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Donald Trump contre Nicolas Maduro, deuxième round

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À quelques jours près, l’investiture du président américain va coïncider avec la prise de fonction du n°1 vénézuélien. Les relations entre Washington et Caracas seront-elles aussi houleuses que dans le passé ?

À quelques semaines du 20 janvier 2025, le chercheur Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques, décrypte au micro de Clotide Dumay les relations complexes qui unissent Washington à Caracas.

RFI : Les rapports entre le Venezuela et les États-Unis ont été exécrables pendant le premier mandat de Donald Trump. À quoi faut-il s’attendre à partir de 2025 ?

Christophe Ventura : Il faut se rappeler qu’aux yeux de Nicolas Maduro, Donald Trump est l’auteur de la politique de « pression maximale » qui a pesé sur Caracas. Autrement dit, l’impossibilité pour le Venezuela d’accéder au marché énergétique mondial et d’exporter son pétrole, ainsi que des centaines d’autres mesures de sanctions. Elles ont visé aussi bien l’économie que l’État ou les dirigeants vénézuéliens et elles ont largement contribué à l’effondrement du pays, avec des conséquences dramatiques comme l’exode de millions de personnes.

En revanche, elles n’ont pas atteint leur principal objectif, qui consistait à faire tomber Nicolas Maduro afin qu’il quitte le pouvoir. Donald Trump est forcé de se dire que ce président vénézuélien, qu’il pensait déloger très vite, s’est montré plus teigneux qu’attendu et lui a tenu tête. Le deuxième chapitre s’ouvre en janvier 2025 avec une forte dose d’incertitude, compte tenu de l’imprévisibilité de Donald Trump. Veut-il passer un accord avec Maduro, par lequel il reconnaîtrait l’élection très contestée du mois de juillet, en échange d’un accès facilité au pétrole vénézuélien afin de prendre la Chine et la Russie de vitesse ? C’est possible, on sait qu’il veut reconstituer les réserves stratégiques des États-Unis et ne souhaite pas utiliser le pétrole américain pour alimenter les cours mondiaux. Il pourrait négocier avec le Venezuela, lui rouvrir la porte des marchés à condition que Washington en devienne le client privilégié. Et à ce titre, la question migratoire et le sort des centaines de milliers de Vénézuéliens exilés sur le sol américain, que Trump a promis de déporter, ferait à coup sûr partie des discussions. Mais attention : à ce jour, nous n’avons aucune indication qu’un tel deal soit sur la table.

RFI : Avec des personnalités comme Marco Rubio ou Elon Musk, Donald Trump s’est entouré de partisans d’une ligne dure vis-à-vis de Caracas, faut-il y voir un signe de fermeté ?

Christophe Ventura : Jusqu’à sa nomination annoncée au poste de secrétaire d’État, Marco Rubio faisait effectivement la pluie et le beau temps au Congrès en matière de politique latino-américaine. C’est un fils d'exilé cubain, viscéralement anticommuniste, qui est capable de mettre sur le même plan Nicolas Maduro et une dirigeante progressiste comme la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum. Et qui milite pour l’élimination pure et simple des pouvoirs des régimes cubain et vénézuélien.

En revanche, il y a d’autres membres de son entourage, comme Tulsi Gabbard, pressentie à la Direction du Renseignement intérieur, qui sont plus modérés. Non pas qu’elle apprécie Maduro, mais son orientation isolationniste l’a souvent poussée à ferrailler avec Marco Rubio sur ces sujets-là, au nom du non-interventionnisme. On verra laquelle de ces lignes domine, mais au bout du compte, c’est bien Trump qui tranche.

RFI : Près de 2 400 personnes ont été arrêtées au Venezuela depuis le mois de juillet. Dans quel état se trouve l’opposition et quel est son avenir ?

