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Stellina Chen, caricaturiste taïwanaise: «L'humour est une bonne façon d'absorber l'information»

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Direction Taïwan : Stellina Chen est une caricaturiste qui fait partie du collectif Cartooning for Peace. Cartooning for Peace permet de faire dialoguer les dessinateurs entre eux et de confronter leurs différentes nuances idéologiques. Son réseau donne une visibilité et un appui à ceux qui sont empêchés d’exercer librement leur métier ou dont la liberté est menacé. Avec sa plume, ou plutôt son coup de crayon, elle relate avec humour l’actualité mondiale.

(Rediffusion du 2 octobre 2022)

Stellina Chen : J’ai rejoint l’organisation Cartooning for Peace en 2018, et j’ai commencé à dessiner en 2017. Donc, au bout d’un an, j'ai postulé pour rejoindre l’organisation basée à Paris, créée par Plantu, le caricaturiste français. Ils nous aident à entrer en contact avec des médias français, mais leur but, c'est d’aider des caricaturistes dans le monde, dans des pays menacés par la dictature. Et maintenant, à cause de sa proximité avec la Chine, Taïwan est en haut de leur liste !

RFI : Comment procédez-vous pour trouver votre inspiration ?

Je regarde l’actualité et je cherche pendant une heure quelque chose qui va m’intéresser, jusqu’à ce que je trouve un angle, une idée ou une petite phrase sur lesquels je puisse travailler. Le procédé est compliqué à expliquer : par exemple, lorsque que Nancy Pelosi est venue à Taïwan, tout le monde se rappelle son tailleur rose et ses chaussures blanches à talons hauts assez emblématiques. Donc, je me suis demandée comment je pourrais utiliser ça comme symbole, ce costume, que tout le monde pourrait reconnaître immédiatement, et comment je pourrais le transformer. Puis, j’ai pensé à la forme de Taïwan, quand on regarde, ça ressemble à un talon. Et comme elle utilisait cette excuse de visite à Taïwan pour marcher sur une ligne rouge, pour voir jusqu’où cette ligne allait d’ailleurs pour la Chine, je me suis dit que j’allais transformer le talon en forme de Taïwan en train de s’appuyer sur les doigts de pied de Xi Jinping, c’était parfait. C’était un point de rupture que je pouvais exploiter.

En faisant ce genre de dessin, tout en étant taïwanaise, n’êtes-vous pas inquiète pour votre sécurité ?

Pour être honnête, en vivant à Taïwan, je ne me sens pas menacée, on est toujours en sécurité à Taïwan, il n’y a pas de censure, et nous sommes bien protégés par notre gouvernement. Nous avons notre liberté. Mais oui, je ne me sentirai pas autant en sécurité en voyageant en Chine, ou même à Hong Kong maintenant. Je m’inquiète de la sécurité de manière générale. Mais il y a bien sûr une sorte de cyber-armée en ligne, sur Instagram, sur Twitter, je reçois une multitude de commentaires me disant de retourner dans mon pays, et c’est souvent à propos de dessins sur la Chine. Je ne pense même pas que ce soit des humains derrière tout ça, juste des messages générés automatiquement ! Donc parfois, je ne regarde même pas, je laisse couler.

Pourquoi pensez-vous qu’il est important de mettre de l’humour dans des contextes qui sont parfois tragiques ?

Le monde est plein d’actualités tragiques, constamment, et si l’on ne peut pas rire de certaines choses de temps en temps, ce serait vraiment triste. Par ailleurs, je pense que l’humour est une bonne façon pour les gens d’absorber de nouvelles informations, lorsque l’on rit de quelque chose, on l’intègre aussi, parfois sans s’en rendre compte. Par exemple, lorsque l’on lit un article, c’est au moins 1 000 mots, il faut se mettre dedans et peut-être qu’on laisse tomber en plein milieu, en se disant qu’on n’a pas le temps, ou bien que c’est trop de blabla… Mais un dessin, c’est très puissant. En cinq secondes, on perçoit l’humour, le sarcasme, ça s’imprime dans votre mémoire. Et cela vous prend cinq secondes pour dire « ah oui, tiens, on peut le voir comme ça ».

