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Faible croissance, hausse des prix, la Russie face au risque de stagflation
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Le rouble est à son plus bas niveau depuis février 2022 et le début de l'offensive militaire terrestre russe en Ukraine, un peu plus de 110 roubles pour 1 dollar. Et malgré les sanctions occidentales, l'économie russe « semble » tenir le coup. Pourtant, plusieurs signaux laissent entendre l'inverse. Décryptage.
Officiellement, tout va bien puisque la Russie partage de moins en moins de données. Dans les grandes lignes, l'économie du pays semble avoir bien résisté aux sanctions, mais des faiblesses apparaissent. Ce qui est le plus frappant, c’est l’inflation galopante. Toujours d'après les chiffres officiels, la hausse du niveau général des prix est de 9%, mais d'après plusieurs médias et instituts indépendants, l'inflation est plutôt dans les alentours de 20%-21%. Cela se traduit très concrètement dans le quotidien des Russes. Le prix d'un kilo de pommes de terre a augmenté de 73% depuis le début de l'année, pratiquement le double pour le beurre.
À écouter aussiComment expliquer l’étonnante résilience de l’économie russe?
Comment expliquer ces hausses impressionnantes ?
Déjà, les sanctions occidentales. Elles viennent peser sur la santé financière russe, notamment en raison des limitations d'importations. Elles font nécessairement augmenter les prix des produits de base comme le lait, le pain, la viande ou le poisson. Mais aussi pour des raisons propres à la situation dans laquelle se trouve la Russie. Elle est dans une économie de guerre et dépense beaucoup pour son offensive en Ukraine. Environ 40% de son budget est consacré au fonctionnement de son industrie militaire et à la rémunération de ses soldats.
En tout cas, les autorités veulent se montrer à la manœuvre. Le procureur général a notamment ordonné une enquête sur cette hausse des prix et il s'engage à apporter une réponse pour apaiser l'inquiétude de l'opinion publique.
À lire aussiRussie: un braquage pour 20 kilos de beurre illustre l'explosion des prix
Taux directeur de 21%
Une voix s'élève et s'inquiète de cette tendance, celle du patron de Rostec. Rostec, c'est le plus grand conglomérat industriel russe. Il produit pratiquement toutes les armes et équipements destinés à la guerre en Ukraine. Son directeur met en garde contre un ralentissement de la production et parle de risque de faillite. La raison, c'est le taux directeur de la Banque centrale russe. Il est aujourd'hui de 21%. À titre de comparaison, celui des États-Unis est de 4,75%. Ce qui a comme conséquences la difficulté pour l’industrie russe d'exporter et d'emprunter tant ce taux est important.
Une croissance qui ralentit
La croissance russe reste certes positive, mais elle ralentit. Le Fonds monétaire international table pour le moment sur une croissance de 3,4% pour cette année, un peu plus de 1% pour 2025. Ralentissement de la croissance expliqué par la pénurie de main-d'œuvre. En effet, les travailleurs sont au front, environ 500 000 Russes ont été tués au combat, d'autres ont fui le pays. Mais surtout, la Russie fait face à un déclin démographique.
À plus de 1 000 jours de guerre, Moscou semble ainsi arriver à un tournant. Il est économique, avec une croissance faible et une inflation importante, ce qu'on appelle la stagflation. Cette situation, c'est bien l'autre front pour Vladimir Poutine, à savoir « trouver un équilibre entre le beurre et les canons » !
38 episodes
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Le rouble est à son plus bas niveau depuis février 2022 et le début de l'offensive militaire terrestre russe en Ukraine, un peu plus de 110 roubles pour 1 dollar. Et malgré les sanctions occidentales, l'économie russe « semble » tenir le coup. Pourtant, plusieurs signaux laissent entendre l'inverse. Décryptage.
Officiellement, tout va bien puisque la Russie partage de moins en moins de données. Dans les grandes lignes, l'économie du pays semble avoir bien résisté aux sanctions, mais des faiblesses apparaissent. Ce qui est le plus frappant, c’est l’inflation galopante. Toujours d'après les chiffres officiels, la hausse du niveau général des prix est de 9%, mais d'après plusieurs médias et instituts indépendants, l'inflation est plutôt dans les alentours de 20%-21%. Cela se traduit très concrètement dans le quotidien des Russes. Le prix d'un kilo de pommes de terre a augmenté de 73% depuis le début de l'année, pratiquement le double pour le beurre.
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Comment expliquer ces hausses impressionnantes ?
Déjà, les sanctions occidentales. Elles viennent peser sur la santé financière russe, notamment en raison des limitations d'importations. Elles font nécessairement augmenter les prix des produits de base comme le lait, le pain, la viande ou le poisson. Mais aussi pour des raisons propres à la situation dans laquelle se trouve la Russie. Elle est dans une économie de guerre et dépense beaucoup pour son offensive en Ukraine. Environ 40% de son budget est consacré au fonctionnement de son industrie militaire et à la rémunération de ses soldats.
En tout cas, les autorités veulent se montrer à la manœuvre. Le procureur général a notamment ordonné une enquête sur cette hausse des prix et il s'engage à apporter une réponse pour apaiser l'inquiétude de l'opinion publique.
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Taux directeur de 21%
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Une croissance qui ralentit
La croissance russe reste certes positive, mais elle ralentit. Le Fonds monétaire international table pour le moment sur une croissance de 3,4% pour cette année, un peu plus de 1% pour 2025. Ralentissement de la croissance expliqué par la pénurie de main-d'œuvre. En effet, les travailleurs sont au front, environ 500 000 Russes ont été tués au combat, d'autres ont fui le pays. Mais surtout, la Russie fait face à un déclin démographique.
À plus de 1 000 jours de guerre, Moscou semble ainsi arriver à un tournant. Il est économique, avec une croissance faible et une inflation importante, ce qu'on appelle la stagflation. Cette situation, c'est bien l'autre front pour Vladimir Poutine, à savoir « trouver un équilibre entre le beurre et les canons » !
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