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Bœuf: les incertitudes sur la consommation chinoise inquiètent les pays exportateurs

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Selon les données américaines, les importations chinoises de bœuf devraient chuter de 4% cette année. Une diminution liée notamment au ralentissement de l’économie chinoise.

De notre correspondant à Pékin,

La viande de bœuf est une viande de riches en Chine, et sa consommation avait jusqu’alors résisté à la crise des années Covid, alors que celle du porc, que l’on retrouve pourtant à toutes les tables chinoises, avait au contraire diminué. Les importations de bœuf en Chine ont atteint un record en 2023. Les différentes estimations parlent de volumes allant entre 2,7 millions à près de 3,7 millions de tonnes importées, contre plus de 1,5 million de tonnes importées en 2018.

Le Mercosur inquiet

Seulement voilà, aujourd’hui, les importations chinoises marquent le pas, selon l’agence Bloomberg qui s’appuie sur les données américaines. La consommation reste en berne dans la deuxième économie du monde et le volume des importations devrait continuer de chuter, mettant fin à douze années consécutives de hausse.

« En 2024, les importations chinoises de bœuf devraient diminuer de 4% », dit l’USDA dans son dernier rapport, « les consommateurs recherchant des protéines moins chères », notent encore le ministère de l’Agriculture aux États-Unis, ce qui inquiète forcément les pays exportateurs du Mercosur qui produisent 70% du bœuf consommé en Chine, dont 40% en provenance du Brésil. Viennent ensuite les États-Unis, le Canada et l’Australie. Baisse de la demande et de l’offre avec la décapitalisation des cheptels dans les grands pays d’élevage affectés par les changements climatiques, relève également Jean-Paul Simier.

Baisse provisoire

Ce spécialiste du marché des viandes au Crédit agricole relativise toutefois la décrue. À long terme, la Chine restera, dit-il, un moteur de croissance important pour les exportateurs de bœuf.

« En 2024, il y a une petite baisse, mais je vous rappelle qu’on n'est qu’au mois d’avril. Mais effectivement, les Américains vendent moins de bœuf aux Chinois, et leurs données sont fiables. Et donc, tout le monde prévoit un petit tassement en 2024, mais cela baisse par rapport à un record », poursuit l’auteur du chapitre viandes du rapport Cyclope.

« On parle de 100 000 tonnes en moins, comparé à plus de 3,5 millions de tonnes, donc on est sur le trait et dans ce que les statisticiens appellent l’intervalle. Ce qu’il faut bien voir, c’est la tendance : les Chinois n’ont jamais autant acheté de bœuf qu’en 2023. Il y a une classe supérieure chinoise qui est capable d’acheter du bœuf, qui est cher, malgré les soubresauts économiques, alors que les Chinois de classes plus modestes ont diminué leur consommation de viande, notamment de porc », ajoute Jean-Paul Simier.

Troisième cheptel

Selon les données chinoises, il existe un certain écart entre la consommation de bœuf par habitant en Chine et la moyenne mondiale. En 2022, la consommation de bœuf par habitant était d'environ 6,99 kilogrammes, alors que la taille du marché approchait les 864,49 milliards de yuans dans un pays qui compte 69 races bovines, selon les données McKinsey.

En 2023, la consommation de viande bovine a encore augmenté, cela en relation avec la baisse des prix (77,88 yuans le kilo en janvier 2023 contre 73,72 yuans le kilo en juin de la même année) et la hausse des importations. Outre l'augmentation du volume des importations, la production nationale de viande bovine a également augmenté. En 2022, le cheptel chinois de bovins de boucherie a dépassé les 100 millions de têtes, avec un taux de croissance annuel de 4,1%. Ce qui fait de la Chine le troisième plus grand pays d'élevage bovin au monde, après l'Inde et le Brésil.

Stocks de viande bovine

Alors que l’offre n’a cessé d’augmenter, la consommation montre quelques signes de fatigue. Comme dans le vin, les distributeurs de viande bovine ont fait beaucoup de stocks. Et le secteur de la restauration ne s’est pas redressé comme espéré, après la sortie du Covid-19, ce qui a affecté les ventes. Autre facteur : le fait que les différentes viandes puissent se substituer pour le consommateur.

En 2023, les prix du porc ont ainsi atteint des niveaux historiquement bas et le porc à bas prix a dans une certaine mesure empiété sur la part de marché des autres viandes. Pour tenter de relever les prix du porc, les éleveurs ont abattu moins de cochons. Résultat : en dehors d’une baisse des importations de bœuf, la production porcine a également ralenti et la Chine a enregistré sa première baisse trimestrielle en près de quatre ans, selon l’agence Reuters.