Christophe Ventura : Elle est à la fois forte et limitée. Forte, parce qu'elle représente un mouvement de fond dans la société vénézuélienne, il n’y a aucun doute là-dessus. Elle a réussi à s'unir pour la présidentielle de 2024 et elle dispose d’un leadership fort, mais qui ne fait pas l'unanimité au sein des diverses organisations politiques qui composent l’opposition.

Sa figure la plus affirmée, Maria Machado, est perçue comme ayant des positions trop intransigeantes, une partie de l'opposition vénézuélienne aimerait pouvoir négocier politiquement avec Maduro. Et la population est fatiguée, les manifestations sont plutôt clairsemées. Il n’y a pas ces temps-ci de vague d'adhésion qui profite à qui que ce soit.

Donald Trump veut blanchir son casier judiciaire

Les avocats du président-élu ont officiellement réclamé l'annulation de sa condamnation pénale dans l'affaire Stormy Daniels, s’appuyant sur la grâce accordée, il y a quelques jours, par Joe Biden à son fils Hunter.

Hunter Biden avait été reconnu coupable de détention illégale d’armes à feu et de fraude fiscale, il attendait de connaître sa peine. Mais le président sortant l'a gracié, affirmant qu'il avait été injustement accusé et traité différemment parce qu’il était son fils.

Les avocats de Donald Trump ont saisi la balle au bond : ils voient dans les propos de Joe Biden une condamnation de son propre ministère de la Justice, « celui-là même qui a coordonné et supervisé la chasse aux sorcières politique et l’interférence électorale contre le président Trump ».

Donald Trump avait été reconnu coupable de falsification de comptes pour dissimuler le paiement de pots-de-vin à une actrice porno avec laquelle il aurait eu une liaison, ce qu’il a toujours nié. Après la victoire de Donald Trump à la présidentielle, le juge Merchan avait déjà repoussé à une date indéfinie le prononcé de la peine. Il doit maintenant décider si, comme le président élu le réclame, il annule sa condamnation, ou s’il prononce une suspension de ses conséquences légales jusqu’à la fin du second mandat de Donald Trump.

Un pas en arrière au Pentagone

À lire leWall Street Journal, Pete Hegseth serait tout près de la sortie. C'était le premier choix de Donald Trump pour l'énorme portefeuille de la Défense, ses trois millions d'employés et son budget colossal de 820 milliards de dollars. Et son profil avait tout de suite fait tousser le monde militaire : vétéran de l'armée américaine et décoré en Irak, oui. Mais surtout, présentateur star de la chaîne Fox News, plus connu pour ses diatribes anti-woke que pour sa connaissance de la machinerie administrative, et très vite épinglé pour de supposées frasques sexuelles.

Que s'est-il passé en 2017 ? A t-il oui ou non agressé une femme, après lui avoir confisqué son téléphone et bloqué la porte de sa chambre d'hôtel ? L'avait-il droguée à son insu, l’a-t-il ensuite payée pour qu'elle se taise ? Accusations scabreuses que l'avocat de Pete Hegseth récuse, mais il y en a d'autres, parues dans le New Yorker. Hegseth, viré de son poste de dirigeant par deux associations d'anciens combattants. Hegseth et son amour de l’alcool, beaucoup d’alcool. On l'a vu, selon les sources du New Yorker, ivre mort à de très nombreuses reprises lors d'évènements publics. On ne compte plus les épisodes où il s’est écroulé sur des convives lors de soirées officielles, où il a fallu le soutenir à bout de bras, le sortir et le mettre dans un taxi, ou « le laisser comater à l'arrière d'un bus ». Ajoutez à ce paysage sa gestion financière parfois cataclysmique et vous comprendrez qu’il n’y a pas de quoi briller dans l’univers très conservateur des élus républicains.

