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Madagascar: déchue après ses propos critiques, Christine Razanamahasoa «ne regrette pas» ses déclarations

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Depuis que son sort a été scellé le 28 mars à l'issue d'une procédure particulièrement rapide, l'ex-présidente de l'Assemblée nationale Christine Razanamahasoa s'exprime pour la première fois. La coalition présidentielle IRD, à l'origine de la requête en déchéance, reprochait à la cheffe de la chambre basse d'avoir dévié de la ligne de conduite du groupe. Ces derniers mois, Christine Razanamahasoa avait multiplié les prises de positions critiques à l'égard du régime.

RFI : En 48 heures, vous avez perdu votre titre de députée et de cheffe d’institution. Vous présidiez l’Assemblée nationale depuis 2019. Comment vous sentez-vous et comment avez-vous accueilli cette décision ?

Christine Razanamahasoa : J’ai été choquée de ce procès qui s’est déroulé dans une célérité inhabituelle. Une célérité suspecte. On m’a accordé seulement 48 heures après la notification de requête en déchéance pour préparer ma défense. Ceci nous fait croire que c’était un procès téléguidé, un procès expéditif et qu’il fallait à tout prix déchoir Christine Razanamahasoa de sa qualité de députée et la destituer du perchoir de l’Assemblée nationale, sans même m’avoir accordé de présenter ma défense.

Pour justifier cette sanction, la coalition présidentielle défend de son côté l’application stricte de la Constitution et de son article 72, qui dit qu’un député risque la déchéance s’il dévie de la ligne de conduite de son groupe. Que répondez-vous ?

Pour mon cas, il faut lire et combiner l’article 72 à l’article 73, parce qu’aucun député ne saurait faire l’objet d’une poursuite pour des opinions qu’il a émises sur des situations ou des sujets politiques. Le régime a l’habitude d’agir dans cette sorte. Ce sont des actions au forcing, parce que la HCC, quand elle tranche, c’est le dernier ressort, il n’y a plus de recours possible. Et je crois qu’elle profite de ce caractère qui est reconnu à sa décision, pour prononcer des décisions de la sorte, de manière que personne ne puisse contester.

Si on se tourne vers l’avenir, notamment les élections législatives du 29 mai, comptez-vous vous représenter dans votre circonscription ?

Oui, tout à fait j’ai l’intention de me présenter dans ma circonscription, étant entendu que c’est la voix du peuple qu'il faudrait écouter et le peuple le réclame incessamment. Je me présenterai sous l'étiquette indépendante. Il n’y a pas d’alliance [avec l’une ou l’autre des plateformes d’opposition] pour l’instant.

Vous faites le choix de l'étiquette indépendante alors que nombreux, notamment dans votre famille politique d’origine, vous disait déjà membre de l’opposition compte tenu de votre discours, est-ce que c’est une manière de leur répondre ?

Je voudrais leur prouver qu'ils se sont trompés peut-être sur les opinions qu'ils ont émises sur ma personne. Ceci ne fera que corroborer, justement, que je me suis toujours mise au milieu, de manière très objective quand j'ai prononcé mes discours. Je ne saurais jamais me rendre complice de la situation actuelle dans laquelle se trouve le pays. Mon pays s'enlise de jour en jour dans la pauvreté et, dans de sombres horizons.

Au fil de vos prises de paroles critiques, vous êtes devenue l'une des principales figures contestataires du pays. Est-ce que vous pourriez un jour créer votre propre mouvement ?

Je n’exclus pas de peut-être créer ma plateforme mais avec la coalition des groupes ou des partis qui épousent les mêmes objectifs et la même idéologie que j’ai en mon fort, pour contrebalancer, pour faire le poids contre le régime en place.

Aujourd’hui, plus rien ne vous relie à votre parti d’origine, est-ce que c’est un soulagement pour vous ?

Oui, je me suis libérée d'un lourd fardeau. Et je ne réclame pas le regret de mes déclarations. On ne peut plus laisser cette fâcheuse liberté de mener le pays dans une situation chaotique qu'est l'extrême pauvreté.

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RFI : En 48 heures, vous avez perdu votre titre de députée et de cheffe d’institution. Vous présidiez l’Assemblée nationale depuis 2019. Comment vous sentez-vous et comment avez-vous accueilli cette décision ?

Christine Razanamahasoa : J’ai été choquée de ce procès qui s’est déroulé dans une célérité inhabituelle. Une célérité suspecte. On m’a accordé seulement 48 heures après la notification de requête en déchéance pour préparer ma défense. Ceci nous fait croire que c’était un procès téléguidé, un procès expéditif et qu’il fallait à tout prix déchoir Christine Razanamahasoa de sa qualité de députée et la destituer du perchoir de l’Assemblée nationale, sans même m’avoir accordé de présenter ma défense.

Pour justifier cette sanction, la coalition présidentielle défend de son côté l’application stricte de la Constitution et de son article 72, qui dit qu’un député risque la déchéance s’il dévie de la ligne de conduite de son groupe. Que répondez-vous ?

Pour mon cas, il faut lire et combiner l’article 72 à l’article 73, parce qu’aucun député ne saurait faire l’objet d’une poursuite pour des opinions qu’il a émises sur des situations ou des sujets politiques. Le régime a l’habitude d’agir dans cette sorte. Ce sont des actions au forcing, parce que la HCC, quand elle tranche, c’est le dernier ressort, il n’y a plus de recours possible. Et je crois qu’elle profite de ce caractère qui est reconnu à sa décision, pour prononcer des décisions de la sorte, de manière que personne ne puisse contester.

Si on se tourne vers l’avenir, notamment les élections législatives du 29 mai, comptez-vous vous représenter dans votre circonscription ?

Oui, tout à fait j’ai l’intention de me présenter dans ma circonscription, étant entendu que c’est la voix du peuple qu'il faudrait écouter et le peuple le réclame incessamment. Je me présenterai sous l'étiquette indépendante. Il n’y a pas d’alliance [avec l’une ou l’autre des plateformes d’opposition] pour l’instant.

Vous faites le choix de l'étiquette indépendante alors que nombreux, notamment dans votre famille politique d’origine, vous disait déjà membre de l’opposition compte tenu de votre discours, est-ce que c’est une manière de leur répondre ?

Je voudrais leur prouver qu'ils se sont trompés peut-être sur les opinions qu'ils ont émises sur ma personne. Ceci ne fera que corroborer, justement, que je me suis toujours mise au milieu, de manière très objective quand j'ai prononcé mes discours. Je ne saurais jamais me rendre complice de la situation actuelle dans laquelle se trouve le pays. Mon pays s'enlise de jour en jour dans la pauvreté et, dans de sombres horizons.

Au fil de vos prises de paroles critiques, vous êtes devenue l'une des principales figures contestataires du pays. Est-ce que vous pourriez un jour créer votre propre mouvement ?

Je n’exclus pas de peut-être créer ma plateforme mais avec la coalition des groupes ou des partis qui épousent les mêmes objectifs et la même idéologie que j’ai en mon fort, pour contrebalancer, pour faire le poids contre le régime en place.

Aujourd’hui, plus rien ne vous relie à votre parti d’origine, est-ce que c’est un soulagement pour vous ?

Oui, je me suis libérée d'un lourd fardeau. Et je ne réclame pas le regret de mes déclarations. On ne peut plus laisser cette fâcheuse liberté de mener le pays dans une situation chaotique qu'est l'extrême pauvreté.

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