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Pologne: les droits de la communauté LGBT+ continuent d'être bafoués

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Il y a un an, les Polonais élisaient leur nouveau gouvernement après huit ans sous le règne des ultra-conservateurs et eurosceptiques du PiS. La coalition dite « du 15 octobre » emmenée par Donald Tusk promettait une révolution dans le domaine des droits humains et de rétablir l’état de droit dans le pays. Elle avait notamment fait campagne pour la dépénalisation de l’avortement, ou encore la possibilité de nouer des unions civiles pour les couples homosexuels. Mais où en est-on aujourd'hui ? Rencontre avec des activistes des droits humains qui avaient placé tous leurs espoirs dans l’élection de la coalition.

De notre correspondant à Varsovie,

Durant les huit ans de règne du PiS, Bart Staszewski, l'activiste LGBT+ le plus célèbre de Pologne, était devenue la cible préférée des médias publics. Alors que le PiS avait fait de la télévision un instrument de propagande, le nouveau gouvernement s'est empressé de la dépolitiser dès son arrivée au pouvoir. Une mesure encourageante pour les activistes des droits humains et pour Bart, invité sur l'antenne publique pour la première fois en huit ans. « Le présentateur de l'émission nous a présenté ses excuses en prime time en tant que représentant de la communauté qui a été attaquée, discriminée, déshumanisée de façon monstrueuse ces huit dernières années, surtout à la télévision. »

« Sentiment d'êtres arnaqués »

Un an après, l'activiste constate cependant que la situation n'a pas beaucoup avancé pour la communauté LGBT. « Malheureusement, rien n'a changé, car la modification du code pénal dont on parlait depuis plusieurs mois pour protéger les personnes LGBT+ des discours de haine, n'est pas entrée en vigueur. Et pour ce qui est de la promesse de l'Union civile pour tous, le Parlement ne s'est même pas encore penché dessus. »

À lire aussiEn Pologne, la vie de paria des personnes LGBT+

Pourtant, le nouveau gouvernement s'est doté pour la première fois d'un ministère de l'Égalité. Un simple effet d'annonce, selon Bart : « Outre les deux secrétaires, il n'y a que dix personnes qui travaillent pour la ministre. C'est l'équivalent d'une salle et ils appellent ça un ministère. Quand je parle avec des activistes pour les droits des femmes, on a tous le même sentiment, celui de s'être fait arnaquer. »

Même si le ministère de la Santé a lancé un projet de pilotage, permettant à certaines pharmacies de délivrer la pilule du lendemain sans ordonnance, quatre propositions de loi sur l'accès à l'avortement dorment toujours dans les cartons du Parlement.

Attendre encore

Concernant la refonte du système judiciaire, que le gouvernement précédent avait mise au pas, la situation est encore au point mort. Le président issu du PiS oppose systématiquement son veto à toute tentative de démonter l'œuvre de son parti, comme l'explique un politologue : « Toutes les lois qui pouvaient aboutir à la révocation des nominations politiques dans les tribunaux sont bloquées, donc dans les faits, en attendant l'élection présidentielle et en supposant qu'un président d'un autre parti que le PiS soit élu, rien ne pourra être fait par la voie légale. »

Certes, l'arrivée au pouvoir de Donald Tusk a permis à la Pologne de récupérer une partie des fonds européens dont elle était privée, mais aucune mesure législative n'a pourtant été prise pour restaurer concrètement l'État de droit. Aujourd'hui, un Polonais sur deux affirme avoir une mauvaise opinion du gouvernement.

À lire aussiPologne: le parti d'opposition ultraconservateur PiS voit son financement drastiquement réduit

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De notre correspondant à Varsovie,

Durant les huit ans de règne du PiS, Bart Staszewski, l'activiste LGBT+ le plus célèbre de Pologne, était devenue la cible préférée des médias publics. Alors que le PiS avait fait de la télévision un instrument de propagande, le nouveau gouvernement s'est empressé de la dépolitiser dès son arrivée au pouvoir. Une mesure encourageante pour les activistes des droits humains et pour Bart, invité sur l'antenne publique pour la première fois en huit ans. « Le présentateur de l'émission nous a présenté ses excuses en prime time en tant que représentant de la communauté qui a été attaquée, discriminée, déshumanisée de façon monstrueuse ces huit dernières années, surtout à la télévision. »

« Sentiment d'êtres arnaqués »

Un an après, l'activiste constate cependant que la situation n'a pas beaucoup avancé pour la communauté LGBT. « Malheureusement, rien n'a changé, car la modification du code pénal dont on parlait depuis plusieurs mois pour protéger les personnes LGBT+ des discours de haine, n'est pas entrée en vigueur. Et pour ce qui est de la promesse de l'Union civile pour tous, le Parlement ne s'est même pas encore penché dessus. »

À lire aussiEn Pologne, la vie de paria des personnes LGBT+

Pourtant, le nouveau gouvernement s'est doté pour la première fois d'un ministère de l'Égalité. Un simple effet d'annonce, selon Bart : « Outre les deux secrétaires, il n'y a que dix personnes qui travaillent pour la ministre. C'est l'équivalent d'une salle et ils appellent ça un ministère. Quand je parle avec des activistes pour les droits des femmes, on a tous le même sentiment, celui de s'être fait arnaquer. »

Même si le ministère de la Santé a lancé un projet de pilotage, permettant à certaines pharmacies de délivrer la pilule du lendemain sans ordonnance, quatre propositions de loi sur l'accès à l'avortement dorment toujours dans les cartons du Parlement.

Attendre encore

Concernant la refonte du système judiciaire, que le gouvernement précédent avait mise au pas, la situation est encore au point mort. Le président issu du PiS oppose systématiquement son veto à toute tentative de démonter l'œuvre de son parti, comme l'explique un politologue : « Toutes les lois qui pouvaient aboutir à la révocation des nominations politiques dans les tribunaux sont bloquées, donc dans les faits, en attendant l'élection présidentielle et en supposant qu'un président d'un autre parti que le PiS soit élu, rien ne pourra être fait par la voie légale. »

Certes, l'arrivée au pouvoir de Donald Tusk a permis à la Pologne de récupérer une partie des fonds européens dont elle était privée, mais aucune mesure législative n'a pourtant été prise pour restaurer concrètement l'État de droit. Aujourd'hui, un Polonais sur deux affirme avoir une mauvaise opinion du gouvernement.

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