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«Mon mari me faisait subir viols et violences»: en Centrafrique, le mariage forcé est une pratique courante

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Le mariage forcé est une pratique courante. À Kpockté, un village au nord-ouest de la Centrafrique, ce type d’union sans consentement est organisé par certaines familles sans tenir compte de l’avis des jeunes filles dont l’âge varie de 14 à 17 ans. Elles sont parfois contraintes de se soumettre à la décision des familles, car dire « non », peut avoir de nombreuses conséquences pour ces adolescentes.

De notre correspondant à Bangui,

Au village Kpockté, à 15 km de Bouar, dans la préfecture de la Nana-Mambéré, il n’est pas donné à toutes les femmes de choisir leur époux. Certaines doivent accepter de gré ou de force leur nouveau mari. C’est le cas de Sophie 16 ans. Orpheline de père, elle a été forcée de se marier à un fermier de 60 ans avec la complicité de sa mère. « Ma mère me disait toujours que l’amour n’existe pas, l’essentiel, c'est de vivre avec un homme respectable qui peut s’occuper de moi. Elle m’avait juste dit que mon futur mari est riche, qu’il va nous sortir de la pauvreté. Il est trois fois plus âgé que moi. Ça fait trois ans que je suis en couple avec lui pour ne pas désobéir à ma mère. »

Le mariage sans consentement est monnaie courante dans ce village d’environ 2 000 habitants. À quelques jets de pierres de là, nous rencontrons Nadine, une autre victime. « J’ai été mariée de force, il y a deux ans, dans un autre village proche par mes parents. Mon mari me faisait subir viols et violences conjugales. Je n’étais pas heureuse, je pleurais à longueur de journée et je maigrissais beaucoup. Un jour, j’ai décidé de m’enfuir. Actuellement, je vis ici chez mon oncle qui est heureusement contre cette pratique. »

« C'est une question de coutume »

Très souvent, ces familles n’ont pas de sources de revenus pour prendre en charge leurs enfants. Les filles, dans ce cas de figure, deviennent des biens précieux pour les parents. Grégoire est un père de famille qui a choisi pour sa fille. « Le mariage pour nous, c’est une question de coutume. C’est une source de délivrance, de réussite et de bonheur. Le mariage permet d’éviter les dérives d’une débauche qui pourrait déshonorer la famille. Dans notre tradition, il appartient aux parents de donner leurs enfants en mariage. C’est la règle donc je n’appellerai pas cette pratique un mariage forcé. »

Plusieurs organisations des droits de l’enfant et des droits de l’homme s’activent pour lutter contre ce phénomène. Maître André Olivier Manguereka est avocat aux barreaux de Centrafrique. « Nous sommes dans un État de droit et la loi centrafricaine ne défend pas cette pratique. Malheureusement, la plupart de ces filles ne maîtrisent pas leurs droits et se laissent injustement dominer par leur parent. J’encourage les filles qui sont contre cette pratique à porter l’affaire en justice. Les auteurs seront traqués, jugés et condamnés selon la faute commise. »

Aujourd’hui, de nombreuses filles mariées de force sont en instance de divorce. Certaines sont malheureuses et craignent de rester célibataires à vie, car aucun homme ne souhaite se remarier avec elles.

À lire aussiKessy Ekomo: «Les femmes centrafricaines sont actives et actrices du changement»

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De notre correspondant à Bangui,

Au village Kpockté, à 15 km de Bouar, dans la préfecture de la Nana-Mambéré, il n’est pas donné à toutes les femmes de choisir leur époux. Certaines doivent accepter de gré ou de force leur nouveau mari. C’est le cas de Sophie 16 ans. Orpheline de père, elle a été forcée de se marier à un fermier de 60 ans avec la complicité de sa mère. « Ma mère me disait toujours que l’amour n’existe pas, l’essentiel, c'est de vivre avec un homme respectable qui peut s’occuper de moi. Elle m’avait juste dit que mon futur mari est riche, qu’il va nous sortir de la pauvreté. Il est trois fois plus âgé que moi. Ça fait trois ans que je suis en couple avec lui pour ne pas désobéir à ma mère. »

Le mariage sans consentement est monnaie courante dans ce village d’environ 2 000 habitants. À quelques jets de pierres de là, nous rencontrons Nadine, une autre victime. « J’ai été mariée de force, il y a deux ans, dans un autre village proche par mes parents. Mon mari me faisait subir viols et violences conjugales. Je n’étais pas heureuse, je pleurais à longueur de journée et je maigrissais beaucoup. Un jour, j’ai décidé de m’enfuir. Actuellement, je vis ici chez mon oncle qui est heureusement contre cette pratique. »

« C'est une question de coutume »

Très souvent, ces familles n’ont pas de sources de revenus pour prendre en charge leurs enfants. Les filles, dans ce cas de figure, deviennent des biens précieux pour les parents. Grégoire est un père de famille qui a choisi pour sa fille. « Le mariage pour nous, c’est une question de coutume. C’est une source de délivrance, de réussite et de bonheur. Le mariage permet d’éviter les dérives d’une débauche qui pourrait déshonorer la famille. Dans notre tradition, il appartient aux parents de donner leurs enfants en mariage. C’est la règle donc je n’appellerai pas cette pratique un mariage forcé. »

Plusieurs organisations des droits de l’enfant et des droits de l’homme s’activent pour lutter contre ce phénomène. Maître André Olivier Manguereka est avocat aux barreaux de Centrafrique. « Nous sommes dans un État de droit et la loi centrafricaine ne défend pas cette pratique. Malheureusement, la plupart de ces filles ne maîtrisent pas leurs droits et se laissent injustement dominer par leur parent. J’encourage les filles qui sont contre cette pratique à porter l’affaire en justice. Les auteurs seront traqués, jugés et condamnés selon la faute commise. »

Aujourd’hui, de nombreuses filles mariées de force sont en instance de divorce. Certaines sont malheureuses et craignent de rester célibataires à vie, car aucun homme ne souhaite se remarier avec elles.

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