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En Côte d'Ivoire, le théâtre et la sensibilisation pour lutter contre les violences faites aux femmes

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Le 11 septembre 2024, le corps sans vie d’une jeune femme de 19 ans était retrouvé dans une résidence meublée, assassinée. Son petit ami est le suspect numéro un. Rien qu’à Abidjan, en 2020, plus de 400 féminicides ont été recensés. Et selon le Programme national de lutte contre les violences basées sur le genre, c’est au moins une femme sur trois qui serait victime de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie. De nombreuses ONG sur le terrain sensibilisent les populations pour dire non à toutes formes de violences faites aux femmes.

De notre correspondant à Abidjan,

Georgette a épousé son premier amour, rencontré au lycée. À ce moment-là, elle était loin d’imaginer que cet homme si doux qu’elle avait tant aimé allait devenir son bourreau. « J’ai souffert. Pour un rien, il me frappait, jusqu’à me casser une dent, témoigne-t-elle. Mon visage était souvent enflé à cause des coups. Un jour, j’ai pris mes affaires et je suis partie

Aujourd’hui quinquagénaire, Georgette est ce qu’on appelle une survivante des violences conjugales. Mais elle porte encore les stigmates de cette période sombre de sa vie, et la peur ne l’a jamais quittée. « J’ai peur de me remettre en couple. Je vis seule avec ma fille. Quand un homme me dit "je t’aime", j’ai peur. Quand on me parle de mariage, je refuse, parce que j’ai peur. Regarde mon corps, je me sens bien, je ne veux plus d’ennuis », affirme-t-elle.

Sur plus de 8 700 cas de violences basées sur le genre répertoriés en Côte d’Ivoire l’année dernière, au moins 6 700 sont des violences domestiques. L'ONG Akwaba Mousso, en un peu plus d’un an d’existence, a pris en charge près de 400 victimes. Diana Toan, responsable du parcours violences au sein de l’organisation, explique les étapes d’un cycle infernal :« Au début, l’homme est gentil. Puis, il commence par la violence psychologique : des injures, des humiliations. Ensuite viennent les coups. Et il se montre doux à nouveau, en disant que ce n’est pas sa faute, que c’est à cause de ce que la femme a fait. C’est un cercle vicieux. »

À écouter dans 8 milliards de voisins Reportage à Abidjan : paroles de militantes en Côte d’Ivoire

Le théâtre pour ne pas être un « témoin passif »

Et pour inverser la tendance, l’accent est mis sur la sensibilisation de proximité. Dans un quartier populaire de Yopougon, des riverains assistent à un sketch dénonçant le calvaire vécu par certaines femmes dans leur foyer. À tout moment, le public peut interrompre la scène pour signaler ce qui lui semble anormal, et proposer des solutions.

Souleymane Diomandé est le chargé de projet prévention et de la mobilisation communautaire à l’ONG Akwaba Mousso. « Les communautés savent ce que ces femmes vivent. Avec leurs propres mots, ils peuvent dire ce qu’ils pensent pour que toute la communauté puisse savoir comment est-ce qu’on réagit face à telle ou telle situation », explique-t-il. La démarche vise aussi à amener les communautés à « repérer [les violences] et ne pas être des témoins passifs qui voient des violences, mais qui ne réagissent pas. »

Face à l’ampleur de ces violences faites aux femmes, le gouvernement ivoirien a mis en place plusieurs mesures. Parmi celles-ci, la réactivation et l’installation de 87 plates-formes multisectorielles de lutte contre les violences basées sur le genre, ainsi que la création de 33 bureaux d’accueil dans les commissariats et brigades de gendarmerie pour les victimes.

À écouter dans Priorité santé Prise en charge des violences faites aux femmes et aux enfants et lutte contre l’impunité

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De notre correspondant à Abidjan,

Georgette a épousé son premier amour, rencontré au lycée. À ce moment-là, elle était loin d’imaginer que cet homme si doux qu’elle avait tant aimé allait devenir son bourreau. « J’ai souffert. Pour un rien, il me frappait, jusqu’à me casser une dent, témoigne-t-elle. Mon visage était souvent enflé à cause des coups. Un jour, j’ai pris mes affaires et je suis partie

Aujourd’hui quinquagénaire, Georgette est ce qu’on appelle une survivante des violences conjugales. Mais elle porte encore les stigmates de cette période sombre de sa vie, et la peur ne l’a jamais quittée. « J’ai peur de me remettre en couple. Je vis seule avec ma fille. Quand un homme me dit "je t’aime", j’ai peur. Quand on me parle de mariage, je refuse, parce que j’ai peur. Regarde mon corps, je me sens bien, je ne veux plus d’ennuis », affirme-t-elle.

Sur plus de 8 700 cas de violences basées sur le genre répertoriés en Côte d’Ivoire l’année dernière, au moins 6 700 sont des violences domestiques. L'ONG Akwaba Mousso, en un peu plus d’un an d’existence, a pris en charge près de 400 victimes. Diana Toan, responsable du parcours violences au sein de l’organisation, explique les étapes d’un cycle infernal :« Au début, l’homme est gentil. Puis, il commence par la violence psychologique : des injures, des humiliations. Ensuite viennent les coups. Et il se montre doux à nouveau, en disant que ce n’est pas sa faute, que c’est à cause de ce que la femme a fait. C’est un cercle vicieux. »

À écouter dans 8 milliards de voisins Reportage à Abidjan : paroles de militantes en Côte d’Ivoire

Le théâtre pour ne pas être un « témoin passif »

Et pour inverser la tendance, l’accent est mis sur la sensibilisation de proximité. Dans un quartier populaire de Yopougon, des riverains assistent à un sketch dénonçant le calvaire vécu par certaines femmes dans leur foyer. À tout moment, le public peut interrompre la scène pour signaler ce qui lui semble anormal, et proposer des solutions.

Souleymane Diomandé est le chargé de projet prévention et de la mobilisation communautaire à l’ONG Akwaba Mousso. « Les communautés savent ce que ces femmes vivent. Avec leurs propres mots, ils peuvent dire ce qu’ils pensent pour que toute la communauté puisse savoir comment est-ce qu’on réagit face à telle ou telle situation », explique-t-il. La démarche vise aussi à amener les communautés à « repérer [les violences] et ne pas être des témoins passifs qui voient des violences, mais qui ne réagissent pas. »

Face à l’ampleur de ces violences faites aux femmes, le gouvernement ivoirien a mis en place plusieurs mesures. Parmi celles-ci, la réactivation et l’installation de 87 plates-formes multisectorielles de lutte contre les violences basées sur le genre, ainsi que la création de 33 bureaux d’accueil dans les commissariats et brigades de gendarmerie pour les victimes.

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