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La saga Pita Limjaroenrat ou les limites du progressisme thaïlandais

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À la tête du Move Forward, son parti progressiste, Pita Limjaroenrat a raflé le vote populaire aux dernières législatives thaïlandaises et a failli renverser la table en devenant Premier ministre. Il a raté la nomination d'un cheveu face au poids des élites conservatrices. Cependant, son programme infuse déjà la société et pourrait déboucher sur une mini révolution politique d'ici à quelques années.

Démilitariser, démonopoliser, décentraliser. En trois mots, il a décapé la campagne des législatives. La jeunesse thaïlandaise a bien sûr voté pour lui. Tous les étudiants qui ont grandi avec la junte militaire et qui n'en peuvent plus d'un système corseté par les généraux ont cru jusqu'au bout en ce député de 42 ans, formé dans les meilleures universités thaïlandaises, intello diplômé d'Harvard et du MIT. Mais Pita a séduit au-delà de son électorat naturel. Son parti, le Move Forward, est allé gratter des voix à Bangkok et dans le nord du pays. Avec 151 sièges sur 500, une coalition progressiste semblait possible et l'ancien monde tout près de disparaître, jusqu'à ce qu'il se réveille.

« La Constitution telle qu'elle est actuellement a justement été faite pour pouvoir bloquer les propositions jugées inacceptables et il n'a pas eu suffisamment de soutien au Sénat pour passer », affirme Marie-Sybille de Vienne, professeure émérite à l'Inalco et spécialiste de la Thaïlande. « Lorsque le Move Forward, un parti d'une réforme constitutionnelle, a voulu toucher à ce qui tournait autour de la monarchie, d'abord abolir l'article 112 sur le lèse-majesté, a été une ligne rouge. C'était radical, alors que ce qu'il fallait, c'était en modifier l'application, en la restreignant de manière considérable, sans la supprimer », ajoute-t-elle.

Par deux fois, Pita se heurte au mur du réel. Il a besoin des sénateurs pour devenir Premier ministre, mais ces derniers, aux ordres de l'armée, ne le laisseront jamais passer. Deux votes, deux échecs, et pas le temps de respirer. La Cour constitutionnelle thaïlandaise l'accuse très opportunément d'avoir violé la loi électorale et ordonne la suspension de son mandat de député. Il ne sera pas chef du gouvernement. En tout cas, pas cette fois-ci.

Pita l'étoile filante a-t-il fait tout cela pour rien ?

« Quand vous lisez le programme déposé et lu par l'actuel Premier ministre devant l'Assemblée, il a bien annoncé une réforme constitutionnelle et il a annoncé une réforme majeure de l'armée en reprenant une des grandes revendications du mouvement roi qui était la suppression du service militaire, qui est par conscription et par tirage au sort et qui dure deux ans. Donc, on ne peut pas dire que le Move Forward ait perdu son audience, tant s'en faut. Et la réforme constitutionnelle avec un comité d'experts juridiques qui va travailler dessus, il est évident qu'elle va supprimer la désignation du Premier ministre par les deux chambres réunies. À la limite, je dirais que la composition de Sénat est secondaire. Ce qui est essentiel, c'est qu'il soit dégagé du choix d'un Premier ministre que le choix du Premier ministre repose exclusivement sur une Chambre des députés élus. Et c'est bien ça qui est sous le coude dans la réforme constitutionnelle », explique Marie-Sybille de Vienne.

On verra d'ici à la fin de la mandature si le progressisme à la Pita a de l'avenir, lui n'a que 42 ans et reste très populaire. Il n'a pas dit son dernier mot.

À lire aussiThaïlande : la candidature de Pita Limjaroenrat au poste de Premier ministre déclarée illégale par les parlementaires

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Démilitariser, démonopoliser, décentraliser. En trois mots, il a décapé la campagne des législatives. La jeunesse thaïlandaise a bien sûr voté pour lui. Tous les étudiants qui ont grandi avec la junte militaire et qui n'en peuvent plus d'un système corseté par les généraux ont cru jusqu'au bout en ce député de 42 ans, formé dans les meilleures universités thaïlandaises, intello diplômé d'Harvard et du MIT. Mais Pita a séduit au-delà de son électorat naturel. Son parti, le Move Forward, est allé gratter des voix à Bangkok et dans le nord du pays. Avec 151 sièges sur 500, une coalition progressiste semblait possible et l'ancien monde tout près de disparaître, jusqu'à ce qu'il se réveille.

« La Constitution telle qu'elle est actuellement a justement été faite pour pouvoir bloquer les propositions jugées inacceptables et il n'a pas eu suffisamment de soutien au Sénat pour passer », affirme Marie-Sybille de Vienne, professeure émérite à l'Inalco et spécialiste de la Thaïlande. « Lorsque le Move Forward, un parti d'une réforme constitutionnelle, a voulu toucher à ce qui tournait autour de la monarchie, d'abord abolir l'article 112 sur le lèse-majesté, a été une ligne rouge. C'était radical, alors que ce qu'il fallait, c'était en modifier l'application, en la restreignant de manière considérable, sans la supprimer », ajoute-t-elle.

Par deux fois, Pita se heurte au mur du réel. Il a besoin des sénateurs pour devenir Premier ministre, mais ces derniers, aux ordres de l'armée, ne le laisseront jamais passer. Deux votes, deux échecs, et pas le temps de respirer. La Cour constitutionnelle thaïlandaise l'accuse très opportunément d'avoir violé la loi électorale et ordonne la suspension de son mandat de député. Il ne sera pas chef du gouvernement. En tout cas, pas cette fois-ci.

Pita l'étoile filante a-t-il fait tout cela pour rien ?

« Quand vous lisez le programme déposé et lu par l'actuel Premier ministre devant l'Assemblée, il a bien annoncé une réforme constitutionnelle et il a annoncé une réforme majeure de l'armée en reprenant une des grandes revendications du mouvement roi qui était la suppression du service militaire, qui est par conscription et par tirage au sort et qui dure deux ans. Donc, on ne peut pas dire que le Move Forward ait perdu son audience, tant s'en faut. Et la réforme constitutionnelle avec un comité d'experts juridiques qui va travailler dessus, il est évident qu'elle va supprimer la désignation du Premier ministre par les deux chambres réunies. À la limite, je dirais que la composition de Sénat est secondaire. Ce qui est essentiel, c'est qu'il soit dégagé du choix d'un Premier ministre que le choix du Premier ministre repose exclusivement sur une Chambre des députés élus. Et c'est bien ça qui est sous le coude dans la réforme constitutionnelle », explique Marie-Sybille de Vienne.

On verra d'ici à la fin de la mandature si le progressisme à la Pita a de l'avenir, lui n'a que 42 ans et reste très populaire. Il n'a pas dit son dernier mot.

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