Le Pentagone semble s’éloigner, puisque même les caciques du parti de Donald Trump commencent à se poser la question : même s'il n'y a pas de mise en cause judiciaire, peut-il encore passer la barre du Sénat qui doit valider sa nomination ? Donald Trump lui-même serait sur la piste d'un remplaçant et Ron DeSantis serait le mieux placé. Le gouverneur de Floride, ancien rival de Trump à la primaire républicaine, ne cache pas qu'il veut, lui aussi, se débarrasser de certains mesures d'égalité des chances mises en place dans l'armée. Il en avait parlé à CNN au mois de juillet, avec un programme-choc. Fini le recrutement des personnes transgenres, la lutte contre l'extrémisme au sein du Pentagone ou l'adaptation des forces armées au changement climatique. DeSantis n'est pas encore désigné, le Wall Street Journal indique que Trump y réfléchit, mais que d'autres noms pourraient sortir du chapeau d'ici à la fin de la semaine.

Un milliard pour la forêt amazonienne

C'est la somme que souhaite mobiliser l'Équateur, pourtant criblé de dettes depuis la pandémie de Covid-19, mais qui surfe sur un instrument financier dont le succès ne se dément plus : les programmes « dettes contre nature ». Sur le papier, le mécanisme est simple : un État renégocie sa dette dans des termes plus avantageux, à condition que l'argent économisé profite à des initiatives de préservation de la nature. L'Équateur entend financer par ce biais des projets de restauration et d'entretien de sa forêt amazonienne et vient d’entamer des démarches boursières en ce sens. L’an dernier (2023), il était déjà parvenu à mobiliser un montant record, plus d’un milliard et demi de dollars, à destination de l’archipel des Galápagos.

Mais ce montage suscite aussi des critiques : il s'agit d'opérations financières complexes, à plusieurs intermédiaires, qui pâtissent d'un manque de transparence, en particulier du point de vue du pilotage des actions de terrain. Ces critiques ne sont pas nouvelles, les programmes « dettes contre nature » remontent aux années 1980, à l'époque de la crise de la dette en Amérique latine. Tombé dans l’oubli, cet outil connaît un regain d'intérêt ces dernières années, puisque, outre l’Équateur, quatre autres pays y ont eu recours récemment : Belize, la Barbade, les Seychelles et le Gabon.

L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

Il est désormais possible de voyager en avion entre la Martinique et Trinidad : le premier appareil de la compagnie Caribbean Airlines s’est posé hier (3 décembre 2024) sur le tarmac de l’aéroport Aimé Césaire à Fort-de-France.

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À quelques semaines du 20 janvier 2025, le chercheur Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques, décrypte au micro de Clotide Dumay les relations complexes qui unissent Washington à Caracas.

RFI : Les rapports entre le Venezuela et les États-Unis ont été exécrables pendant le premier mandat de Donald Trump. À quoi faut-il s’attendre à partir de 2025 ?

Christophe Ventura : Il faut se rappeler qu’aux yeux de Nicolas Maduro, Donald Trump est l’auteur de la politique de « pression maximale » qui a pesé sur Caracas. Autrement dit, l’impossibilité pour le Venezuela d’accéder au marché énergétique mondial et d’exporter son pétrole, ainsi que des centaines d’autres mesures de sanctions. Elles ont visé aussi bien l’économie que l’État ou les dirigeants vénézuéliens et elles ont largement contribué à l’effondrement du pays, avec des conséquences dramatiques comme l’exode de millions de personnes.

En revanche, elles n’ont pas atteint leur principal objectif, qui consistait à faire tomber Nicolas Maduro afin qu’il quitte le pouvoir. Donald Trump est forcé de se dire que ce président vénézuélien, qu’il pensait déloger très vite, s’est montré plus teigneux qu’attendu et lui a tenu tête. Le deuxième chapitre s’ouvre en janvier 2025 avec une forte dose d’incertitude, compte tenu de l’imprévisibilité de Donald Trump. Veut-il passer un accord avec Maduro, par lequel il reconnaîtrait l’élection très contestée du mois de juillet, en échange d’un accès facilité au pétrole vénézuélien afin de prendre la Chine et la Russie de vitesse ? C’est possible, on sait qu’il veut reconstituer les réserves stratégiques des États-Unis et ne souhaite pas utiliser le pétrole américain pour alimenter les cours mondiaux. Il pourrait négocier avec le Venezuela, lui rouvrir la porte des marchés à condition que Washington en devienne le client privilégié. Et à ce titre, la question migratoire et le sort des centaines de milliers de Vénézuéliens exilés sur le sol américain, que Trump a promis de déporter, ferait à coup sûr partie des discussions. Mais attention : à ce jour, nous n’avons aucune indication qu’un tel deal soit sur la table.

