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Neila Tazi: «Dans un monde divisé, à Essaouira, il y a cette envie de vivre ensemble, de respect»

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Neila Tazi est la co-fondatrice du festival Gnaoua qui se tient ce week-end dans la ville mythique d’Essaouira au Maroc. C’est la 25ᵉ édition de cet évènement parti de rien, créé à une époque où la culture gnaoua était délaissée et qui est devenue une référence à l’échelle mondiale tant les artistes de renoms partagent les scènes lors de concerts gratuits. Ce festival qui est une fête populaire est aussi un cadre politique et diplomatique pour développer et la ville d’Essaouira et le Maroc. Neila Tazi est au micro de Guillaume Thibault.

RFI : Bonjour Neila Tazi, est-ce que vous vous souvenez comment est né le festival, d'où vient l'idée ?

Neila Tazi : L’idée vient d'un collectif, un groupe d'amis, de passionnés de musique gnaoua, d’Essaouira. Et puis on s'est retrouvés un jour, on s'est dit pourquoi pas faire un événement autour de cette idée, d'inviter des artistes qui vont venir rencontrer les Gnaouas, fusionner, mettre en valeur cette musique qui était un petit peu marginalisée. Un petit peu beaucoup même, puisque les Gnaouas, on les voyait essentiellement dans la rue. Et j'avoue que, on ne pensait pas arriver là où nous sommes aujourd'hui. Nous en sommes fiers, nous sommes heureux et nous sommes également très conscients de la responsabilité que c'est. Et nous sommes portés par la passion. Parce que, voir autant de gens venir avec autant d'enthousiasme, venir, revenir, autant de musiciens également, se faire les ambassadeurs de notre travail, c'est exceptionnel.

Dans un monde divisé où les extrêmes s'implantent de plus en plus, que porte le festival et que porte la tradition gnaoua, c'est plus qu'un message de paix ?

C'est au cœur de ce que nous faisons depuis 25 ans, cette envie de faire un chemin vers l'autre, de se retrouver ensemble, autour de cultures différentes mais qui nous rassemblent. Il est vrai qu'aujourd'hui, cet événement a de plus en plus de sens dans un monde divisé, dans un monde où on sent du repli identitaire, des extrêmes qui se radicalisent. Nous essayons véritablement de lutter contre ça, parce que tous les ans à Essaouira, on sent cette énergie exceptionnelle. On sent qu'il y a une envie de coexistence, il y a une envie de vivre ensemble, il y a une envie de partage, il y a une envie de respect, il y a une envie de se connaître et c'est cela que nous défendons. Je pense que c'est essentiel et nous devons tous essayer de protéger ces valeurs-là, du mieux que nous pouvons, là où nous pouvons.

Pour vous, la musique, elle est diplomatique, elle est politique, elle a un rôle dans la société ?

Bien entendu, je suis moi-même femme politique, je suis sénateur comme présidente de la commission des Affaires étrangères du Sénat marocain, et, il est clair et net et indiscutable que la diplomatie par la culture est essentielle. Et nous avons fait le choix, même dans notre constitution, de valoriser tous ces apports identitaires, tout ce qui a fait la richesse de l'identité marocaine, la dimension berbère, la dimension arabe, africaine, hébraïque, méditerranéenne. C'est tout ça le Maroc. Et ça s'est construit depuis des siècles, depuis 12 siècles, c'est une force. Nous capitalisons là-dessus pour nous ouvrir sur le monde.

Et justement, cette année, le forum est consacré à 3 pays, le Maroc, l'Espagne et le Portugal et vous avez titré ce forum, « une histoire qui a de l'avenir ». Là aussi, on est dans la diplomatie ?

Tout à fait, vous savez que le Festival gnaoua, c'est un événement qui réunit des centaines de milliers de gens chaque année, dans une ville de 80 000 habitants. On a à peu près 400 000 personnes qui assistent, et des gens de toutes les sensibilités et de toutes les nationalités. Et nous savons que nous avons un grand défi qui nous attend, c'est l'organisation du mondial en 2030, dont nous avons 3 pays dans l'espace méditerranéen, qui vont abriter une très grande manifestation mondiale. Très attendue et qui est pour nous tous un grand défi. Et donc nous avons voulu ouvrir cette discussion pour interroger notre histoire, revisiter notre histoire et dépasser certaines blessures, certaines douleurs du passé et inviter le public à engager un débat pour construire l'avenir.

Vous venez de le dire, 400 000 personnes l'année dernière au Festival. Grande fête populaire, mais aussi un impact économique énorme pour la ville d'Essaouira et pour toute la sous-région.

Nous avons voulu depuis 25 ans faire la démonstration que par la culture, on peut créer du développement, de l'impact économique, des emplois et surtout un développement durable.

Le bassiste sénégalais Alune Wade qui joue ce week-end me disait « Pour moi, la musique c'est une révolution », est-ce que c’est un mot qui vous parle à vous ?

Totalement. C'est une révolution des mentalités. C'est quelque chose qui est plus fort, qui défie toutes les critiques. Ça nous oblige tous, ça nous engage tous, et c'est en ce sens que c'est une révolution. C'est que ça nous tire vers le haut et ça nous oblige à faire mieux.

Votre coup de cœur cette année, quel artiste vous attendez vraiment sur scène ?

