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PODCAST CINEMA | CRITIQUE DU FILM SAW 3D : Chapitre Final - CinéMaRadio

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SAW 3D : Chapitre FinalMatthieu Blomme vous refait vivre l'univers de Saw : vivre ou mourir à vous de choisir!Si je vous dis scénario complètement alambiqué, horror porn ou torture porn, jeu macabre, film à tiroir, vous pensez évidemment tous aux… « Bronzés 3 »… Je plaisante. Enfin, … je plaisante… Etant donné que j’ai tendance à associer ma définition du mot « porn » avec l’image de Josiane Balasko, la plaisanterie revêt quel... Bon, bref, on s’en fout, c’est pas le sujet. En 2004, le réalisateur James Wan, futur réalisateur connecté avec l’au-delà, s’attachant aussi bien à mettre en scène des fantômes dans Conjuring qu’à les modéliser directement en CGI dans Fast and Furious 7 (ouais, elle est sale celle-là, mais bât les couilles), se lance dans le bain hollywoodien avec un modeste film d’horreur appelé à devenir une espèce de film culte, qui allait, naturellement, générer un nombre incalculable de séquels. De nos jours, la franchise Saw, puisque c’est de cela dont il s’agît, dont le personnage principal John Kramer devînt aussi célèbre que les Freddy Krueger, Jason Voorhees, Michael Myers, et autres pourritures dans le même genre, comme Chucky, Leatherface ou Nadine Morano, entretient, non sans quelques allers et retours (mais quelle franchise de l’horreur ne passe par là ), un capital sympathie dans le souvenir des quelques-uns s’étends risqués dans les salles obscures à chaque période de la Toussaint pendant 7 ans au cours des années 2000. La saga Saw est restée dans les mémoires par son script puzzléifié, à base de méga retournements de situations, de quiproquos, défauts d’interprétations des personnages et autres mise à l’échec et mat 75 coups à l’avance. Evidemment, tout ceci ne serait pas de l’horreur sans séquence de tortures, moments macabres, des bras arrachés, des lambeaux de peau déchirés, des visages scarifiés, bref tous les trucs qu’on ne retrouve généralement pas dans les épisodes de Oui-Oui. Saw, c’est 7 films d’un canon, disons de base + un reboot sortie l’année dernière. Alors, on va pas revenir en détails, ici, sur chacune des œuvres composants cette saga pleine d’allégresse et de bonne humeur. On va plus spécifiquement s’intéresser au dernier film avant le suivant… Voilà. C’est Saw 3… D… Du coup, à ne pas confondre avec Saw 3. Saw 3, c’est pas Saw 3D. Ils portent presque le même titre mais y’en a un en 3D, l’autre pas. Et 3D c’est le 7, en fait. Qui s’appelle aussi « Chapitre Final », mais c’est pas le dernier en vrai. Il y’en encore un derrière. Celui-là, c’est le reboot. Il s’appelle Jigsaw. A ne pas confondre avec Le Mystère de la Villa Blanche, un thriller de 1962 dont le titre original est Jigsaw… Je vais roter. Je vais vraiment roter.Préalablement, je ne saurais trop vous conseiller de revoir les 7 films de la franchise originale avant de continuer à écouter cet enregistrement, parce qu’on va spoiler comme des grosses biatches ! Alors, nous sommes au cul du 6, on retrouve le détective Hoffman, héritier plus ou moins légitime de Kramer, mort depuis le 3, piégé par la femme de celui-ci qu’on a découvert dans le 4 par le biais de flashbacks d’évènements situés avant le 1er… Je m’arrête un instant, je te conseille de prendre un papier et un crayon là, parce que ça va être chiant… Du coup, l’étau se resserre sur Hoffman, qui prend quand même le temps de finir le boulot en piégeant les derniers figurants qui restent dans cette saga. Sauf qu’en parallèle, se joue la mise à l’épreuve d’un gars qui prétends être une ancienne victime du Jigsaw alors qu’en fait, gros mytho, le mec a juste voulu surfer sur la vibe. Du coup, piège, piège, piège, Hoffman finit par effectuer ce qu’on appelle au quebec, un « coup de bigot à une proximité », pour s’en sortir. Sauf, que retournement, on t’apprend que c’est le Dr Gordon du premier film qui gère depuis le début, les intérêts du tueur. Il baise