RFI : Avec des personnalités comme Marco Rubio ou Elon Musk, Donald Trump s’est entouré de partisans d’une ligne dure vis-à-vis de Caracas, faut-il y voir un signe de fermeté ?

Christophe Ventura : Jusqu’à sa nomination annoncée au poste de secrétaire d’État, Marco Rubio faisait effectivement la pluie et le beau temps au Congrès en matière de politique latino-américaine. C’est un fils d'exilé cubain, viscéralement anticommuniste, qui est capable de mettre sur le même plan Nicolas Maduro et une dirigeante progressiste comme la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum. Et qui milite pour l’élimination pure et simple des pouvoirs des régimes cubain et vénézuélien.

En revanche, il y a d’autres membres de son entourage, comme Tulsi Gabbard, pressentie à la Direction du Renseignement intérieur, qui sont plus modérés. Non pas qu’elle apprécie Maduro, mais son orientation isolationniste l’a souvent poussée à ferrailler avec Marco Rubio sur ces sujets-là, au nom du non-interventionnisme. On verra laquelle de ces lignes domine, mais au bout du compte, c’est bien Trump qui tranche.

RFI : Près de 2 400 personnes ont été arrêtées au Venezuela depuis le mois de juillet. Dans quel état se trouve l’opposition et quel est son avenir ?

Christophe Ventura : Elle est à la fois forte et limitée. Forte, parce qu'elle représente un mouvement de fond dans la société vénézuélienne, il n’y a aucun doute là-dessus. Elle a réussi à s'unir pour la présidentielle de 2024 et elle dispose d’un leadership fort, mais qui ne fait pas l'unanimité au sein des diverses organisations politiques qui composent l’opposition.

Sa figure la plus affirmée, Maria Machado, est perçue comme ayant des positions trop intransigeantes, une partie de l'opposition vénézuélienne aimerait pouvoir négocier politiquement avec Maduro. Et la population est fatiguée, les manifestations sont plutôt clairsemées. Il n’y a pas ces temps-ci de vague d'adhésion qui profite à qui que ce soit.

Donald Trump veut blanchir son casier judiciaire

Les avocats du président-élu ont officiellement réclamé l'annulation de sa condamnation pénale dans l'affaire Stormy Daniels, s’appuyant sur la grâce accordée, il y a quelques jours, par Joe Biden à son fils Hunter.

Hunter Biden avait été reconnu coupable de détention illégale d’armes à feu et de fraude fiscale, il attendait de connaître sa peine. Mais le président sortant l'a gracié, affirmant qu'il avait été injustement accusé et traité différemment parce qu’il était son fils.

Les avocats de Donald Trump ont saisi la balle au bond : ils voient dans les propos de Joe Biden une condamnation de son propre ministère de la Justice, « celui-là même qui a coordonné et supervisé la chasse aux sorcières politique et l’interférence électorale contre le président Trump ».

Donald Trump avait été reconnu coupable de falsification de comptes pour dissimuler le paiement de pots-de-vin à une actrice porno avec laquelle il aurait eu une liaison, ce qu’il a toujours nié. Après la victoire de Donald Trump à la présidentielle, le juge Merchan avait déjà repoussé à une date indéfinie le prononcé de la peine. Il doit maintenant décider si, comme le président élu le réclame, il annule sa condamnation, ou s’il prononce une suspension de ses conséquences légales jusqu’à la fin du second mandat de Donald Trump.

