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Éthiopie: au Tigré dans un camp de Shire, les déplacés attendent de rentrer chez eux [1/5]

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Presque deux ans après la fin de la guerre, le Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, est toujours face à d’immenses défis. Le conflit avait opposé les Tigréens au pouvoir central éthiopien, allié de l’Érythrée voisine et d’autres régions comme la région Amhara. La guerre pourrait avoir fait 600 000 morts, selon l’Union africaine, sans compter un très grand nombre de pillages et destructions. Des centaines de milliers de personnes sont encore déplacées, car malgré l’accord de paix, le nord du Tigré reste occupé par l’Érythrée. L’ouest a lui été en partie conquis par les Amharas.

De notre envoyé spécial de retour de Shire,

Il est neuf heures au camp Preparatory. Des déplacés passent le temps en jouant au baby-foot. Ils attendent chaque jour un retour sur leur terre dans l’ouest, occupée par les Amharas.

« Le problème, c’est la sécurité. Les Érythréens et les Amharas ont tué nos familles, violé nos femmes. On ne peut pas rentrer comme ça. Les forces du Tigré doivent les refouler. Car la tension est encore forte entre nous. Nous voulons des garanties et qu’ils soient partis. Nous sommes prêts à pardonner. Mais nous voulons rentrer chez nous », déplore leur représentant, Debrewahit Hagos Yohannes.

À lire aussiSur les routes d'un Tigré ravagé

« J'ai perdu tout espoir de rentrer »

Les déplacés de Shire subissent un quotidien claustrophobe, avec la frontière érythréenne toute proche, beaucoup se disent cernés par l’ennemi. Amanuel Debrekiros Gebremedin demande qu’on le protège.

« J’ai vu les miliciens Amharas abattre trois jeunes devant moi. Alors, j'ai fui, témoigne-t-il. Mais aujourd’hui, j'ai perdu tout espoir de rentrer. Tant que les Amharas seront là-bas, pas question de revenir. Et les Érythréens tout proches, ça ne me rassure pas. Les Tigréens doivent garantir notre sécurité, pas le gouvernement fédéral qui nous a fait la guerre. »

Les autorités avaient annoncé un retour au 7 juillet. Certains ont pu rentrer chez eux, mais ils sont encore des milliers dans le camp, comme Berhane Belay, qui évoque avec nostalgie Humera, sa ville natale, à 300 km.

« Ma maison me manque. Sentir le sable sous mes pieds me manque. Mon travail me manque. Je vendais du lait, des papayes, des mangues. J’aidais les plus pauvres. Notre communauté était soudée. Mais ici, je ne peux plus rien faire, tout le monde est démuni », confie-t-elle.

Une situation critique

Le besoin de rentrer est d’autant plus fort que l’aide humanitaire est faible. De nombreux déplacés partent le matin chercher du travail en ville ou mendier. Terhassa Dissu a été réfugiée au Soudan, aujourd’hui en pleine guerre civile, et a dû rentrer au Tigré, non sans un certain regret.

« Il y avait tellement de bombardements. Les soldats tiraient dans la foule. Donc, on a fui. Nous vivions en paix au Soudan. Mais une nouvelle guerre a éclaté là-bas. Nous nous sommes dits que si nous devons mourir, autant mourir sur notre terre, donc nous sommes revenus au Tigré, explique Terhassa Dissu. Sauf qu’au Soudan, au moins, on recevait beaucoup d’aide. Ici, il n’y a rien. Je regrette même d’être revenue au Tigré. »

Les autorités tigréennes demandent à la communauté internationale de ne pas détourner le regard et d’augmenter l’aide humanitaire. Car malgré l’accord de paix, la situation reste critique.

À lire aussiÉthiopie: des déplacés du Tigré, entre traumatisme et rage après les exactions des miliciens Amharas

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De notre envoyé spécial de retour de Shire,

Il est neuf heures au camp Preparatory. Des déplacés passent le temps en jouant au baby-foot. Ils attendent chaque jour un retour sur leur terre dans l’ouest, occupée par les Amharas.

« Le problème, c’est la sécurité. Les Érythréens et les Amharas ont tué nos familles, violé nos femmes. On ne peut pas rentrer comme ça. Les forces du Tigré doivent les refouler. Car la tension est encore forte entre nous. Nous voulons des garanties et qu’ils soient partis. Nous sommes prêts à pardonner. Mais nous voulons rentrer chez nous », déplore leur représentant, Debrewahit Hagos Yohannes.

À lire aussiSur les routes d'un Tigré ravagé

« J'ai perdu tout espoir de rentrer »

Les déplacés de Shire subissent un quotidien claustrophobe, avec la frontière érythréenne toute proche, beaucoup se disent cernés par l’ennemi. Amanuel Debrekiros Gebremedin demande qu’on le protège.

« J’ai vu les miliciens Amharas abattre trois jeunes devant moi. Alors, j'ai fui, témoigne-t-il. Mais aujourd’hui, j'ai perdu tout espoir de rentrer. Tant que les Amharas seront là-bas, pas question de revenir. Et les Érythréens tout proches, ça ne me rassure pas. Les Tigréens doivent garantir notre sécurité, pas le gouvernement fédéral qui nous a fait la guerre. »

Les autorités avaient annoncé un retour au 7 juillet. Certains ont pu rentrer chez eux, mais ils sont encore des milliers dans le camp, comme Berhane Belay, qui évoque avec nostalgie Humera, sa ville natale, à 300 km.

« Ma maison me manque. Sentir le sable sous mes pieds me manque. Mon travail me manque. Je vendais du lait, des papayes, des mangues. J’aidais les plus pauvres. Notre communauté était soudée. Mais ici, je ne peux plus rien faire, tout le monde est démuni », confie-t-elle.

Une situation critique

Le besoin de rentrer est d’autant plus fort que l’aide humanitaire est faible. De nombreux déplacés partent le matin chercher du travail en ville ou mendier. Terhassa Dissu a été réfugiée au Soudan, aujourd’hui en pleine guerre civile, et a dû rentrer au Tigré, non sans un certain regret.

« Il y avait tellement de bombardements. Les soldats tiraient dans la foule. Donc, on a fui. Nous vivions en paix au Soudan. Mais une nouvelle guerre a éclaté là-bas. Nous nous sommes dits que si nous devons mourir, autant mourir sur notre terre, donc nous sommes revenus au Tigré, explique Terhassa Dissu. Sauf qu’au Soudan, au moins, on recevait beaucoup d’aide. Ici, il n’y a rien. Je regrette même d’être revenue au Tigré. »

Les autorités tigréennes demandent à la communauté internationale de ne pas détourner le regard et d’augmenter l’aide humanitaire. Car malgré l’accord de paix, la situation reste critique.

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