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Présidentielle au Cameroun: «Je suis sensible à la proposition d'un pouvoir de transition», dit Cabral Libii

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Au Cameroun, l'opposition se met en ordre de bataille à l'approche de la présidentielle de l'an prochain. En 2018, à la dernière présidentielle, le jeune Cabral Libii, 44 ans, était arrivé officiellement troisième à la surprise générale. Sera-t-il candidat l'année prochaine ? Ce n'est pas encore certain. De passage à Paris, le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), dévoile sa stratégie.

RFI : À la présidentielle 2018, vous avez créé la surprise en arrivant troisième et pour les législatives de 2020, vous vous êtes présenté au nom du parti PCRN, vous avez gagné cinq sièges de députés. Mais, depuis quelques mois, le fondateur du PCRN, Robert Kona, veut vous évincer de ce parti. Est-ce, faute de parti, vous ne risquez pas d’être interdit de candidature à la présidentielle de l’année prochaine ?

Cabral Libii : D’abord, vous faites bien d’évoquer une tentative d’éviction. Mais ce n’était qu’une tentative malheureuse… Parce que les autres fondateurs – ils étaient trois à la création de ce parti – les deux autres fondateurs ont pris leur responsabilité pour essayer de ramener à la raison l’autre fondateur qui est manipulé par le pouvoir, parce qu’il a fait l’aveu public de ce qu’il agissait sur instruction du ministre de l’Administration territoriale (Minat). Il a clairement affirmé devant les journalistes que l’objectif de toute cette manipulation était de m’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle, parce que le PCRN, ayant des élus, est en capacité d’investir un candidat à l’élection présidentielle.

Donc, c’est un acharnement sans précédent qui montre bien que l’objectif, comme l’a dit l’ex-président du parti, est de m’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle. Mais ce n’est certainement pas la médiocrité manipulatoire du Minat, M. Paul Atanga Nji. Ce n’est pas la manipulation d’un ministre qui m’empêchera d’être candidat à l’élection présidentielle. Vous l’avez rappelé tout à l’heure, en 2018, je n’étais président d’aucun parti politique, eh bien, j'ai été candidat. Et pour ce coup-ci, attendons que la justice se prononce. Mais d’ici là, je reste le président national et je suis donc en capacité d’être toujours investi par le PCRN. Et je doute, au regard de ce que je viens de vous expliquer, que la justice se prononce en sa faveur.

Alors, vous n’êtes pas le seul opposant au Cameroun, il y a bien sûr Maurice Kamto, qui est arrivé deuxième officiellement à la présidentielle en 2018. Est-ce que vous n’avez pas intérêt de vous rapprocher de Maurice Kamto et de sa nouvelle alliance, l’APC, l’Alliance pour le changement ?

Il y a des démarches entreprises au Cameroun pour que les leaders politiques puissent se mettre ensemble. Il y en a principalement deux. Il y en a une qui a été initié par un collègue député, l’honorable Nintcheu, autour de la candidature du professeur Kamto. Et il y a une autre qui a été initiée par le professeur Bilé. Lui, il a une démarche qui m’accroche, moi personnellement et ceux qui me suivent.

Il propose que le peuple camerounais élise en 2025 un pouvoir de transition. Transition non pas par un coup d’État, comme on peut le voir dans certains pays, mais transition par le vote. Un pouvoir qui va faire un audit du Cameroun pendant deux ou trois ans, qui va assainir les textes, réécrire la constitution. Et moi, je suis sensible à cette proposition du professeur Bilé d’un pouvoir de transition et j’ai marqué mon accord.

Et qui serait, à ce moment, le candidat de l’Alliance pour une transition politique (ATP), que vient de former Olivier Bilé?

