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Nigeria: à Maiduguri et autour du bassin du lac Tchad, le retour de la sécurité ravive l'économie [1/2]
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Quinze ans après le déclenchement de l'insurrection de Boko Haram, la situation s'est sensiblement améliorée autour du bassin du lac Tchad, avec le retour de millions de déplacés et de réfugiés dans leur communauté d'origine. Si le groupe armé nigérian affilié à l'État islamique s'est essentiellement replié sur des îles du lac Tchad et dans certaines poches terrestres où ils vivent de racket, ailleurs, ce sont des pans entiers de ce grand bassin géographique qui renaissent économiquement. Certains observateurs locaux estiment que depuis fin 2020, Maiduguri redevient un hub économique. La capitale du Borno, dans le Nord-Est du Nigeria, est notamment traversée par plusieurs axes, globalement débarrassés de la menace Boko Haram. Ils mènent à l'Est du Tchad, au Nord du Niger, et bien sûr au Sud du Cameroun.
De notre correspondant à Maiduguri,
Bientôt 20 ans qu'Abdullahi sillonne la route Maiduguri-Gamboru menant au Tchad. Ce commerçant convoie des véhicules achetés à Lagos, au Nigeria, pour des clients en roulant sur cet axe jusqu'au Soudan. Entre 2013 et 2016, il est contraint à l'arrêt, car Boko Haram occupe alors de nombreuses localités sur les 148 kilomètres entre Maiduguri et Gamboru.
« Nous sommes en mesure de circuler sur cette route en toute tranquillité d'esprit »
Courant 2016, lorsque cette route a réouvert, Abdullahi a repris son activité sous escorte militaire, malgré les risques : « Nous devions garer notre voiture près de ce panneau de bienvenue, puis attendre l'arrivée de militaires de leurs casernes. Plusieurs véhicules militaires à l'avant, d'autres à l'arrière, nos voitures au milieu... Et nous roulions ainsi jusqu'à la frontière de Gamboru. Les militaires s'arrêtaient là car nous étions suffisamment en sécurité pour continuer notre trajet sans escorte. Puis, au retour, en arrivant à la frontière de Gamboru, on devait attendre de nouveau l'escorte. »
Depuis 2022, certaines semaines, Abdullahi et son équipe livrent jusqu'à une dizaine de véhicules SUV, car la route A3 subit de moins en moins d'attaques : « Six ou sept checkpoints. Ce sont les principaux points de contrôle habituels. Les militaires descendent et procèdent à des vérifications. Vous devez payer les taxes imposées. Progressivement, nous sommes en mesure de circuler sur cette route en toute tranquillité d'esprit. »
À lire aussiAu nord-est du Nigeria, une timide reprise économique malgré d’immenses défis sécuritaires
La clientèle étrangère encore frileuse pour se rendre Gamboru
Au milieu de Gamboru Market, Alhaji Umar vend en gros du tissu wax. Malgré la nette amélioration de la sécurité dans Maiduguri, sa clientèle étrangère reste angoissée à l'idée de venir sur place : « Mes clients du Tchad et du Cameroun ne viennent plus ici comme avant à cause de Boko Haram. Mais nous communiquons avec eux via WhatsApp. Ils choisissent ce dont ils ont besoin et nous leur livrons. Dans l'autre sens, certains commerçants traversent la frontière avec des marchandises à livrer ici de temps en temps. En raison de l'insurrection, ce n'est plus fréquent. »
Mais Alhaji Umar reste optimiste, car grâce à la réduction des attentats kamikazes, au moins, ses clients locaux se déplacent jusqu'à sa boutique pour négocier en direct.
À lire aussiCameroun: l’Extrême-Nord, théâtre de la résurgence des attaques de Boko Haram
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De notre correspondant à Maiduguri,
Bientôt 20 ans qu'Abdullahi sillonne la route Maiduguri-Gamboru menant au Tchad. Ce commerçant convoie des véhicules achetés à Lagos, au Nigeria, pour des clients en roulant sur cet axe jusqu'au Soudan. Entre 2013 et 2016, il est contraint à l'arrêt, car Boko Haram occupe alors de nombreuses localités sur les 148 kilomètres entre Maiduguri et Gamboru.
« Nous sommes en mesure de circuler sur cette route en toute tranquillité d'esprit »
Courant 2016, lorsque cette route a réouvert, Abdullahi a repris son activité sous escorte militaire, malgré les risques : « Nous devions garer notre voiture près de ce panneau de bienvenue, puis attendre l'arrivée de militaires de leurs casernes. Plusieurs véhicules militaires à l'avant, d'autres à l'arrière, nos voitures au milieu... Et nous roulions ainsi jusqu'à la frontière de Gamboru. Les militaires s'arrêtaient là car nous étions suffisamment en sécurité pour continuer notre trajet sans escorte. Puis, au retour, en arrivant à la frontière de Gamboru, on devait attendre de nouveau l'escorte. »
Depuis 2022, certaines semaines, Abdullahi et son équipe livrent jusqu'à une dizaine de véhicules SUV, car la route A3 subit de moins en moins d'attaques : « Six ou sept checkpoints. Ce sont les principaux points de contrôle habituels. Les militaires descendent et procèdent à des vérifications. Vous devez payer les taxes imposées. Progressivement, nous sommes en mesure de circuler sur cette route en toute tranquillité d'esprit. »
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Mais Alhaji Umar reste optimiste, car grâce à la réduction des attentats kamikazes, au moins, ses clients locaux se déplacent jusqu'à sa boutique pour négocier en direct.
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