Hoffman… enfin… Vous m’avez compris, il le coince dans un piège et voilà, boum, ça fini comme ça. Et le tout est en 3D. C’est con, comme film. C’est très con.Jusqu’ici, la saga Saw s’est structurée, certes, de manière bancale, mais plutôt logique de telle sorte qu’un personnage par exemple, était lointainement introduit dans un volet précédent, jouait un rôle plus central dans l’œuvred’après, et finissait par se faire dézinguer dans le suivant. Je vulgarise, mais c’est un peu cela. Les personnages et leurs « destins », dans la franchise, étaient intimement liés à la narration de l’œuvre, elle-même se renouvelant par une intrigue parallèle autour d’un autre perso’ de fonction dont le rôle est de passer les épreuves. Et à la fin, bim, les deux intrigues se croisent pour en faire qu’une, celle-ci mettant, de surcroît, le pied à l’étrier pour le film d’après. Le problème, avec Saw 3D, c’est que tous les personnages clés introduits et développés dans les premiers volets sont presque tous déjà morts. Il n’en reste plus que deux, Hoffman et Jill, au cœur de la narration et ce sont deux perso’ qui, à ce moment-là, ne peuvent plus rien apporter en terme de caractérisation, puisque tout a déjà été dit avant. Le problème, c’est que tu as beau avoir introduit ces perso’ là, précédemment, là, le nouveau film les fait presque repartir à zéro en les limitant qu’à leurs seules fonctions de perso’ qui doit vivre ou crever. Ça c’est le premier point, et c’est, à la limite, pas le plus grave. Le problème, c’est qu’autour d’eux, le film se force à poser de nouveaux personnages qui eux vont faire avancer l’intrigue alors que jamais, auparavant, il n’a été fait mention d’eux. Pire, la saga nous dit depuis 6 films que ce que l’on voit correspond à tout ce qu’il s’est passé. Le 7 nous dit, par facilité, « non, non mais y’avait d’autres pièges, y’a eu d’autres survivants en off des films » notamment lors de la réunion des anciennes victimes du Jigsaw. Et ça, c’est fatal, ça te tue le puzzle narratif de la saga. Je m’explique. Prend un puzzle Ravensburger. Tu le termines et là, tu vois que tu as environ 30 pièces sur 100 supplémentaires, d’un autre puzzle incomplet (du coup) en plus du puzzle que tu as toi-même terminé. T’en fais quoi des 30 pièces, tu t’en branles, tu les jettes, tu as ton puzzle. Bah Saw 3D c’est ça. Un film en trop. Et c’est con car sur le papier ça se pose là.Par exemple, faire de Gordon le complice de Kramer, ok. Boucle bouclée, why not. Mais c’est tellement mal introduit, dans les dernières 5 minutes du film, qu’on l’observe cela presque comme une parodie, un pastiche. Genre la révélation de trop mais on s’en fout, on en est plus là. Le film semble à la fois se précipiter et prendre son temps pour raconter quelque chose qui tombe un peu à plat. La raison : le background. La prod’ ne voulait pas conclure trop vite cette franchise, qui devait, au fil des œuvres, fonctionner en double quatrain (les 4 premiers ensembles, puis les 4 suivants). Aussi, après le 6 d’une facture plutôt correcte, l’idée était de poser deux pièges de plus, une intro à la conclusion et une conclusion. Sauf que les chiffres du box-office tombant de films en films, et le méga-hit de Paranormal Activity qui vola l’affiche de Saw 6 fin 2009 a inquiété les producteurs qui se sont dit, « on a fait notre temps, faut resserrer, et comme Avatar a relancé la 3D, on va faire un départ en fanfare sur un seul dernier grand volet ». Résultat, une intrigue resserrée à mort et un déluge d’hémoglobine en 3D en plus. D’ailleurs, le film est en France, à ce jour, interdit au moins de 18 ans. Cela veut dire que tous les milléniaux n’ont pas le droit de regarder ce film. Priver la jeunesse d’un si bel apport à la culture, c’est tellement dramatique. La vérité, c’est que si je fais cette chronique aujourd’hui, c’est pour vous parler de cette brosse à chiotte qu’est l’Association Promouvoir. En France, il existe une association de catho’ intégriste capable de saisir le Conseil d’Etat pour faire sauter le Visa d’exploitation de certains