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Emmanuel Macron à la conquête de talents africains

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À une jeune Malienne qui lui opposait fermement ses arguments, lors du sommet Afrique-France de Montpellier, ce 8 octobre 2021, le chef de l'Etat français a fait observer qu'Elisabeth Moreno, désormais « sa » ministre, l'affrontait de manière identique, lors d'une rencontre avec la diaspora africaine en juillet 2019, en présence du président Nana Akuffo-Addo du Ghana. Si l’on veut sincèrement que l’Afrique finisse par s’en sortir un jour, ne faudrait-il pas lui laisser un peu de ses talents ?

Le 28e Sommet Afrique-France s’est donc tenu, ce 8 octobre, à Montpellier, en l’absence des chefs d’Etat africains, mais avec le président Macron, qui avait convié plus de 2 500 Africains ou Franco-Africains. Un président français bousculé par certains des onze participants choisis pour lui donner le change, dans une séance de questions-réponses. Peut-on dire que le pari est réussi ?

Au regard des objectifs qu’il poursuivait, il doit sans doute être satisfait. Mais, si vous avez-suivi « l’édition spéciale », sur RFI, peu après la fin des travaux, vous avez entendu les analyses, posées, de certains des participants qui étaient intervenus, durant la plénière. Deux d’entre eux disaient n’avoir pas reçu de réponses satisfaisantes à leurs questions, et se demandaient si le flou n’était pas délibéré.

L’un d’eux s’est même avancé à suggérer qu’il doutait de la sincérité de tout cet exercice, puis il a conclu qu’il espérait n’avoir pas été instrumentalisé. S’il est une crainte que les organisateurs ne doivent pas minimiser, c’est que des jeunes gens comme celui-là rentrent chez eux avec un tel doute, et que leurs parents et amis, qui leur avaient dit de se méfier, les accueillent avec un : « on t’avait prévenu que tu te ferais avoir ! ».

tous ne rentrent jamais unanimement satisfaits d’un tel rassemblement

L’on aurait tort de faire comme s’ils étaient allés à un congrès de parti ou à un meeting politique. La plupart voulaient croire qu’ils peuvent faire enfin confiance à une France dont certains d’entre eux se méfiaient héréditairement. Ce serait une erreur de les prendre pour une foule que l’on aurait retournée. D’autant que, comme beaucoup parmi eux l’ont répété, leurs proches vivent cette excursion comme une trahison. La suite doit absolument leur donner raison d’y avoir cru. Sinon, d’autres incompréhensions suivront, et les anciennes grandiront.

Pour le reste, ce sommet, qui a porté toutes sortes de dénominations à travers le temps : « Sommet franco-africain », Conférence au Sommet des chefs d’Etat de France et d’Afrique… est pratiquement une marque déposée, une appellation contrôlée. Soustrayez-en les chefs d’Etat africains, et cela devient autre chose, ne serait-ce qu’en raison de ce que l’on appelle, en droit, le parallélisme des formes.

Sur un tout autre sujet, Emmanuel Macron lui-même a répondu qu’il devait bien traiter avec ceux qui étaient aux commandes des Etats africains. Parce que ses interlocuteurs de Montpellier ne lui seraient d’aucun secours s’il devait obtenir une autorisation de survol quelque part pour les avions de l’armée française. Qu’ils tiennent les Etats par la grâce d’un coup d’Etat ou au nom d’un troisième mandat, ils comptent, même si on ne les prend pas comme partenaires. Et puis, dans la mesure où certains, comme l’a reconnu le président Macron, sont parfaitement honorables, on ne peut laisser leur place à table à la société civile, sans risquer d’autres psychodrames.

Finalement, rien ne vous a donc surpris agréablement dans cette rencontre ?

Agréablement, peut-être pas. Mais il n’est pas banal de voir Achille Mbembe en « cheville ouvrière », comme on l’a qualifié, d’un sommet Afrique-France. On n’est pas obligé d’applaudir. Mais, si les chefs d’Etat africains ne se sont pas aperçus, depuis près de quatre décennies, de ce que vaut Achille Mbembe, que voulez-vous que nous y fassions ? S’il avait eu à choisir entre la France et un Etat africain, le choix, nous en sommes convaincus, n’aurait fait l’ombre d’aucun doute. Il faut juste espérer que la France, après les footballeurs et tant d’autres sportifs, ne va pas jeter son dévolu sur l’intelligentsia africaine. Si l’on veut sincèrement que l’Afrique finisse par s’en sortir un jour, il faudra lui laisser un peu de ses talents.

