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Côte d’Ivoire: quelles solutions face au déclin de la maîtrise des langues locales?

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De plus en plus de jeunes, en particulier à Abidjan, ne parlent plus la langue maternelle de leurs parents. Si le malinké, le baoulé et le bêté restent des langues vivantes, d’autres langues locales en Côte d’Ivoire sont directement menacées de disparition, comme l'avikam, le kroumen ou encore le gnanboua. Reportage au Musée des civilisations de Côte d’Ivoire, à Abidjan, pour savoir comment préserver cet héritage culturel.

De notre correspondant à Abidjan,

« Ma mère parle guéré, mon père parle yacouba et je n'ai appris aucune des langues. » Chris Douti est en visite au Musée des civilisations de Côte d'Ivoire. Il se dit passionné de culture et s'intéresse à l'histoire de son pays. Mais Chris constate qu'il ne maîtrise pas la langue de ses parents : « Peut-être qu'on ne connaît deux-trois mots, mais on n'a pas eu l'habitude de parler souvent. En Côte d'Ivoire, il y a vraiment beaucoup d'ethnies, jusqu'à plus de 60 ethnies, et il y a eu beaucoup de mélanges aussi. Du coup, la mère peut parler une langue et le père une autre langue, pour apprendre c'est un peu compliqué. Il va falloir faire un choix ou ne pas faire de choix du tout. »

Pour embrasser la modernité et avoir des atouts sur le marché du travail, le jeune homme admet vouloir apprendre l'anglais ou l'espagnol comme deuxième langue. Une situation qui n'est pas sans créer quelques conflits dans la famille : « Surtout avec les grands-parents, parce que eux, ils savent qu'on ne parle pas la langue traditionnelle. Mais ils nous parlent quand même, pour nous chahuter un peu. Je pense qu'ils ne sont pas trop d'accord avec le fait que l'on ne parle que la langue principale du pays. »

Dans de nombreuses familles, une configuration semble se répéter. Les grands-parents parlent uniquement une langue africaine, les parents maîtrisent la langue locale et le français, puis les enfants ne parlent plus que le français. Une situation qui inquiète les dirigeants du musée : « On va progressivement vers une perte totale. »

Parmi les inquiets, il y a Brice Moyé, qui invite les autorités à prendre la question à bras-le-corps, en développant notamment les événements culturels dans les régions : « S'il n'y a pas d'événements, il n'y a pas de motifs qui nous attirent au village. C'est sûr que nous nous éloignons de notre culture, mais il faut aussi développer des programmes, des programmes d'apprentissage des langues maternelles. Ça peut aussi se faire avec des radios de proximité (…) »

En wé ou en malinké, les deux conservateurs invitent les Ivoiriens à œuvrer pour la préservation des richesses linguistiques ivoiriennes.

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De notre correspondant à Abidjan,

« Ma mère parle guéré, mon père parle yacouba et je n'ai appris aucune des langues. » Chris Douti est en visite au Musée des civilisations de Côte d'Ivoire. Il se dit passionné de culture et s'intéresse à l'histoire de son pays. Mais Chris constate qu'il ne maîtrise pas la langue de ses parents : « Peut-être qu'on ne connaît deux-trois mots, mais on n'a pas eu l'habitude de parler souvent. En Côte d'Ivoire, il y a vraiment beaucoup d'ethnies, jusqu'à plus de 60 ethnies, et il y a eu beaucoup de mélanges aussi. Du coup, la mère peut parler une langue et le père une autre langue, pour apprendre c'est un peu compliqué. Il va falloir faire un choix ou ne pas faire de choix du tout. »

Pour embrasser la modernité et avoir des atouts sur le marché du travail, le jeune homme admet vouloir apprendre l'anglais ou l'espagnol comme deuxième langue. Une situation qui n'est pas sans créer quelques conflits dans la famille : « Surtout avec les grands-parents, parce que eux, ils savent qu'on ne parle pas la langue traditionnelle. Mais ils nous parlent quand même, pour nous chahuter un peu. Je pense qu'ils ne sont pas trop d'accord avec le fait que l'on ne parle que la langue principale du pays. »

Dans de nombreuses familles, une configuration semble se répéter. Les grands-parents parlent uniquement une langue africaine, les parents maîtrisent la langue locale et le français, puis les enfants ne parlent plus que le français. Une situation qui inquiète les dirigeants du musée : « On va progressivement vers une perte totale. »

Parmi les inquiets, il y a Brice Moyé, qui invite les autorités à prendre la question à bras-le-corps, en développant notamment les événements culturels dans les régions : « S'il n'y a pas d'événements, il n'y a pas de motifs qui nous attirent au village. C'est sûr que nous nous éloignons de notre culture, mais il faut aussi développer des programmes, des programmes d'apprentissage des langues maternelles. Ça peut aussi se faire avec des radios de proximité (…) »

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