films, sous prétexte que c’est violent, que y’a trop de cul, que gnagnagna… Alors, sur le principe, j’ai rien contre l’idée qu’il faille poser des limites, justement pour éviter qu’un môme venu voir Le Monde de Dory au cinéma se retrouve face à une scène de trash-bukkake avec des grosses bites prète à l’éjac’ faciale, et en 4D, ce qui te permet, en plus, d’en ramener à la maison. Mais, ça, c’est le boulot du CNC. Que Promouvoir puisse pousser le Conseil d’Etat à se substituer au CNC pour interdire, arbitrairement, des films plutôt que d’autres, sur une base de critères largement contestables, ça, clairement, c’est n’importe quoi. Non parce que Saw 3D ok, Saw 3, aussi, mais les autres ? Tous les films de cette saga sont violents. Sans parler des Hostels ? Sans parler de 50 nuances de Grey ? Tu rigoles, ils ont essayés de faire interdire cette purge de neuneu pour midinettes qui confond bukkake avec cheesecake. Rejet, évidemment. Et heureusement (quoique). Cela veut dire quoi ? Cette association met en lumière le décalage entre une idée de la censure et l’époque dans laquelle on vît. D’une, on ne va pas me faire croire qu’aucun millenial n’a vu Saw 3D. Si tu veux lutter contre une pratique, ne fait pas des exemples, car dans l’époque où l’on vît, cela va se retourner contre toi. Si tu veux lutter contre une pratique, critique une démarche d’ensemble, organise des débats, prends de la hauteur vis-à-vis de ton sujet, contredit et fais-toi contredis. Mais n’arrive pas comme ça comme un gros rageux en disant, « fermez vos gueules je veux faire interdire ça » sans tenir compte de l’ensemble des paramètres sociaux qui ont permît à une œuvre comme Saw 3D de voir le jour. Parce que même si le film, en soit, est pourri. Il a quelque chose à raconter, il dit quelque chose sur la manière dont les productions se font à partir d’enjeux commerciaux, il évoque une histoire sur l’évolution des tendances, et sur les multiples aspects politiques et sociaux qui génèrent celles-ci. Saw, par exemple, et le genre du torture-porn plus généralement, renvoie, p
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SAW 3D : Chapitre FinalMatthieu Blomme vous refait vivre l'univers de Saw : vivre ou mourir à vous de choisir!Si je vous dis scénario complètement alambiqué, horror porn ou torture porn, jeu macabre, film à tiroir, vous pensez évidemment tous aux… « Bronzés 3 »… Je plaisante. Enfin, … je plaisante… Etant donné que j’ai tendance à associer ma définition du mot « porn » avec l’image de Josiane Balasko, la plaisanterie revêt quel... Bon, bref, on s’en fout, c’est pas le sujet. En 2004, le réalisateur James Wan, futur réalisateur connecté avec l’au-delà, s’attachant aussi bien à mettre en scène des fantômes dans Conjuring qu’à les modéliser directement en CGI dans Fast and Furious 7 (ouais, elle est sale celle-là, mais bât les couilles), se lance dans le bain hollywoodien avec un modeste film d’horreur appelé à devenir une espèce de film culte, qui allait, naturellement, générer un nombre incalculable de séquels. De nos jours, la franchise Saw, puisque c’est de cela dont il s’agît, dont le personnage principal John Kramer devînt aussi célèbre que les Freddy Krueger, Jason Voorhees, Michael Myers, et autres pourritures dans le même genre, comme Chucky, Leatherface ou Nadine Morano, entretient, non sans quelques allers et retours (mais quelle franchise de l’horreur ne passe par là ), un capital sympathie dans le souvenir des quelques-uns s’étends risqués dans les salles obscures à chaque période de la Toussaint pendant 7 ans au cours des années 2000. La saga Saw est restée dans les mémoires par son script puzzléifié, à base de méga retournements de situations, de quiproquos, défauts d’interprétations des personnages et autres mise à l’échec et mat 75 coups à l’avance. Evidemment, tout ceci ne serait pas de l’horreur sans séquence de tortures, moments macabres, des bras arrachés, des lambeaux de peau déchirés, des visages scarifiés, bref tous les trucs qu’on ne retrouve généralement pas dans les épisodes de