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Éthiopie: Fetiya Ousman, une ranger au service des éléphants et de la population

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Nous nous rendons dans l’est de l’Éthiopie, au sud d’Harar, au sanctuaire de Babille qui compte près de 300 éléphants. En 50 ans, la population des éléphants y a diminué de moitié. Mais elle remonte depuis cinq ans, grâce à une vraie politique de protection. La première femme ranger du parc, Fetiya Ousman, a été récompensée en 2023 par le prix international du ranger. La pression démographique y accentue les tensions entre les communautés et les animaux autour des ressources naturelles de plus en plus rares. Des menaces multiples que Fetiya doit gérer au quotidien.

De notre correspondante à Addis Abeba,

Sous un immense acacia, Fetiya Ousman observe les traces laissées par les éléphants. « Quand le soleil devient très chaud, les éléphants restent sous l’arbre pour avoir de l’ombre après avoir mangé et marché », indique-t-elle. « Ils peuvent faire beaucoup de chemin, plusieurs kilomètres. Ils peuvent aller très loin pour trouver les grands arbres. C’est pour cette raison qu’ils sont partis. »

Ce jour-là, nous ne parviendrons pas à rencontrer les animaux stars du parc de 6 892 hectares. Car les hommes s’y installent de plus en plus. Ils coupent les arbres pour en faire du charbon, et construire des abris.

« Les habitants du parc ne contrôlent pas les naissances, donc ils ont beaucoup d’enfants. Ils ont alors besoin de plus de terres. Ils viennent s’installer près de la rivière qu’il y a dans le parc », explique Fetiya Ousman, et ce, malgré le risque.

À lire aussiLa population des éléphants d'Afrique diminue de plus en plus vite

Travail de prévention

Depuis septembre, 13 personnes sont mortes, tuées par des éléphants. Ce qui amène parfois les familles à se venger et les tuer. Si la plupart des habitants ont appris à vivre avec les mammifères géants, Fetiya continue son travail de prévention.

« Nous prenons soin de nos animaux, de leur écosystème. Je ne leur donne pas seulement des informations, je leur rappelle les règles, la loi. Je leur dis que c’est illégal d’être ici. Ce n’est pas simple pour moi de leur dire directement, donc c’est bien que le gouvernement nous aide à le faire, car eux représentent la loi », soutient la ranger.

À lire aussiZimbabwe: une centaine d’éléphants morts à cause de la sécheresse et du manque d'eau

En quête d'équilibre

Le gouvernement régional a récemment donné raison aux rangers en sauvant 200 hectares de terres que des investisseurs voulaient accaparer. Un soutien de taille pour Fetiya, qui tente de trouver un équilibre avec les différents acteurs, comme Ahmed Hassan, chef d’un village installé illégalement.

« Elle travaille vraiment bien, elle a de bonnes idées. Elle équilibre tout. Elle s’inquiète de tout, des ressources, des animaux, des personnes », affirme Ahmed Hassan. Fetiya dirige une équipe de 61 rangers. Ses collègues aussi l’apprécient : « Elle agit comme un homme, elle passe beaucoup de temps avec nous. C'est notre modèle et aussi notre cheffe, mais on ne le ressent pas. »

Une figure inspirante, mais en proie aux sacrifices

Être une femme ranger représente beaucoup de sacrifices. « Mon mari m’a demandé de quitter mon travail. Il m'a dit : ''Tu es la femme de quelqu’un, tu ne peux pas aller te promener avec d’autres rangers dans les montagnes.'' Mais j’ai décidé ce ne pas arrêter. »

Son mari l'a quittée et laissée seule avec son fils. Malgré la pression sociale, Fetiya Ousman inspire d’autres femmes qui postulent pour devenir ranger. Cinq font partie de l’équipe aujourd’hui. Ambitieuse, Fetiya a repris ses études à distance pour prétendre au poste de directrice du parc.

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De notre correspondante à Addis Abeba,

Sous un immense acacia, Fetiya Ousman observe les traces laissées par les éléphants. « Quand le soleil devient très chaud, les éléphants restent sous l’arbre pour avoir de l’ombre après avoir mangé et marché », indique-t-elle. « Ils peuvent faire beaucoup de chemin, plusieurs kilomètres. Ils peuvent aller très loin pour trouver les grands arbres. C’est pour cette raison qu’ils sont partis. »

Ce jour-là, nous ne parviendrons pas à rencontrer les animaux stars du parc de 6 892 hectares. Car les hommes s’y installent de plus en plus. Ils coupent les arbres pour en faire du charbon, et construire des abris.

« Les habitants du parc ne contrôlent pas les naissances, donc ils ont beaucoup d’enfants. Ils ont alors besoin de plus de terres. Ils viennent s’installer près de la rivière qu’il y a dans le parc », explique Fetiya Ousman, et ce, malgré le risque.

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Travail de prévention

Depuis septembre, 13 personnes sont mortes, tuées par des éléphants. Ce qui amène parfois les familles à se venger et les tuer. Si la plupart des habitants ont appris à vivre avec les mammifères géants, Fetiya continue son travail de prévention.

« Nous prenons soin de nos animaux, de leur écosystème. Je ne leur donne pas seulement des informations, je leur rappelle les règles, la loi. Je leur dis que c’est illégal d’être ici. Ce n’est pas simple pour moi de leur dire directement, donc c’est bien que le gouvernement nous aide à le faire, car eux représentent la loi », soutient la ranger.

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En quête d'équilibre

Le gouvernement régional a récemment donné raison aux rangers en sauvant 200 hectares de terres que des investisseurs voulaient accaparer. Un soutien de taille pour Fetiya, qui tente de trouver un équilibre avec les différents acteurs, comme Ahmed Hassan, chef d’un village installé illégalement.

« Elle travaille vraiment bien, elle a de bonnes idées. Elle équilibre tout. Elle s’inquiète de tout, des ressources, des animaux, des personnes », affirme Ahmed Hassan. Fetiya dirige une équipe de 61 rangers. Ses collègues aussi l’apprécient : « Elle agit comme un homme, elle passe beaucoup de temps avec nous. C'est notre modèle et aussi notre cheffe, mais on ne le ressent pas. »

Une figure inspirante, mais en proie aux sacrifices

Être une femme ranger représente beaucoup de sacrifices. « Mon mari m’a demandé de quitter mon travail. Il m'a dit : ''Tu es la femme de quelqu’un, tu ne peux pas aller te promener avec d’autres rangers dans les montagnes.'' Mais j’ai décidé ce ne pas arrêter. »

Son mari l'a quittée et laissée seule avec son fils. Malgré la pression sociale, Fetiya Ousman inspire d’autres femmes qui postulent pour devenir ranger. Cinq font partie de l’équipe aujourd’hui. Ambitieuse, Fetiya a repris ses études à distance pour prétendre au poste de directrice du parc.

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