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#97 - Désavouer la ruse | Les Rusées

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« Désavouer la ruse. Criminelles réelles et fictionnelles, réécritures d’histoires de rusées dans le cinéma de Clouzot » Avec Léa Beauchemin-Laporte et Louise Lagniez

Lors de cet épisode, nous avons comparé des portraits, écrits et filmés, de criminelles réelles et fictionnelles. Dans les films et les romans traités, où les enjeux sociaux se mêlent parfois à des enjeux juridiques, la question de la ruse féminine est déterminante : avouer la ruse, c’est revendiquer l’intelligence, mais aussi le meurtre. La désavouer, c’est chercher à s’innocenter (soi-même), à innocenter (pour les romanciers et cinéastes), mais c’est aussi nier les revendications et enjeux potentiellement politiques du meurtre.

La ruse, souvent rapportée à des considérations morales, est rarement prise pour ce qu’elle est : la manifestation de l’intelligence situationnelle du personnage. Ruser, pour les personnages féminins, renvoie alors à un écart vis-à-vis de la norme qui dérange l’institution judiciaire et la société tout entière.

Pour tenter d’élucider la manière dont s’exprime et est exprimée, par un cinéaste et des écrivains masculins, la ruse féminine, nous proposons un parcours autour de deux films d’Henri-Georges Clouzot : Les Diaboliques (1954) et La Vérité (1960). Ces deux films mettent en scène des criminelles : celles, fictionnelles, du roman de Pierre Boileau et Thomas Narcejac, dans Celle qui n’était plus, et Pauline Dubuisson, au cœur d’un fait divers qui passionna la France dans les années 1950 et dont le cinéaste rejoue le procès. Nous avons exploré, à partir de ces films, leurs sources littéraires, et tenté de comprendre les enjeux qui se cachaient derrière le désaveu — au sens juridique, rhétorique, et du point de vue de la construction des personnages et de la narration — de la ruse.

Léa Beauchemin-Laporte termine une maîtrise en ethnocritique à l’UQAM sous la direction de Véronique Cnockaert. À l’hiver 2024, elle entamera une thèse en ethnocritique sur les femmes et la ruse dans l’œuvre de Barbey d’Aurevilly.

Louise Lagniez est en cotutelle à l’Université de Poitiers et à l’UQAM, sous les directions de Christine Baron et Véronique Cnockaert. Elle a débuté sa thèse, qui porte sur les Veuves noires, forme spécifique de criminalité féminine, en septembre 2022.

Les Rusées est un projet de balado réalisé à l’automne 2023 dans le cadre du séminaire de cycles supérieurs « Ruse et femmes à mètis dans le roman de 1854 à 1930 », sous le direction de Véronique Cnockaert (avec la collaboration d’Émilie Bauduin).

Postproduction et montage : Sarah Grenier-Millette

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Lors de cet épisode, nous avons comparé des portraits, écrits et filmés, de criminelles réelles et fictionnelles. Dans les films et les romans traités, où les enjeux sociaux se mêlent parfois à des enjeux juridiques, la question de la ruse féminine est déterminante : avouer la ruse, c’est revendiquer l’intelligence, mais aussi le meurtre. La désavouer, c’est chercher à s’innocenter (soi-même), à innocenter (pour les romanciers et cinéastes), mais c’est aussi nier les revendications et enjeux potentiellement politiques du meurtre.

La ruse, souvent rapportée à des considérations morales, est rarement prise pour ce qu’elle est : la manifestation de l’intelligence situationnelle du personnage. Ruser, pour les personnages féminins, renvoie alors à un écart vis-à-vis de la norme qui dérange l’institution judiciaire et la société tout entière.

Pour tenter d’élucider la manière dont s’exprime et est exprimée, par un cinéaste et des écrivains masculins, la ruse féminine, nous proposons un parcours autour de deux films d’Henri-Georges Clouzot : Les Diaboliques (1954) et La Vérité (1960). Ces deux films mettent en scène des criminelles : celles, fictionnelles, du roman de Pierre Boileau et Thomas Narcejac, dans Celle qui n’était plus, et Pauline Dubuisson, au cœur d’un fait divers qui passionna la France dans les années 1950 et dont le cinéaste rejoue le procès. Nous avons exploré, à partir de ces films, leurs sources littéraires, et tenté de comprendre les enjeux qui se cachaient derrière le désaveu — au sens juridique, rhétorique, et du point de vue de la construction des personnages et de la narration — de la ruse.

Léa Beauchemin-Laporte termine une maîtrise en ethnocritique à l’UQAM sous la direction de Véronique Cnockaert. À l’hiver 2024, elle entamera une thèse en ethnocritique sur les femmes et la ruse dans l’œuvre de Barbey d’Aurevilly.

Louise Lagniez est en cotutelle à l’Université de Poitiers et à l’UQAM, sous les directions de Christine Baron et Véronique Cnockaert. Elle a débuté sa thèse, qui porte sur les Veuves noires, forme spécifique de criminalité féminine, en septembre 2022.

Les Rusées est un projet de balado réalisé à l’automne 2023 dans le cadre du séminaire de cycles supérieurs « Ruse et femmes à mètis dans le roman de 1854 à 1930 », sous le direction de Véronique Cnockaert (avec la collaboration d’Émilie Bauduin).

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