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Au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, le désarroi des étrangers enfermés

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En France, les personnes étrangères auxquelles l'autorité ne reconnaît pas le droit de séjourner sur le territoire peuvent être enfermées dans des CRA, des Centres de rétention administrative, pour une période maximale de 90 jours, avant un renvoi éventuel vers leur pays d'origine ou vers un pays tiers. Le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, souhaite allonger cette période à 210 jours. Une mesure qui fait controverse. Reportage dans un CRA de la région parisienne.

Toutes les 10 à 15 minutes, un avion décolle en rasant la cour déserte du centre de rétention du Mesnil-Amelot. Les pistes de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle sont à deux pas. Dans la grande majorité des cas, les expulsions du territoire ne sont pas effectives et les associations, nombreuses à dénoncer ces détentions, estiment en outre qu'allonger la période de rétention n'y changerait rien.

Au sein du CRA, des personnes en situation de rétention, des retenus, traînent devant les portes ouvertes de leurs cellules. « On galère, il n'y a pas de télé. Toute la journée, on se regarde entre nous. On joue aux cartes de temps en temps… Il y a du bruit pour rien la journée », déplore un petit groupe.

Le manque d'activité et l'angoisse de l'expulsion peuvent exacerber les tensions entre les détenus.

À lire aussiFrance: le gouvernement annonce une deuxième loi immigration en moins d'un an

La députée LFI Gabrielle Cathala effectue une visite surprise du CRA. « Les sanitaires sentent très fort l'urine et il y en a qui sont très sales, déplore-t-elle. En plus, il pleut donc la plupart des locaux sont trempés au sol. »

La députée noue le dialogue avec des retenus. Ils expriment leur mal-être. Et le désarroi dans lequel les plonge le fait de ne pas savoir quand ils pourront sortir du centre de rétention. « Quand on te dit qu'on va te renvoyer dans ton pays, ça ne va pas être facile pour toi », témoigne un jeune Guinéen, en France depuis six ans.

À écouterLes centres de rétention administrative: «Des lieux pires que la prison»

Des allers et retours en CRA

En 2023, seul un tiers des retenus du Mesnil-Amelot ont finalement été renvoyés dans leur pays. Comme les deux autres tiers, Mohamad, originaire du Soudan, risque de passer plusieurs semaines enfermés au CRA, puis être remis à la rue. Le jeune homme, sans papiers, ne peut être expulsé vers son pays puisqu'il est en guerre.

« J'ai été contrôlé par hasard dans la rue. J'ai été jugé et amené ici. Ils m'ont dit que je devais rester 26 jours, mais après, je ne sais pas s'ils vont prolonger ma rétention ou s'ils vont me laisser sortir », confie Mohamad.

À côté de lui, un quinquagénaire, la jambe dans une attelle, alerte l'élue sur sa situation. Depuis quelques années, la vie de cet Ivoirien est une alternance de séjours en rétention et de périodes d'assignation à résidence. En janvier, février et jusqu'à avril, il était déjà retenu. « Je suis sorti le 24 avril. Dès le 25 avril, je devais tous les jours signer au commissariat à 10 h. J'ai signé jusqu'au 5 septembre. Et ils m'ont mis ici. Le préfet a dit que c'est parce qu'il n'avait pas confiance. » L'homme n'est pas expulsé, selon lui, car il n'a pas de documents. D'où ce va-et-vient au CRA.

Au bout de 4 heures, la députée met un terme à sa visite avec le sentiment de quitter une machine à enfermer. Une machine enrayée.

À écouterÀ Calais, «Mamie Brigitte» recharge les batteries des migrants

Ce reportage a été réalisé en suivant la députée LFI, Gabrielle Cathala, lors d'une visite surprise au CRA du Mesnil-Amelot, accompagner un élu étant le seul moyen pour un journaliste d'avoir accès à ce lieu.

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Toutes les 10 à 15 minutes, un avion décolle en rasant la cour déserte du centre de rétention du Mesnil-Amelot. Les pistes de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle sont à deux pas. Dans la grande majorité des cas, les expulsions du territoire ne sont pas effectives et les associations, nombreuses à dénoncer ces détentions, estiment en outre qu'allonger la période de rétention n'y changerait rien.

Au sein du CRA, des personnes en situation de rétention, des retenus, traînent devant les portes ouvertes de leurs cellules. « On galère, il n'y a pas de télé. Toute la journée, on se regarde entre nous. On joue aux cartes de temps en temps… Il y a du bruit pour rien la journée », déplore un petit groupe.

Le manque d'activité et l'angoisse de l'expulsion peuvent exacerber les tensions entre les détenus.

À lire aussiFrance: le gouvernement annonce une deuxième loi immigration en moins d'un an

La députée LFI Gabrielle Cathala effectue une visite surprise du CRA. « Les sanitaires sentent très fort l'urine et il y en a qui sont très sales, déplore-t-elle. En plus, il pleut donc la plupart des locaux sont trempés au sol. »

La députée noue le dialogue avec des retenus. Ils expriment leur mal-être. Et le désarroi dans lequel les plonge le fait de ne pas savoir quand ils pourront sortir du centre de rétention. « Quand on te dit qu'on va te renvoyer dans ton pays, ça ne va pas être facile pour toi », témoigne un jeune Guinéen, en France depuis six ans.

À écouterLes centres de rétention administrative: «Des lieux pires que la prison»

Des allers et retours en CRA

En 2023, seul un tiers des retenus du Mesnil-Amelot ont finalement été renvoyés dans leur pays. Comme les deux autres tiers, Mohamad, originaire du Soudan, risque de passer plusieurs semaines enfermés au CRA, puis être remis à la rue. Le jeune homme, sans papiers, ne peut être expulsé vers son pays puisqu'il est en guerre.

« J'ai été contrôlé par hasard dans la rue. J'ai été jugé et amené ici. Ils m'ont dit que je devais rester 26 jours, mais après, je ne sais pas s'ils vont prolonger ma rétention ou s'ils vont me laisser sortir », confie Mohamad.

À côté de lui, un quinquagénaire, la jambe dans une attelle, alerte l'élue sur sa situation. Depuis quelques années, la vie de cet Ivoirien est une alternance de séjours en rétention et de périodes d'assignation à résidence. En janvier, février et jusqu'à avril, il était déjà retenu. « Je suis sorti le 24 avril. Dès le 25 avril, je devais tous les jours signer au commissariat à 10 h. J'ai signé jusqu'au 5 septembre. Et ils m'ont mis ici. Le préfet a dit que c'est parce qu'il n'avait pas confiance. » L'homme n'est pas expulsé, selon lui, car il n'a pas de documents. D'où ce va-et-vient au CRA.

Au bout de 4 heures, la députée met un terme à sa visite avec le sentiment de quitter une machine à enfermer. Une machine enrayée.

À écouterÀ Calais, «Mamie Brigitte» recharge les batteries des migrants

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