas glorieux, mais je n'ai pas le choix : ma trésorerie ne me permet pas de faire adapter cette machine. » Modifier les capteurs d'un distributeur coûte cher : 600 000 yens, plus de 3 000 euros. Quant aux machines les plus anciennes, elles ne peuvent pas être reformatées. Elles devront donc être remplacées, ce qui représente un cout de 2 millions de yens (environ 11 000 euros).

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