Déjà, l’ATP, c’est le nom que lui propose. Mais déjà, dans le groupe de travail. Ce n'est peut-être pas assez clair, mais je vous le dis quand même, je ne suis pas sûr que cela va s’appeler ATP, à l’issue de nos concertations. Mais il reste que c’est une dynamique de transition. Qui sera candidat ? Mais on avisera ! Effectivement, l’un des sujets sur lequel nous travaillons, c’est sur le profil de cette candidature, de celui qui va faire deux ou trois ans au pouvoir.

Et qui renoncerait au pouvoir à la suite ?

Et qui renoncerait immédiatement au pouvoir par la suite ! Et, d’ailleurs, dans la réflexion, certains proposent qu’il accède au pouvoir, il y renonce deux ou trois ans après et il n’est pas candidat lui-même ! C’est donc là l’une des différences avec l’autre plateforme dont je parlais tout à l’heure, où un candidat a déjà été défini et les uns et les autres sont simplement contactés pour se mettre derrière ce candidat. Ce sont deux approches diamétralement opposées.

L’autre plateforme dont vous parlez, c’est l’APC de Maurice Kampto.

En effet.

Alors que vous, vous pourriez peut-être vous effacer derrière Olivier Bilé pour la candidature en 2025 au nom de cette Alliance pour la transition politique, quitte à reporter votre candidature à plus tard, en 2027 ou 2028, une fois la transition terminée ?

Je l’ai toujours dit, je suis constant. Vous vous souvenez certainement que, même sur ces antennes, en 2018 déjà, car la question se posait, je pourrais moi m’effacer, moi, Cabral Libii, au profit d’un Olivier Bilé, puisque c’est le nom que vous avez cité ou d’un autre… D’ailleurs, à ma connaissance, M. Olivier Bilé, lui, il n’a pas encore dit s’il serait candidat… Mais dans cette plateforme, il y a, par exemple, Maître Akere Muna, le bâtonnier, qui, lui, a déjà dit qu’il était candidat pour exercer cette fonction-là.

Donc, que ce soit lui ou un autre qui aurait la faveur du choix du groupe, moi, je pourrais m’effacer en sa faveur. Tout comme je pourrais, moi-aussi, décider, le cas échéant, d’être candidat, de faire les deux-trois ans et ne pas être candidat derrière et de reporter à plus tard ma candidature. Donc, toutes les hypothèses sont ouvertes, rien n’a été arrêté.

À lire aussiCameroun: inquiétude face au refus du gouvernement de légaliser deux nouvelles formations politiques

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RFI : À la présidentielle 2018, vous avez créé la surprise en arrivant troisième et pour les législatives de 2020, vous vous êtes présenté au nom du parti PCRN, vous avez gagné cinq sièges de députés. Mais, depuis quelques mois, le fondateur du PCRN, Robert Kona, veut vous évincer de ce parti. Est-ce, faute de parti, vous ne risquez pas d’être interdit de candidature à la présidentielle de l’année prochaine ?

Cabral Libii : D’abord, vous faites bien d’évoquer une tentative d’éviction. Mais ce n’était qu’une tentative malheureuse… Parce que les autres fondateurs – ils étaient trois à la création de ce parti – les deux autres fondateurs ont pris leur responsabilité pour essayer de ramener à la raison l’autre fondateur qui est manipulé par le pouvoir, parce qu’il a fait l’aveu public de ce qu’il agissait sur instruction du ministre de l’Administration territoriale (Minat). Il a clairement affirmé devant les journalistes que l’objectif de toute cette manipulation était de m’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle, parce que le PCRN, ayant des élus, est en capacité d’investir un candidat à l’élection présidentielle.

Donc, c’est un acharnement sans précédent qui montre bien que l’objectif, comme l’a dit l’ex-président du parti, est de m’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle. Mais ce n’est certainement pas la médiocrité manipulatoire du Minat, M. Paul Atanga Nji. Ce n’est pas la manipulation d’un ministre qui m’empêchera d’être candidat à l’élection présidentielle. Vous l’avez rappelé tout à l’heure, en 2018, je n’étais président d’aucun parti politique, eh bien, j'ai été candidat. Et pour ce coup-ci, attendons que la justice se prononce. Mais d’ici là, je reste le président national et je suis donc en capacité d’être toujours investi par le PCRN. Et je doute, au regard de ce que je viens de vous expliquer, que la justice se prononce en sa faveur.