À lire aussiQuinze ans après les caricatures danoises, où en est le dessin de presse ?

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(Rediffusion du 2 octobre 2022)

Stellina Chen : J’ai rejoint l’organisation Cartooning for Peace en 2018, et j’ai commencé à dessiner en 2017. Donc, au bout d’un an, j'ai postulé pour rejoindre l’organisation basée à Paris, créée par Plantu, le caricaturiste français. Ils nous aident à entrer en contact avec des médias français, mais leur but, c'est d’aider des caricaturistes dans le monde, dans des pays menacés par la dictature. Et maintenant, à cause de sa proximité avec la Chine, Taïwan est en haut de leur liste !

RFI : Comment procédez-vous pour trouver votre inspiration ?

Je regarde l’actualité et je cherche pendant une heure quelque chose qui va m’intéresser, jusqu’à ce que je trouve un angle, une idée ou une petite phrase sur lesquels je puisse travailler. Le procédé est compliqué à expliquer : par exemple, lorsque que Nancy Pelosi est venue à Taïwan, tout le monde se rappelle son tailleur rose et ses chaussures blanches à talons hauts assez emblématiques. Donc, je me suis demandée comment je pourrais utiliser ça comme symbole, ce costume, que tout le monde pourrait reconnaître immédiatement, et comment je pourrais le transformer. Puis, j’ai pensé à la forme de Taïwan, quand on regarde, ça ressemble à un talon. Et comme elle utilisait cette excuse de visite à Taïwan pour marcher sur une ligne rouge, pour voir jusqu’où cette ligne allait d’ailleurs pour la Chine, je me suis dit que j’allais transformer le talon en forme de Taïwan en train de s’appuyer sur les doigts de pied de Xi Jinping, c’était parfait. C’était un point de rupture que je pouvais exploiter.

En faisant ce genre de dessin, tout en étant taïwanaise, n’êtes-vous pas inquiète pour votre sécurité ?

Pour être honnête, en vivant à Taïwan, je ne me sens pas menacée, on est toujours en sécurité à Taïwan, il n’y a pas de censure, et nous sommes bien protégés par notre gouvernement. Nous avons notre liberté. Mais oui, je ne me sentirai pas autant en sécurité en voyageant en Chine, ou même à Hong Kong maintenant. Je m’inquiète de la sécurité de manière générale. Mais il y a bien sûr une sorte de cyber-armée en ligne, sur Instagram, sur Twitter, je reçois une multitude de commentaires me disant de retourner dans mon pays, et c’est souvent à propos de dessins sur la Chine. Je ne pense même pas que ce soit des humains derrière tout ça, juste des messages générés automatiquement ! Donc parfois, je ne regarde même pas, je laisse couler.

Pourquoi pensez-vous qu’il est important de mettre de l’humour dans des contextes qui sont parfois tragiques ?

Le monde est plein d’actualités tragiques, constamment, et si l’on ne peut pas rire de certaines choses de temps en temps, ce serait vraiment triste. Par ailleurs, je pense que l’humour est une bonne façon pour les gens d’absorber de nouvelles informations, lorsque l’on rit de quelque chose, on l’intègre aussi, parfois sans s’en rendre compte. Par exemple, lorsque l’on lit un article, c’est au moins 1 000 mots, il faut se mettre dedans et peut-être qu’on laisse tomber en plein milieu, en se disant qu’on n’a pas le temps, ou bien que c’est trop de blabla… Mais un dessin, c’est très puissant. En cinq secondes, on perçoit l’humour, le sarcasme, ça s’imprime dans votre mémoire. Et cela vous prend cinq secondes pour dire « ah oui, tiens, on peut le voir comme ça ».

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