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De notre correspondant à Pékin,

La viande de bœuf est une viande de riches en Chine, et sa consommation avait jusqu’alors résisté à la crise des années Covid, alors que celle du porc, que l’on retrouve pourtant à toutes les tables chinoises, avait au contraire diminué. Les importations de bœuf en Chine ont atteint un record en 2023. Les différentes estimations parlent de volumes allant entre 2,7 millions à près de 3,7 millions de tonnes importées, contre plus de 1,5 million de tonnes importées en 2018.

Le Mercosur inquiet

Seulement voilà, aujourd’hui, les importations chinoises marquent le pas, selon l’agence Bloomberg qui s’appuie sur les données américaines. La consommation reste en berne dans la deuxième économie du monde et le volume des importations devrait continuer de chuter, mettant fin à douze années consécutives de hausse.

« En 2024, les importations chinoises de bœuf devraient diminuer de 4% », dit l’USDA dans son dernier rapport, « les consommateurs recherchant des protéines moins chères », notent encore le ministère de l’Agriculture aux États-Unis, ce qui inquiète forcément les pays exportateurs du Mercosur qui produisent 70% du bœuf consommé en Chine, dont 40% en provenance du Brésil. Viennent ensuite les États-Unis, le Canada et l’Australie. Baisse de la demande et de l’offre avec la décapitalisation des cheptels dans les grands pays d’élevage affectés par les changements climatiques, relève également Jean-Paul Simier.

Baisse provisoire

Ce spécialiste du marché des viandes au Crédit agricole relativise toutefois la décrue. À long terme, la Chine restera, dit-il, un moteur de croissance important pour les exportateurs de bœuf.

« En 2024, il y a une petite baisse, mais je vous rappelle qu’on n'est qu’au mois d’avril. Mais effectivement, les Américains vendent moins de bœuf aux Chinois, et leurs données sont fiables. Et donc, tout le monde prévoit un petit tassement en 2024, mais cela baisse par rapport à un record », poursuit l’auteur du chapitre viandes du rapport Cyclope.

« On parle de 100 000 tonnes en moins, comparé à plus de 3,5 millions de tonnes, donc on est sur le trait et dans ce que les statisticiens appellent l’intervalle. Ce qu’il faut bien voir, c’est la tendance : les Chinois n’ont jamais autant acheté de bœuf qu’en 2023. Il y a une classe supérieure chinoise qui est capable d’acheter du bœuf, qui est cher, malgré les soubresauts économiques, alors que les Chinois de classes plus modestes ont diminué leur consommation de viande, notamment de porc », ajoute Jean-Paul Simier.

Troisième cheptel

Selon les données chinoises, il existe un certain écart entre la consommation de bœuf par habitant en Chine et la moyenne mondiale. En 2022, la consommation de bœuf par habitant était d'environ 6,99 kilogrammes, alors que la taille du marché approchait les 864,49 milliards de yuans dans un pays qui compte 69 races bovines, selon les données McKinsey.

En 2023, la consommation de viande bovine a encore augmenté, cela en relation avec la baisse des prix (77,88 yuans le kilo en janvier 2023 contre 73,72 yuans le kilo en juin de la même année) et la hausse des importations. Outre l'augmentation du volume des importations, la production nationale de viande bovine a également augmenté. En 2022, le cheptel chinois de bovins de boucherie a dépassé les 100 millions de têtes, avec un taux de croissance annuel de 4,1%. Ce qui fait de la Chine le troisième plus grand pays d'élevage bovin au monde, après l'Inde et le Brésil.

Stocks de viande bovine

Alors que l’offre n’a cessé d’augmenter, la consommation montre quelques signes de fatigue. Comme dans le vin, les distributeurs de viande bovine ont fait beaucoup de stocks. Et le secteur de la restauration ne s’est pas redressé comme espéré, après la sortie du Covid-19, ce qui a affecté les ventes. Autre facteur : le fait que les différentes viandes puissent se substituer pour le consommateur.

En 2023, les prix du porc ont ainsi atteint des niveaux historiquement bas et le porc à bas prix a dans une certaine mesure empiété sur la part de marché des autres viandes. Pour tenter de relever les prix du porc, les éleveurs ont abattu moins de cochons. Résultat : en dehors d’une baisse des importations de bœuf, la production porcine a également ralenti et la Chine a enregistré sa première baisse trimestrielle en près de quatre ans, selon l’agence Reuters.

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