Oui-Oui. Saw, c’est 7 films d’un canon, disons de base + un reboot sortie l’année dernière. Alors, on va pas revenir en détails, ici, sur chacune des œuvres composants cette saga pleine d’allégresse et de bonne humeur. On va plus spécifiquement s’intéresser au dernier film avant le suivant… Voilà. C’est Saw 3… D… Du coup, à ne pas confondre avec Saw 3. Saw 3, c’est pas Saw 3D. Ils portent presque le même titre mais y’en a un en 3D, l’autre pas. Et 3D c’est le 7, en fait. Qui s’appelle aussi « Chapitre Final », mais c’est pas le dernier en vrai. Il y’en encore un derrière. Celui-là, c’est le reboot. Il s’appelle Jigsaw. A ne pas confondre avec Le Mystère de la Villa Blanche, un thriller de 1962 dont le titre original est Jigsaw… Je vais roter. Je vais vraiment roter.Préalablement, je ne saurais trop vous conseiller de revoir les 7 films de la franchise originale avant de continuer à écouter cet enregistrement, parce qu’on va spoiler comme des grosses biatches ! Alors, nous sommes au cul du 6, on retrouve le détective Hoffman, héritier plus ou moins légitime de Kramer, mort depuis le 3, piégé par la femme de celui-ci qu’on a découvert dans le 4 par le biais de flashbacks d’évènements situés avant le 1er… Je m’arrête un instant, je te conseille de prendre un papier et un crayon là, parce que ça va être chiant… Du coup, l’étau se resserre sur Hoffman, qui prend quand même le temps de finir le boulot en piégeant les derniers figurants qui restent dans cette saga. Sauf qu’en parallèle, se joue la mise à l’épreuve d’un gars qui prétends être une ancienne victime du Jigsaw alors qu’en fait, gros mytho, le mec a juste voulu surfer sur la vibe. Du coup, piège, piège, piège, Hoffman finit par effectuer ce qu’on appelle au quebec, un « coup de bigot à une proximité », pour s’en sortir. Sauf, que retournement, on t’apprend que c’est le Dr Gordon du premier film qui gère depuis le début, les intérêts du tueur. Il baise Hoffman… enfin… Vous m’avez compris, il le coince dans un piège et voilà, boum, ça fini comme ça. Et le tout est en 3D. C’est con, comme film. C’est très con.Jusqu’ici, la saga Saw s’est structurée, certes, de manière bancale, mais plutôt logique de telle sorte qu’un personnage par exemple, était lointainement introduit dans un volet précédent, jouait un rôle plus central dans l’œuvred’après, et finissait par se faire dézinguer dans le suivant. Je vulgarise, mais c’est un peu cela. Les personnages et leurs « destins », dans la franchise, étaient intimement liés à la narration de l’œuvre, elle-même se renouvelant par une intrigue parallèle autour d’un autre perso’ de fonction dont le rôle est de passer les épreuves. Et à la fin, bim, les deux intrigues se croisent pour en faire qu’une, celle-ci mettant, de surcroît, le pied à l’étrier pour le film d’après. Le problème, avec Saw 3D, c’est que tous les personnages clés introduits et développés dans les premiers volets sont presque tous déjà morts. Il n’en reste plus que deux, Hoffman et Jill, au cœur de la narration et ce sont deux perso’ qui, à ce moment-là, ne peuvent plus rien apporter en terme de caractérisation, puisque tout a déjà été dit avant. Le problème, c’est que tu as beau avoir introduit ces perso’ là, précédemment, là, le nouveau film les fait presque repartir à zéro en les limitant qu’à leurs seules fonctions de perso’ qui doit vivre ou crever. Ça c’est le premier point, et c’est, à la limite, pas le plus grave. Le problème, c’est qu’autour d’eux, le film se force à poser de nouveaux personnages qui eux vont faire avancer l’intrigue alors que jamais, auparavant, il n’a été fait mention d’eux. Pire, la saga nous dit depuis 6 films que ce que l’on voit correspond à tout ce qu’il s’est passé. Le 7 nous dit, par facilité, « non, non mais y’avait d’autres pièges, y’a eu d’autres survivants en off des films » notamment lors de la réunion des anciennes victimes du Jigsaw. Et ça, c’est fatal, ça te tue le puzzle narratif de la saga. Je m’explique. Prend un puzzle Ravensburger. Tu le termines et là, tu vois que tu as environ 30 pièces