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RCA: le russe, pour aller où ?

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Clairvoyance, vision stratégique… Le choix des langues dans lesquelles un peuple éduque sa jeunesse ne peut découler de préoccupations à courte vue.

En Centrafrique, l’enseignement du russe sera obligatoire à l’université, dès la prochaine année académique. Une nouvelle interprétée au Kremlin comme la preuve du rayonnement grandissant de la Russie en Afrique. Cela se ferait aux dépens de l’espagnol. Mais dans ce choix d’importance opéré par les dirigeants centrafricains qui est le véritable gagnant ?

Si elle a été beaucoup commentée à Moscou, l’information n’a pas fait l’objet d’une communication débordante, de la part des autorités de Bangui. Comme si ces dernières n’osaient trop assumer leur décision. Qu’ils enseignent abondamment le russe dans un département de la faculté des lettres, pourquoi pas ? Par contre, rendre cette langue obligatoire pour tous est profondément troublant, au regard des révélations sur la place prépondérante que semblent prendre les mercenaires russes dans ce pays et ailleurs.

Car, le choix des langues dans lesquelles un peuple éduque sa jeunesse implique beaucoup de clairvoyance, une vision stratégique, et ne peut découler de préoccupations sécuritaires ou même financières à courte vue… Aucune activité économique, dans ce pays, même pas celles relatives au diamant, ne justifie que l’on impose à l’élite centrafricaine de parler russe.

Cette langue est pourtant prestigieuse…

Assurément ! Mais, avec toute la respectueuse admiration que nous devons aux grands esprits qui ont porté la culture russe à son rayonnement planétaire durant les siècles passés, l’on se doit d’admettre que la Russie d’aujourd’hui n’a plus les arguments qui justifieraient que des dirigeants un tant soit peu sérieux, en Afrique, l’indiquent à leur peuple comme horizon à atteindre.

Après la nomination, cette semaine, de Parag Agrawal à la présidence du réseau Twitter, aux Etats-Unis, le responsable d’un forum de recherche sur la diaspora indienne a énuméré, sur RFI, les raisons du succès des Indiens dans ces multinationales. La principale étant la qualité de leur éducation. « Qui est en anglais et leur permet de s’adapter et d’être acceptés dans le monde entier ». Puis il a ajouté que ces jeunes Indiens ont grandi dans un monde démocratique, ce qui les distinguerait des Chinois.

La semaine même où un jeune Indien de 37 ans arrive au firmament d’une des plus impressionnantes entreprises de la planète, les dirigeants centrafricains, eux, promettaient à leur jeunesse l’impasse de programmes russes qui n’ont même pas encore été conçus.

Le russe peut offrir des perspectives tout aussi brillantes, qui sait ?

Cela se serait su ! En décembre 2016, alors que la Russie était accusée d’avoir piraté la présidentielle américaine, pour favoriser l’élection de Donald Trump, Barack Obama, encore président pour quelques semaines, s’était mis en colère, pour rappeler à Vladimir Poutine qu’à part le pétrole, le gaz et les armes, son pays, la Russie, ne produisait rien que les autres peuples désiraient acquérir.

Dans sa férocité, Obama n’avait pas tort. Et ce ne sont pas les services de mercenaires, venus, depuis, accroître l’offre russe, qui justifieraient que l’on impose comme modèle d’inspiration aux étudiants centrafricains cette Russie-là. Ils réclament une éducation de qualité, dans des langues d’avenir, qui les fassent rêver, mieux, les propulsent à la conquête du monde !

Auriez-vous émis de telles critiques, s’ils avaient choisi l’allemand ou le japonais ?

L’Allemagne est attrayante, d’où son leadership, en Europe. Et elle crée des produits que l’on aimerait avoir : des marques automobiles parmi les plus prestigieuses au monde, une gamme infinie de produits hi-tech, des machines-outils, etc. Il en est de même pour le Japon. Allemands et Japonais n’imposent pourtant leur langue à personne.

S’il fallait blâmer quelqu’un, ce serait l’ancien recteur de l’Université de Bangui, président de la République centrafricaine, qui n’aurait jamais dû perdre de vue que le rôle d’un leader est d’orienter son peuple dans une direction judicieuse, et de lui indiquer, au besoin, des peuples dont le destin peut l’inspirer et le tirer vers le haut.

