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Le cognac français au cœur de la guerre commerciale avec la Chine

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Depuis le 5 janvier, les eaux-de-vie européennes sont la cible d’une enquête antidumping de la Chine. Pékin soupçonne certains pays de l’UE de subventionner leurs produits pour les vendre ensuite moins chers sur le marché chinois et donc de fausser la concurrence. Premier visé : le cognac français. Toute la filière s’inquiète de possibles mesures de rétorsion.

« C’est ici qu’on met le cognac, avant d’être mis en bouteille. » Sur une ligne de production, des salariés remplissent des bouteilles de cognac avant de les étiqueter. Chaque année, la maison Bache Gabrielsen envoie entre 50 à 100 000 bouteilles vers la Chine. Mais depuis l’ouverture d’une enquête par Pékin le 5 janvier, le patron de la PME passe plus de temps à son bureau. « Ici, par exemple, dans ce questionnaire, vous avez un onglet sur les achats, sur les capacités de production. » Dans ces questionnaires, Hervé Bache Gabrielsen doit prouver aux autorités chinoises que son cognac n’est pas vendu plus cher sur le marché chinois qu’ailleurs dans le monde.

« Cette enquête anti-dumping s’est matérialisée par des questionnaires très détaillés où il a fallu donner grand nombre d’informations précises sur notre savoir-faire, sur notre production. Ça a été d’abord donné en chinois, mais ensuite traduit heureusement. C’est surtout du temps et de l’argent, ça mobilise des équipes. Pour certaines maisons, on parle de plusieurs centaines de milliers d’euros. Il y a comme une épée de Damoclès, si vous prenez des droits de douane supplémentaires en cas d’application de ces taxes antidumping, ce sera autant de difficultés supplémentaires pour vendre nos produits. »

La menace plane aussi les viticulteurs

Sur son exploitation, Anthony Brun produit du raisin qui sera ensuite transformé en vin puis distillé pour faire du cognac, en partie à destination du marché chinois. « C’est un marché qui est très porteur. On a défini des perspectives de croissance depuis déjà quelques années avec les négociants. Sur mon exploitation de 30 hectares, j’ai 15 hectares de vignes renouvelées. Tous ces investissements ont été faits pour répondre aux volontés du consommateur. En l’occurrence les Chinois. Si demain les consommateurs ne peuvent pas acheter parce que le prix a été biaisé par une taxe, on aura fait des investissements pas forcément rentabilisables. »

En France, la filière cognac représente 70 000 emplois directs et indirects et rapporte chaque année plus 6 milliards d’euros. « On fera valoir nos droits devant l’OMC, mais on sait que cela peut prendre des années », appréhende Florent Morillon, le président du bureau national interprofessionnel du cognac

En attendant, la filière s’active en coulisse. Après une rencontre le mois dernier avec le ministre chinois du Commerce, les représentants misent sur la visite de Xi Jinping à Paris. Le président chinois est attendu début mai. Le gouvernement français assure que le sort du cognac français sera au cœur des discussions.

À lire aussiLa Chine et l'Union européenne vont «reprendre leurs échanges réguliers» sur les questions économiques

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« C’est ici qu’on met le cognac, avant d’être mis en bouteille. » Sur une ligne de production, des salariés remplissent des bouteilles de cognac avant de les étiqueter. Chaque année, la maison Bache Gabrielsen envoie entre 50 à 100 000 bouteilles vers la Chine. Mais depuis l’ouverture d’une enquête par Pékin le 5 janvier, le patron de la PME passe plus de temps à son bureau. « Ici, par exemple, dans ce questionnaire, vous avez un onglet sur les achats, sur les capacités de production. » Dans ces questionnaires, Hervé Bache Gabrielsen doit prouver aux autorités chinoises que son cognac n’est pas vendu plus cher sur le marché chinois qu’ailleurs dans le monde.

« Cette enquête anti-dumping s’est matérialisée par des questionnaires très détaillés où il a fallu donner grand nombre d’informations précises sur notre savoir-faire, sur notre production. Ça a été d’abord donné en chinois, mais ensuite traduit heureusement. C’est surtout du temps et de l’argent, ça mobilise des équipes. Pour certaines maisons, on parle de plusieurs centaines de milliers d’euros. Il y a comme une épée de Damoclès, si vous prenez des droits de douane supplémentaires en cas d’application de ces taxes antidumping, ce sera autant de difficultés supplémentaires pour vendre nos produits. »

La menace plane aussi les viticulteurs

Sur son exploitation, Anthony Brun produit du raisin qui sera ensuite transformé en vin puis distillé pour faire du cognac, en partie à destination du marché chinois. « C’est un marché qui est très porteur. On a défini des perspectives de croissance depuis déjà quelques années avec les négociants. Sur mon exploitation de 30 hectares, j’ai 15 hectares de vignes renouvelées. Tous ces investissements ont été faits pour répondre aux volontés du consommateur. En l’occurrence les Chinois. Si demain les consommateurs ne peuvent pas acheter parce que le prix a été biaisé par une taxe, on aura fait des investissements pas forcément rentabilisables. »

En France, la filière cognac représente 70 000 emplois directs et indirects et rapporte chaque année plus 6 milliards d’euros. « On fera valoir nos droits devant l’OMC, mais on sait que cela peut prendre des années », appréhende Florent Morillon, le président du bureau national interprofessionnel du cognac

En attendant, la filière s’active en coulisse. Après une rencontre le mois dernier avec le ministre chinois du Commerce, les représentants misent sur la visite de Xi Jinping à Paris. Le président chinois est attendu début mai. Le gouvernement français assure que le sort du cognac français sera au cœur des discussions.

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