sur 100 supplémentaires, d’un autre puzzle incomplet (du coup) en plus du puzzle que tu as toi-même terminé. T’en fais quoi des 30 pièces, tu t’en branles, tu les jettes, tu as ton puzzle. Bah Saw 3D c’est ça. Un film en trop. Et c’est con car sur le papier ça se pose là.Par exemple, faire de Gordon le complice de Kramer, ok. Boucle bouclée, why not. Mais c’est tellement mal introduit, dans les dernières 5 minutes du film, qu’on l’observe cela presque comme une parodie, un pastiche. Genre la révélation de trop mais on s’en fout, on en est plus là. Le film semble à la fois se précipiter et prendre son temps pour raconter quelque chose qui tombe un peu à plat. La raison : le background. La prod’ ne voulait pas conclure trop vite cette franchise, qui devait, au fil des œuvres, fonctionner en double quatrain (les 4 premiers ensembles, puis les 4 suivants). Aussi, après le 6 d’une facture plutôt correcte, l’idée était de poser deux pièges de plus, une intro à la conclusion et une conclusion. Sauf que les chiffres du box-office tombant de films en films, et le méga-hit de Paranormal Activity qui vola l’affiche de Saw 6 fin 2009 a inquiété les producteurs qui se sont dit, « on a fait notre temps, faut resserrer, et comme Avatar a relancé la 3D, on va faire un départ en fanfare sur un seul dernier grand volet ». Résultat, une intrigue resserrée à mort et un déluge d’hémoglobine en 3D en plus. D’ailleurs, le film est en France, à ce jour, interdit au moins de 18 ans. Cela veut dire que tous les milléniaux n’ont pas le droit de regarder ce film. Priver la jeunesse d’un si bel apport à la culture, c’est tellement dramatique. La vérité, c’est que si je fais cette chronique aujourd’hui, c’est pour vous parler de cette brosse à chiotte qu’est l’Association Promouvoir. En France, il existe une association de catho’ intégriste capable de saisir le Conseil d’Etat pour faire sauter le Visa d’exploitation de certains films, sous prétexte que c’est violent, que y’a trop de cul, que gnagnagna… Alors, sur le principe, j’ai rien contre l’idée qu’il faille poser des limites, justement pour éviter qu’un môme venu voir Le Monde de Dory au cinéma se retrouve face à une scène de trash-bukkake avec des grosses bites prète à l’éjac’ faciale, et en 4D, ce qui te permet, en plus, d’en ramener à la maison. Mais, ça, c’est le boulot du CNC. Que Promouvoir puisse pousser le Conseil d’Etat à se substituer au CNC pour interdire, arbitrairement, des films plutôt que d’autres, sur une base de critères largement contestables, ça, clairement, c’est n’importe quoi. Non parce que Saw 3D ok, Saw 3, aussi, mais les autres ? Tous les films de cette saga sont violents. Sans parler des Hostels ? Sans parler de 50 nuances de Grey ? Tu rigoles, ils ont essayés de faire interdire cette purge de neuneu pour midinettes qui confond bukkake avec cheesecake. Rejet, évidemment. Et heureusement (quoique). Cela veut dire quoi ? Cette association met en lumière le décalage entre une idée de la censure et l’époque dans laquelle on vît. D’une, on ne va pas me faire croire qu’aucun millenial n’a vu Saw 3D. Si tu veux lutter contre une pratique, ne fait pas des exemples, car dans l’époque où l’on vît, cela va se retourner contre toi. Si tu veux lutter contre une pratique, critique une démarche d’ensemble, organise des débats, prends de la hauteur vis-à-vis de ton sujet, contredit et fais-toi contredis. Mais n’arrive pas comme ça comme un gros rageux en disant, « fermez vos gueules je veux faire interdire ça » sans tenir compte de l’ensemble des paramètres sociaux qui ont permît à une œuvre comme Saw 3D de voir le jour. Parce que même si le film, en soit, est pourri. Il a quelque chose à raconter, il dit quelque chose sur la manière dont les productions se font à partir d’enjeux commerciaux, il évoque une histoire sur l’évolution des tendances, et sur les multiples aspects politiques et sociaux qui génèrent celles-ci. Saw, par exemple, et le genre du torture-porn plus généralement, renvoie, p
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