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Le 28e Sommet Afrique-France s’est donc tenu, ce 8 octobre, à Montpellier, en l’absence des chefs d’Etat africains, mais avec le président Macron, qui avait convié plus de 2 500 Africains ou Franco-Africains. Un président français bousculé par certains des onze participants choisis pour lui donner le change, dans une séance de questions-réponses. Peut-on dire que le pari est réussi ?

Au regard des objectifs qu’il poursuivait, il doit sans doute être satisfait. Mais, si vous avez-suivi « l’édition spéciale », sur RFI, peu après la fin des travaux, vous avez entendu les analyses, posées, de certains des participants qui étaient intervenus, durant la plénière. Deux d’entre eux disaient n’avoir pas reçu de réponses satisfaisantes à leurs questions, et se demandaient si le flou n’était pas délibéré.

L’un d’eux s’est même avancé à suggérer qu’il doutait de la sincérité de tout cet exercice, puis il a conclu qu’il espérait n’avoir pas été instrumentalisé. S’il est une crainte que les organisateurs ne doivent pas minimiser, c’est que des jeunes gens comme celui-là rentrent chez eux avec un tel doute, et que leurs parents et amis, qui leur avaient dit de se méfier, les accueillent avec un : « on t’avait prévenu que tu te ferais avoir ! ».

tous ne rentrent jamais unanimement satisfaits d’un tel rassemblement

L’on aurait tort de faire comme s’ils étaient allés à un congrès de parti ou à un meeting politique. La plupart voulaient croire qu’ils peuvent faire enfin confiance à une France dont certains d’entre eux se méfiaient héréditairement. Ce serait une erreur de les prendre pour une foule que l’on aurait retournée. D’autant que, comme beaucoup parmi eux l’ont répété, leurs proches vivent cette excursion comme une trahison. La suite doit absolument leur donner raison d’y avoir cru. Sinon, d’autres incompréhensions suivront, et les anciennes grandiront.

Pour le reste, ce sommet, qui a porté toutes sortes de dénominations à travers le temps : « Sommet franco-africain », Conférence au Sommet des chefs d’Etat de France et d’Afrique… est pratiquement une marque déposée, une appellation contrôlée. Soustrayez-en les chefs d’Etat africains, et cela devient autre chose, ne serait-ce qu’en raison de ce que l’on appelle, en droit, le parallélisme des formes.

Sur un tout autre sujet, Emmanuel Macron lui-même a répondu qu’il devait bien traiter avec ceux qui étaient aux commandes des Etats africains. Parce que ses interlocuteurs de Montpellier ne lui seraient d’aucun secours s’il devait obtenir une autorisation de survol quelque part pour les avions de l’armée française. Qu’ils tiennent les Etats par la grâce d’un coup d’Etat ou au nom d’un troisième mandat, ils comptent, même si on ne les prend pas comme partenaires. Et puis, dans la mesure où certains, comme l’a reconnu le président Macron, sont parfaitement honorables, on ne peut laisser leur place à table à la société civile, sans risquer d’autres psychodrames.

Finalement, rien ne vous a donc surpris agréablement dans cette rencontre ?

Agréablement, peut-être pas. Mais il n’est pas banal de voir Achille Mbembe en « cheville ouvrière », comme on l’a qualifié, d’un sommet Afrique-France. On n’est pas obligé d’applaudir. Mais, si les chefs d’Etat africains ne se sont pas aperçus, depuis près de quatre décennies, de ce que vaut Achille Mbembe, que voulez-vous que nous y fassions ? S’il avait eu à choisir entre la France et un Etat africain, le choix, nous en sommes convaincus, n’aurait fait l’ombre d’aucun doute. Il faut juste espérer que la France, après les footballeurs et tant d’autres sportifs, ne va pas jeter son dévolu sur l’intelligentsia africaine. Si l’on veut sincèrement que l’Afrique finisse par s’en sortir un jour, il faudra lui laisser un peu de ses talents.

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