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La fainéantise heureuse selon Jean Giono

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Quand on ne fait rien on rêve et quand on rêve, on crée… L’écrivain Jean Giono (1895-1970) a beaucoup critiqué la notion de travail, liée pour lui à diverses aliénations qui avaient pour nom l’argent, la société de consommation et la civilisation urbaine. Les « vraies richesses » (titre d’un de ses essais, paru en 1936), étaient liées pour lui à la vie rurale et à une forme de ce qu’on n’appelait pas encore « sobriété heureuse », un concept contemporain qui fait écho à cette vision du monde qui pouvait paraître, il y a encore quelques années, complètement dépassée, voire « ringarde ». « Exprimer le monde avec la divine habileté des mains nues » : tel était l’idéal dont s’inspirait Giono, qui avait été profondément marqué par la figure de son père, cordonnier à Manosque (Alpes de Haute-Provence). En « créant joyeusement et librement des souliers » (le verbe « créer » est utilisé par Giono de préférence à « fabriquer » ou « faire »), ce père artisan incarnait une forme de bonheur qui n’a pas survécu à la guerre et aux illusions pacifistes de l’écrivain. Il y a donc une double leçon à tirer des livres de Jean Giono : la première, c’est que l’utopie d’une vie de fainéantise et de contemplation littéraire est toujours séduisante. La seconde, c’est qu’on serait bien inspiré de ne pas croire dur comme fer à ses utopies : le « choc du réel » a été dur pour l’écrivain, qui s’est réfugié après la guerre dans une version plus individuelle du bonheur. « Les gens qui prônent la sobriété heureuse devraient lire Giono pour être mis en alerte sur le décalage entre le mythe et la réalité », et ils devraient savoir « faire la différence entre un poème et un projet de vie, trouver la bonne distance… » (Claire Daudin). Une conférence de Claire Daudin, écrivain, éditrice des "Oeuvres poétiques et dramatiques" de Charles Péguy dans La Pléiade, auteur du "Sourire" (roman, Cerf, 2009), et du "Peintre aux outrages : Charles Filiger" (roman, Cerf, 2018).
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Quand on ne fait rien on rêve et quand on rêve, on crée… L’écrivain Jean Giono (1895-1970) a beaucoup critiqué la notion de travail, liée pour lui à diverses aliénations qui avaient pour nom l’argent, la société de consommation et la civilisation urbaine. Les « vraies richesses » (titre d’un de ses essais, paru en 1936), étaient liées pour lui à la vie rurale et à une forme de ce qu’on n’appelait pas encore « sobriété heureuse », un concept contemporain qui fait écho à cette vision du monde qui pouvait paraître, il y a encore quelques années, complètement dépassée, voire « ringarde ». « Exprimer le monde avec la divine habileté des mains nues » : tel était l’idéal dont s’inspirait Giono, qui avait été profondément marqué par la figure de son père, cordonnier à Manosque (Alpes de Haute-Provence). En « créant joyeusement et librement des souliers » (le verbe « créer » est utilisé par Giono de préférence à « fabriquer » ou « faire »), ce père artisan incarnait une forme de bonheur qui n’a pas survécu à la guerre et aux illusions pacifistes de l’écrivain. Il y a donc une double leçon à tirer des livres de Jean Giono : la première, c’est que l’utopie d’une vie de fainéantise et de contemplation littéraire est toujours séduisante. La seconde, c’est qu’on serait bien inspiré de ne pas croire dur comme fer à ses utopies : le « choc du réel » a été dur pour l’écrivain, qui s’est réfugié après la guerre dans une version plus individuelle du bonheur. « Les gens qui prônent la sobriété heureuse devraient lire Giono pour être mis en alerte sur le décalage entre le mythe et la réalité », et ils devraient savoir « faire la différence entre un poème et un projet de vie, trouver la bonne distance… » (Claire Daudin). Une conférence de Claire Daudin, écrivain, éditrice des "Oeuvres poétiques et dramatiques" de Charles Péguy dans La Pléiade, auteur du "Sourire" (roman, Cerf, 2009), et du "Peintre aux outrages : Charles Filiger" (roman, Cerf, 2018).
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