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En Centrafrique, l’enseignement du russe sera obligatoire à l’université, dès la prochaine année académique. Une nouvelle interprétée au Kremlin comme la preuve du rayonnement grandissant de la Russie en Afrique. Cela se ferait aux dépens de l’espagnol. Mais dans ce choix d’importance opéré par les dirigeants centrafricains qui est le véritable gagnant ?

Si elle a été beaucoup commentée à Moscou, l’information n’a pas fait l’objet d’une communication débordante, de la part des autorités de Bangui. Comme si ces dernières n’osaient trop assumer leur décision. Qu’ils enseignent abondamment le russe dans un département de la faculté des lettres, pourquoi pas ? Par contre, rendre cette langue obligatoire pour tous est profondément troublant, au regard des révélations sur la place prépondérante que semblent prendre les mercenaires russes dans ce pays et ailleurs.

Car, le choix des langues dans lesquelles un peuple éduque sa jeunesse implique beaucoup de clairvoyance, une vision stratégique, et ne peut découler de préoccupations sécuritaires ou même financières à courte vue… Aucune activité économique, dans ce pays, même pas celles relatives au diamant, ne justifie que l’on impose à l’élite centrafricaine de parler russe.

Cette langue est pourtant prestigieuse…

Assurément ! Mais, avec toute la respectueuse admiration que nous devons aux grands esprits qui ont porté la culture russe à son rayonnement planétaire durant les siècles passés, l’on se doit d’admettre que la Russie d’aujourd’hui n’a plus les arguments qui justifieraient que des dirigeants un tant soit peu sérieux, en Afrique, l’indiquent à leur peuple comme horizon à atteindre.

Après la nomination, cette semaine, de Parag Agrawal à la présidence du réseau Twitter, aux Etats-Unis, le responsable d’un forum de recherche sur la diaspora indienne a énuméré, sur RFI, les raisons du succès des Indiens dans ces multinationales. La principale étant la qualité de leur éducation. « Qui est en anglais et leur permet de s’adapter et d’être acceptés dans le monde entier ». Puis il a ajouté que ces jeunes Indiens ont grandi dans un monde démocratique, ce qui les distinguerait des Chinois.

La semaine même où un jeune Indien de 37 ans arrive au firmament d’une des plus impressionnantes entreprises de la planète, les dirigeants centrafricains, eux, promettaient à leur jeunesse l’impasse de programmes russes qui n’ont même pas encore été conçus.

Le russe peut offrir des perspectives tout aussi brillantes, qui sait ?

Cela se serait su ! En décembre 2016, alors que la Russie était accusée d’avoir piraté la présidentielle américaine, pour favoriser l’élection de Donald Trump, Barack Obama, encore président pour quelques semaines, s’était mis en colère, pour rappeler à Vladimir Poutine qu’à part le pétrole, le gaz et les armes, son pays, la Russie, ne produisait rien que les autres peuples désiraient acquérir.

Dans sa férocité, Obama n’avait pas tort. Et ce ne sont pas les services de mercenaires, venus, depuis, accroître l’offre russe, qui justifieraient que l’on impose comme modèle d’inspiration aux étudiants centrafricains cette Russie-là. Ils réclament une éducation de qualité, dans des langues d’avenir, qui les fassent rêver, mieux, les propulsent à la conquête du monde !

Auriez-vous émis de telles critiques, s’ils avaient choisi l’allemand ou le japonais ?

L’Allemagne est attrayante, d’où son leadership, en Europe. Et elle crée des produits que l’on aimerait avoir : des marques automobiles parmi les plus prestigieuses au monde, une gamme infinie de produits hi-tech, des machines-outils, etc. Il en est de même pour le Japon. Allemands et Japonais n’imposent pourtant leur langue à personne.

S’il fallait blâmer quelqu’un, ce serait l’ancien recteur de l’Université de Bangui, président de la République centrafricaine, qui n’aurait jamais dû perdre de vue que le rôle d’un leader est d’orienter son peuple dans une direction judicieuse, et de lui indiquer, au besoin, des peuples dont le destin peut l’inspirer et le tirer vers le haut.

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