Alors, vous n’êtes pas le seul opposant au Cameroun, il y a bien sûr Maurice Kamto, qui est arrivé deuxième officiellement à la présidentielle en 2018. Est-ce que vous n’avez pas intérêt de vous rapprocher de Maurice Kamto et de sa nouvelle alliance, l’APC, l’Alliance pour le changement ?

Il y a des démarches entreprises au Cameroun pour que les leaders politiques puissent se mettre ensemble. Il y en a principalement deux. Il y en a une qui a été initié par un collègue député, l’honorable Nintcheu, autour de la candidature du professeur Kamto. Et il y a une autre qui a été initiée par le professeur Bilé. Lui, il a une démarche qui m’accroche, moi personnellement et ceux qui me suivent.

Il propose que le peuple camerounais élise en 2025 un pouvoir de transition. Transition non pas par un coup d’État, comme on peut le voir dans certains pays, mais transition par le vote. Un pouvoir qui va faire un audit du Cameroun pendant deux ou trois ans, qui va assainir les textes, réécrire la constitution. Et moi, je suis sensible à cette proposition du professeur Bilé d’un pouvoir de transition et j’ai marqué mon accord.

Et qui serait, à ce moment, le candidat de l’Alliance pour une transition politique (ATP), que vient de former Olivier Bilé?

Déjà, l’ATP, c’est le nom que lui propose. Mais déjà, dans le groupe de travail. Ce n'est peut-être pas assez clair, mais je vous le dis quand même, je ne suis pas sûr que cela va s’appeler ATP, à l’issue de nos concertations. Mais il reste que c’est une dynamique de transition. Qui sera candidat ? Mais on avisera ! Effectivement, l’un des sujets sur lequel nous travaillons, c’est sur le profil de cette candidature, de celui qui va faire deux ou trois ans au pouvoir.

Et qui renoncerait au pouvoir à la suite ?

Et qui renoncerait immédiatement au pouvoir par la suite ! Et, d’ailleurs, dans la réflexion, certains proposent qu’il accède au pouvoir, il y renonce deux ou trois ans après et il n’est pas candidat lui-même ! C’est donc là l’une des différences avec l’autre plateforme dont je parlais tout à l’heure, où un candidat a déjà été défini et les uns et les autres sont simplement contactés pour se mettre derrière ce candidat. Ce sont deux approches diamétralement opposées.

L’autre plateforme dont vous parlez, c’est l’APC de Maurice Kampto.

En effet.

Alors que vous, vous pourriez peut-être vous effacer derrière Olivier Bilé pour la candidature en 2025 au nom de cette Alliance pour la transition politique, quitte à reporter votre candidature à plus tard, en 2027 ou 2028, une fois la transition terminée ?

Je l’ai toujours dit, je suis constant. Vous vous souvenez certainement que, même sur ces antennes, en 2018 déjà, car la question se posait, je pourrais moi m’effacer, moi, Cabral Libii, au profit d’un Olivier Bilé, puisque c’est le nom que vous avez cité ou d’un autre… D’ailleurs, à ma connaissance, M. Olivier Bilé, lui, il n’a pas encore dit s’il serait candidat… Mais dans cette plateforme, il y a, par exemple, Maître Akere Muna, le bâtonnier, qui, lui, a déjà dit qu’il était candidat pour exercer cette fonction-là.

Donc, que ce soit lui ou un autre qui aurait la faveur du choix du groupe, moi, je pourrais m’effacer en sa faveur. Tout comme je pourrais, moi-aussi, décider, le cas échéant, d’être candidat, de faire les deux-trois ans et ne pas être candidat derrière et de reporter à plus tard ma candidature. Donc, toutes les hypothèses sont ouvertes, rien n’a été arrêté.

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