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Azerbaïdjan: la baisse du niveau de la mer Caspienne impacte durement les pêcheurs
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En Azerbaïdjan, où a eu lieu la COP29 du 13 au 24 novembre 2024, les conséquences du changement climatique sont déjà évidentes. Le pays connait une crise d'approvisionnement en eau sans précédent, et la mer Caspienne, la plus grande étendue d'eau intérieure au monde, a baissé de trois mètres depuis 1995. Un drame pour les villages alentour, comme à Balikcilar, où 95% de la population vit de la pêche depuis des générations.
De notre envoyée spéciale de retour de Balikcilar,
Balikcilar, littéralement « le village des pêcheurs », a perdu toute sa raison d'exister. Ces dernières années, l'eau de la mer Caspienne a reculé. Les poissons, eux, ont migré. avec elle, les poissons ont migré. « Ça a tellement changé. Avant, l'eau montait jusqu'ici », constate un habitant de ce village d'Azerbaïdjan.
Le village créé par l'Union soviétique dans les années 1930 pour accueillir les pécheurs azéris a, lui, été déserté. « Avant, il y avait plus de 200 familles qui vivaient ici. Désormais, il n'y en a plus que 56. Il n'y a plus de poissons, donc il n'y a plus rien à faire. Les jeunes partent tous dans les grandes villes, à Bakou, même en Russie et en Turquie », poursuit le même habitant.
« Tout l'Azerbaïdjan connaissait notre village. Les pêcheurs de Balikcilar étaient célèbres. Et puis, entre pêcheurs, on s'entraidait comme des frères. Aujourd'hui, c'est différent. On galère tellement », complète un autre.
« La mer Caspienne n'est pas épargnée »
Dans le salon de thé, une baraque désormais entourée de marécages, de vieux pêcheurs se rappellent l'époque où les vagues frôlaient encore les fondations de leur maison. Désormais, le village est une étendue de sable gris où s'entassent les algues sèches, les détritus, les vieux filets de pêche.
Velia Gaillard, 70 ans, nous montre sur son téléphone d'anciennes photos de sa barque remplie de poissons. Un vieux souvenir de 1992 : « Dans ce village, nous sommes tous nés pécheurs, notre chair est faite de poisson. Mon grand-père était pêcheur, mon père l'était également, et moi, je le suis devenu. Mais mon fils, non. Je ne le laisserai pas devenir pêcheur. C'est devenu le boulot le plus dur au monde. J'ai jeté ma dernière pierre à la mer, désormais, je suis réparateur. Je fais de la soudure. J'étais pécheur, c'était beau. Tout ça à cause de l'écologie. La mer Caspienne n'est pas épargnée. »
À lire aussiCOP29: les défenseurs du climat de plus en plus réprimés en Azerbaïdjan et dans le monde
Risque de déséquilibre de l'écosystème
À l'origine du phénomène, il y a la baisse des précipitations. Il y a aussi l'augmentation des températures. Et il y a surtout l'intensification des irrigations agricoles et des extractions d'eau dans la Volga et l'Oural, les deux fleuves qui alimentent la mer Caspienne. Bien que les cinq pays côtiers soient concernés, aucun accord au système de gouvernance n'a encore été mis en place.
En Azerbaïdjan, le phénomène est déjà visible partout. Bakou, la capitale, est désormais entourée de terres grises et boueuses, au milieu desquelles sont creusés des puits pour extraire du pétrole. Avec ces derniers, l'eau de la Caspienne a été polluée. À terme, la mer connaît un risque d'eutrophisation, un processus qui peut entraîner une baisse de l'oxygène et asphyxier les poissons. « C'est Dieu qui l'a voulu ainsi. Qui sommes-nous pour y faire quelque chose ? », lâche un pêcheur.
Près de la Caspienne, quand la mer se retire, restent les légendes, comme celle d'un esturgeon d'une demi-tonne pêchée au tournant des années 1990, que se répète, à Balikcilar comme ailleurs, tous les anciens.
À lire aussiMer Caspienne: les pays riverains signent un accord historique
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De notre envoyée spéciale de retour de Balikcilar,
Balikcilar, littéralement « le village des pêcheurs », a perdu toute sa raison d'exister. Ces dernières années, l'eau de la mer Caspienne a reculé. Les poissons, eux, ont migré. avec elle, les poissons ont migré. « Ça a tellement changé. Avant, l'eau montait jusqu'ici », constate un habitant de ce village d'Azerbaïdjan.
Le village créé par l'Union soviétique dans les années 1930 pour accueillir les pécheurs azéris a, lui, été déserté. « Avant, il y avait plus de 200 familles qui vivaient ici. Désormais, il n'y en a plus que 56. Il n'y a plus de poissons, donc il n'y a plus rien à faire. Les jeunes partent tous dans les grandes villes, à Bakou, même en Russie et en Turquie », poursuit le même habitant.
« Tout l'Azerbaïdjan connaissait notre village. Les pêcheurs de Balikcilar étaient célèbres. Et puis, entre pêcheurs, on s'entraidait comme des frères. Aujourd'hui, c'est différent. On galère tellement », complète un autre.
« La mer Caspienne n'est pas épargnée »
Dans le salon de thé, une baraque désormais entourée de marécages, de vieux pêcheurs se rappellent l'époque où les vagues frôlaient encore les fondations de leur maison. Désormais, le village est une étendue de sable gris où s'entassent les algues sèches, les détritus, les vieux filets de pêche.
Velia Gaillard, 70 ans, nous montre sur son téléphone d'anciennes photos de sa barque remplie de poissons. Un vieux souvenir de 1992 : « Dans ce village, nous sommes tous nés pécheurs, notre chair est faite de poisson. Mon grand-père était pêcheur, mon père l'était également, et moi, je le suis devenu. Mais mon fils, non. Je ne le laisserai pas devenir pêcheur. C'est devenu le boulot le plus dur au monde. J'ai jeté ma dernière pierre à la mer, désormais, je suis réparateur. Je fais de la soudure. J'étais pécheur, c'était beau. Tout ça à cause de l'écologie. La mer Caspienne n'est pas épargnée. »
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En Azerbaïdjan, le phénomène est déjà visible partout. Bakou, la capitale, est désormais entourée de terres grises et boueuses, au milieu desquelles sont creusés des puits pour extraire du pétrole. Avec ces derniers, l'eau de la Caspienne a été polluée. À terme, la mer connaît un risque d'eutrophisation, un processus qui peut entraîner une baisse de l'oxygène et asphyxier les poissons. « C'est Dieu qui l'a voulu ainsi. Qui sommes-nous pour y faire quelque chose ? », lâche un pêcheur.
Près de la Caspienne, quand la mer se retire, restent les légendes, comme celle d'un esturgeon d'une demi-tonne pêchée au tournant des années 1990, que se répète, à Balikcilar comme ailleurs, tous les anciens.
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