Écoutez, je vais m’aligner avec la jeunesse, parce que il y a tellement d'attente de ce concert. C'est de ce grand musicien palestinien qui est Saint Levant, on a envie de voir cet artiste palestinien qui est porteur d'un message de paix, d'un message moderne qui chante en 3 langues. Et puis pour finir, je dirais la fusion du samedi soir entre le grand Maâlem Hamid El Kasri avec Bokanté.

Maroc : festival Gnaoua et musiques du monde

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RFI : Bonjour Neila Tazi, est-ce que vous vous souvenez comment est né le festival, d'où vient l'idée ?

Neila Tazi : L’idée vient d'un collectif, un groupe d'amis, de passionnés de musique gnaoua, d’Essaouira. Et puis on s'est retrouvés un jour, on s'est dit pourquoi pas faire un événement autour de cette idée, d'inviter des artistes qui vont venir rencontrer les Gnaouas, fusionner, mettre en valeur cette musique qui était un petit peu marginalisée. Un petit peu beaucoup même, puisque les Gnaouas, on les voyait essentiellement dans la rue. Et j'avoue que, on ne pensait pas arriver là où nous sommes aujourd'hui. Nous en sommes fiers, nous sommes heureux et nous sommes également très conscients de la responsabilité que c'est. Et nous sommes portés par la passion. Parce que, voir autant de gens venir avec autant d'enthousiasme, venir, revenir, autant de musiciens également, se faire les ambassadeurs de notre travail, c'est exceptionnel.

Dans un monde divisé où les extrêmes s'implantent de plus en plus, que porte le festival et que porte la tradition gnaoua, c'est plus qu'un message de paix ?

C'est au cœur de ce que nous faisons depuis 25 ans, cette envie de faire un chemin vers l'autre, de se retrouver ensemble, autour de cultures différentes mais qui nous rassemblent. Il est vrai qu'aujourd'hui, cet événement a de plus en plus de sens dans un monde divisé, dans un monde où on sent du repli identitaire, des extrêmes qui se radicalisent. Nous essayons véritablement de lutter contre ça, parce que tous les ans à Essaouira, on sent cette énergie exceptionnelle. On sent qu'il y a une envie de coexistence, il y a une envie de vivre ensemble, il y a une envie de partage, il y a une envie de respect, il y a une envie de se connaître et c'est cela que nous défendons. Je pense que c'est essentiel et nous devons tous essayer de protéger ces valeurs-là, du mieux que nous pouvons, là où nous pouvons.

Pour vous, la musique, elle est diplomatique, elle est politique, elle a un rôle dans la société ?

Bien entendu, je suis moi-même femme politique, je suis sénateur comme présidente de la commission des Affaires étrangères du Sénat marocain, et, il est clair et net et indiscutable que la diplomatie par la culture est essentielle. Et nous avons fait le choix, même dans notre constitution, de valoriser tous ces apports identitaires, tout ce qui a fait la richesse de l'identité marocaine, la dimension berbère, la dimension arabe, africaine, hébraïque, méditerranéenne. C'est tout ça le Maroc. Et ça s'est construit depuis des siècles, depuis 12 siècles, c'est une force. Nous capitalisons là-dessus pour nous ouvrir sur le monde.

Et justement, cette année, le forum est consacré à 3 pays, le Maroc, l'Espagne et le Portugal et vous avez titré ce forum, « une histoire qui a de l'avenir ». Là aussi, on est dans la diplomatie ?

Tout à fait, vous savez que le Festival gnaoua, c'est un événement qui réunit des centaines de milliers de gens chaque année, dans une ville de 80 000 habitants. On a à peu près 400 000 personnes qui assistent, et des gens de toutes les sensibilités et de toutes les nationalités. Et nous savons que nous avons un grand défi qui nous attend, c'est l'organisation du mondial en 2030, dont nous avons 3 pays dans l'espace méditerranéen, qui vont abriter une très grande manifestation mondiale. Très attendue et qui est pour nous tous un grand défi. Et donc nous avons voulu ouvrir cette discussion pour interroger notre histoire, revisiter notre histoire et dépasser certaines blessures, certaines douleurs du passé et inviter le public à engager un débat pour construire l'avenir.

Vous venez de le dire, 400 000 personnes l'année dernière au Festival. Grande fête populaire, mais aussi un impact économique énorme pour la ville d'Essaouira et pour toute la sous-région.

Nous avons voulu depuis 25 ans faire la démonstration que par la culture, on peut créer du développement, de l'impact économique, des emplois et surtout un développement durable.

Le bassiste sénégalais Alune Wade qui joue ce week-end me disait « Pour moi, la musique c'est une révolution », est-ce que c’est un mot qui vous parle à vous ?

Totalement. C'est une révolution des mentalités. C'est quelque chose qui est plus fort, qui défie toutes les critiques. Ça nous oblige tous, ça nous engage tous, et c'est en ce sens que c'est une révolution. C'est que ça nous tire vers le haut et ça nous oblige à faire mieux.

Votre coup de cœur cette année, quel artiste vous attendez vraiment sur scène ?

Écoutez, je vais m’aligner avec la jeunesse, parce que il y a tellement d'attente de ce concert. C'est de ce grand musicien palestinien qui est Saint Levant, on a envie de voir cet artiste palestinien qui est porteur d'un message de paix, d'un message moderne qui chante en 3 langues. Et puis pour finir, je dirais la fusion du samedi soir entre le grand Maâlem Hamid El Kasri avec Bokanté.

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