Un pas en arrière au Pentagone

À lire leWall Street Journal, Pete Hegseth serait tout près de la sortie. C'était le premier choix de Donald Trump pour l'énorme portefeuille de la Défense, ses trois millions d'employés et son budget colossal de 820 milliards de dollars. Et son profil avait tout de suite fait tousser le monde militaire : vétéran de l'armée américaine et décoré en Irak, oui. Mais surtout, présentateur star de la chaîne Fox News, plus connu pour ses diatribes anti-woke que pour sa connaissance de la machinerie administrative, et très vite épinglé pour de supposées frasques sexuelles.

Que s'est-il passé en 2017 ? A t-il oui ou non agressé une femme, après lui avoir confisqué son téléphone et bloqué la porte de sa chambre d'hôtel ? L'avait-il droguée à son insu, l’a-t-il ensuite payée pour qu'elle se taise ? Accusations scabreuses que l'avocat de Pete Hegseth récuse, mais il y en a d'autres, parues dans le New Yorker. Hegseth, viré de son poste de dirigeant par deux associations d'anciens combattants. Hegseth et son amour de l’alcool, beaucoup d’alcool. On l'a vu, selon les sources du New Yorker, ivre mort à de très nombreuses reprises lors d'évènements publics. On ne compte plus les épisodes où il s’est écroulé sur des convives lors de soirées officielles, où il a fallu le soutenir à bout de bras, le sortir et le mettre dans un taxi, ou « le laisser comater à l'arrière d'un bus ». Ajoutez à ce paysage sa gestion financière parfois cataclysmique et vous comprendrez qu’il n’y a pas de quoi briller dans l’univers très conservateur des élus républicains.

Le Pentagone semble s’éloigner, puisque même les caciques du parti de Donald Trump commencent à se poser la question : même s'il n'y a pas de mise en cause judiciaire, peut-il encore passer la barre du Sénat qui doit valider sa nomination ? Donald Trump lui-même serait sur la piste d'un remplaçant et Ron DeSantis serait le mieux placé. Le gouverneur de Floride, ancien rival de Trump à la primaire républicaine, ne cache pas qu'il veut, lui aussi, se débarrasser de certains mesures d'égalité des chances mises en place dans l'armée. Il en avait parlé à CNN au mois de juillet, avec un programme-choc. Fini le recrutement des personnes transgenres, la lutte contre l'extrémisme au sein du Pentagone ou l'adaptation des forces armées au changement climatique. DeSantis n'est pas encore désigné, le Wall Street Journal indique que Trump y réfléchit, mais que d'autres noms pourraient sortir du chapeau d'ici à la fin de la semaine.

Un milliard pour la forêt amazonienne

C'est la somme que souhaite mobiliser l'Équateur, pourtant criblé de dettes depuis la pandémie de Covid-19, mais qui surfe sur un instrument financier dont le succès ne se dément plus : les programmes « dettes contre nature ». Sur le papier, le mécanisme est simple : un État renégocie sa dette dans des termes plus avantageux, à condition que l'argent économisé profite à des initiatives de préservation de la nature. L'Équateur entend financer par ce biais des projets de restauration et d'entretien de sa forêt amazonienne et vient d’entamer des démarches boursières en ce sens. L’an dernier (2023), il était déjà parvenu à mobiliser un montant record, plus d’un milliard et demi de dollars, à destination de l’archipel des Galápagos.

Mais ce montage suscite aussi des critiques : il s'agit d'opérations financières complexes, à plusieurs intermédiaires, qui pâtissent d'un manque de transparence, en particulier du point de vue du pilotage des actions de terrain. Ces critiques ne sont pas nouvelles, les programmes « dettes contre nature » remontent aux années 1980, à l'époque de la crise de la dette en Amérique latine. Tombé dans l’oubli, cet outil connaît un regain d'intérêt ces dernières années, puisque, outre l’Équateur, quatre autres pays y ont eu recours récemment : Belize, la Barbade, les Seychelles et le Gabon.

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