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Mayotte: un mois après le cyclone Chido, des conditions de vie toujours très précaires

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Il y a un mois, le cyclone Chido dévastait Mayotte et faisait au moins 39 morts et plus de 5 000 blessés, selon le dernier bilan. D'abord coupé du monde, l'archipel panse maintenant ses plaies. Le gouvernement assure que 70% des foyers ont retrouvé l'électricité, mais dans les faits, les conditions de vie restent très difficiles. Entre débrouille et frustration, Raphaël Delvolvé a recueilli quelques impressions de Mahorais rencontrés sur place.

Depuis Chido, deux sons raisonnent plus que les autres à Mayotte : celui de la taule et celui des tronçonneuses. Les opérations de déblayage continuent dans l'archipel, où aucun endroit ne semble épargné. « Cette fois-ci, ça a vraiment frappé l'île en plein fouet. Vous voyez les dégâts », relève Aramadi Salim, un chauffeur. Il conduit des camions le matin et l'après-midi un taxi à Mamoudzou, la préfecture.

Dans ces décors de végétation détruite et de routes jonchées de débris et de déchet, Aramadi Salim voit une très légère amélioration : « Ça commence à changer. On a fait une semaine dans le noir et sans eau. On se débrouillait par-ci et par là pour trouver de l'eau. Depuis que l'électricité est revenue, ça va. » Il a repris son travail avec beaucoup de contraintes : « Rien que pour avoir le carburant, il faut faire la queue comme pas possible. »

Ce semblant de retour à la normale n'existe qu'à Mamoudzou. Au nord de l'archipel, touché par l'œil du cyclone, les choses sont bien plus compliquées. « Le bateau, c'est mon outil de travail. Si je n'ai pas de bateau, je ne peux pas travailler », confie un pêcheur, devant une baie ou la plupart des bateaux sont retournés. Cet homme venu de la ville d'Hamjago se sent abandonné : « On est un petit peu exclu de la zone Mamoudzou, même au niveau des informations. »

À lire aussiCyclone Chido à Mayotte: «Le bilan officiel se stabilise peu à peu»

L'immigration clandestine pèse dans la reconstruction

L'information est sans doute ce qu'il y a de plus précieux après l'eau et la nourriture à Mayotte. Les contacts avec les autorités et les assurances demeurent par endroit impossible. Et les doutes se renforcent. « Pourquoi ils cachent la vérité ? La moitié de la population d'Hamjago n'a pas l'électricité », s'agace Faoulati, mère de famille. Dans sa tenue traditionnelle, elle laisse exploser sa colère : « C'est inhumain. Les aides qui sont arrivées, on ne les voit pas ici, au nord. Tout est concentré sur les bidonvilles qui regroupent des personnes rentrées illégalement sur le territoire. Et nous, on compte pour rien. »

Les bidonvilles, appelés ici bangas, sont le symbole d'un autre problème de Mayotte : l'immigration clandestine venue en grande partie des Comores. Le sentiment de surpeuplement des quelques 374 km² du territoire et de saturation des services publics s'est renforcé après le cyclone dans les zones les plus reculées.

Mari Atibou, qui habite le sud de Mayotte, lâche : « C'est un grand problème qu'il y a Mayotte en ce moment. Quand on regarde, tous les bangas sont déjà montés. C'est le moment de régler tout ça. » Lors de sa venue il y a deux semaines, le Premier ministre François Bayrou a promis outre de s'attaquer à la question migratoire, mais aussi de reconstruire Mayotte en deux ans.

À lire aussiMoins d'un mois après le cyclone Chido, Mayotte affronte la tempête tropicale Dikeledi

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Depuis Chido, deux sons raisonnent plus que les autres à Mayotte : celui de la taule et celui des tronçonneuses. Les opérations de déblayage continuent dans l'archipel, où aucun endroit ne semble épargné. « Cette fois-ci, ça a vraiment frappé l'île en plein fouet. Vous voyez les dégâts », relève Aramadi Salim, un chauffeur. Il conduit des camions le matin et l'après-midi un taxi à Mamoudzou, la préfecture.

Dans ces décors de végétation détruite et de routes jonchées de débris et de déchet, Aramadi Salim voit une très légère amélioration : « Ça commence à changer. On a fait une semaine dans le noir et sans eau. On se débrouillait par-ci et par là pour trouver de l'eau. Depuis que l'électricité est revenue, ça va. » Il a repris son travail avec beaucoup de contraintes : « Rien que pour avoir le carburant, il faut faire la queue comme pas possible. »

Ce semblant de retour à la normale n'existe qu'à Mamoudzou. Au nord de l'archipel, touché par l'œil du cyclone, les choses sont bien plus compliquées. « Le bateau, c'est mon outil de travail. Si je n'ai pas de bateau, je ne peux pas travailler », confie un pêcheur, devant une baie ou la plupart des bateaux sont retournés. Cet homme venu de la ville d'Hamjago se sent abandonné : « On est un petit peu exclu de la zone Mamoudzou, même au niveau des informations. »

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L'immigration clandestine pèse dans la reconstruction

L'information est sans doute ce qu'il y a de plus précieux après l'eau et la nourriture à Mayotte. Les contacts avec les autorités et les assurances demeurent par endroit impossible. Et les doutes se renforcent. « Pourquoi ils cachent la vérité ? La moitié de la population d'Hamjago n'a pas l'électricité », s'agace Faoulati, mère de famille. Dans sa tenue traditionnelle, elle laisse exploser sa colère : « C'est inhumain. Les aides qui sont arrivées, on ne les voit pas ici, au nord. Tout est concentré sur les bidonvilles qui regroupent des personnes rentrées illégalement sur le territoire. Et nous, on compte pour rien. »

Les bidonvilles, appelés ici bangas, sont le symbole d'un autre problème de Mayotte : l'immigration clandestine venue en grande partie des Comores. Le sentiment de surpeuplement des quelques 374 km² du territoire et de saturation des services publics s'est renforcé après le cyclone dans les zones les plus reculées.

Mari Atibou, qui habite le sud de Mayotte, lâche : « C'est un grand problème qu'il y a Mayotte en ce moment. Quand on regarde, tous les bangas sont déjà montés. C'est le moment de régler tout ça. » Lors de sa venue il y a deux semaines, le Premier ministre François Bayrou a promis outre de s'attaquer à la question migratoire, mais aussi de reconstruire Mayotte en deux ans.

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