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À la Une: Trump ou la stratégie du bulldozer

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Donald Trump voudrait tout renverser qu’il ne s’y prendrait pas autrement… L’équipe gouvernementale qu’il est en train de constituer le prouve… Et Le Figaro s’en amuserait presque si le sujet n’était pas si sérieux… « Ceux qui ont aimé le scénario du retour de Donald Trump vont adorer le casting, s’exclame le quotidien français. Un boutefeu en délicatesse avec le comité d’éthique parlementaire pour ministre de la Justice, un antivaccin en charge de la Santé, une admiratrice de Poutine et d’Assad à la direction du Renseignement, un expert de la fracturation hydraulique à l’Énergie, des animateurs de Fox News à la Défense et aux Transports, un évangélique apôtre de l’Israël biblique à l’ambassade de Jérusalem, une gouverneur ayant tué son chien pour la Sécurité intérieure… Sans oublier l’homme le plus riche du monde, bénéficiaire de contrats publics en milliards de dollars, pour administrer une potion amaigrissante à l’État fédéral ».

Conclusion, pointe Le Figaro : « Donald Trump a formé un cabinet de combat qui ne se posera pas de questions philosophiques ou juridiques lorsqu’il s’agira de renverser les codes, d’écrémer les réglementations, de "libérer" les entreprises, d’appliquer un nationalisme tout-terrain à l’immigration, l’économie et l’international, de placer des fidèles ou de favoriser ses amis ».

Méfiance envers les agences fédérales

Qui plus est, souligne le Washington Post, « Donald Trump fait fi de toutes les règles de passation de pouvoir… Depuis sa victoire, il a en effet ignoré un grand nombre de règles et de pratiques destinées à effectuer une transition en douceur. (…) Trump n’a pas encore collaboré avec l’administration des services généraux, qui est chargée du travail complexe de transfert du contrôle de centaines d’agences gouvernementales. Il ne s’est pas engagé à respecter les règles d’éthique. Ses équipes de transition n’ont pas encore mis les pieds dans un seul bureau fédéral. Lors de ses appels récents avec des chefs d’État étrangers, Trump est passé en dehors du département d’État, de ses lignes sécurisées et de ses interprètes officiels. Alors que son équipe examine des centaines de nominations pour des postes clés, il a jusqu’à présent refusé de laisser le FBI vérifier les risques potentiels qu’elles présentaient pour la sécurité nationale. (…) À l'origine de cette approche sans précédent, pointe le Washington Post, il y a, selon son entourage, une méfiance et un ressentiment permanents à l’égard des agences fédérales. Donald Trump les accuse d’avoir bloqué son programme au cours de son premier mandat, d’avoir divulgué ses projets à la presse, d’avoir communiqué ses documents aux enquêteurs et d’avoir engagé des poursuites pénales contre lui ».

Fluctuant et… tout puissant…

Et puis il y a la personnalité même de Trump, fluctuante, imprévisible, souligne Le Temps à Genève : « ce qu’il dit un jour n’a parfois plus de valeur le lendemain. Et une opinion assénée à un moment peut être totalement infirmée un mois plus tard. La stabilité dans les convictions n’est à coup sûr pas le point fort de Donald Trump, qui change très souvent d’avis au gré des influences, de ses intérêts, voire de l’air du temps ».

Reste que désormais, « Trump dispose des pleins pouvoirs comme presque aucun de ses prédécesseurs, relève le Corriere Della Serra à Rome, pratiquement sans les contrepoids fondamentaux d’une société démocratique. Majorité du vote populaire, majorité au Sénat, majorité à la Chambre, juges de la Cour constitutionnelle, médias (de Fox News à X), technologies (avec son grand sponsor Musk), etc. En pratique, une autarchie démocratiquement élue, la plus puissante du monde, s’ajoutera aux dictatures et aux autarchies qui influencent déjà la vie et les choix stratégiques mondiaux. Au minimum, de plus en plus de dépenses militaires et de moins en moins d’attention aux transactions énergétiques et à l’urgence climatique ».

Et l’Europe ?

Point positif, souligne le Corriere Della Serra, « cela pourrait être l’occasion pour l’Europe de construire une politique étrangère et des relations économiques et financières plus autonomes et moins conditionnées par la Maison Blanche ».

À moins que les Orban et compagnie se sentent pousser des ailes…

C’est du moins ce qu’avance l’historien Romain Huret dans les colonnes du Soir à Bruxelles : « Donald Trump a montré que la radicalité payait, affirme-t-il. Je pense que cela risque d’inspirer beaucoup d’hommes et de femmes politiques en Europe. On a assisté à ce qu’on appelle aux États-Unis un réalignement, une nouvelle coalition électorale qui a bien fonctionné et qui risque de durer longtemps ».

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Conclusion, pointe Le Figaro : « Donald Trump a formé un cabinet de combat qui ne se posera pas de questions philosophiques ou juridiques lorsqu’il s’agira de renverser les codes, d’écrémer les réglementations, de "libérer" les entreprises, d’appliquer un nationalisme tout-terrain à l’immigration, l’économie et l’international, de placer des fidèles ou de favoriser ses amis ».

Méfiance envers les agences fédérales

Qui plus est, souligne le Washington Post, « Donald Trump fait fi de toutes les règles de passation de pouvoir… Depuis sa victoire, il a en effet ignoré un grand nombre de règles et de pratiques destinées à effectuer une transition en douceur. (…) Trump n’a pas encore collaboré avec l’administration des services généraux, qui est chargée du travail complexe de transfert du contrôle de centaines d’agences gouvernementales. Il ne s’est pas engagé à respecter les règles d’éthique. Ses équipes de transition n’ont pas encore mis les pieds dans un seul bureau fédéral. Lors de ses appels récents avec des chefs d’État étrangers, Trump est passé en dehors du département d’État, de ses lignes sécurisées et de ses interprètes officiels. Alors que son équipe examine des centaines de nominations pour des postes clés, il a jusqu’à présent refusé de laisser le FBI vérifier les risques potentiels qu’elles présentaient pour la sécurité nationale. (…) À l'origine de cette approche sans précédent, pointe le Washington Post, il y a, selon son entourage, une méfiance et un ressentiment permanents à l’égard des agences fédérales. Donald Trump les accuse d’avoir bloqué son programme au cours de son premier mandat, d’avoir divulgué ses projets à la presse, d’avoir communiqué ses documents aux enquêteurs et d’avoir engagé des poursuites pénales contre lui ».

Fluctuant et… tout puissant…

Et puis il y a la personnalité même de Trump, fluctuante, imprévisible, souligne Le Temps à Genève : « ce qu’il dit un jour n’a parfois plus de valeur le lendemain. Et une opinion assénée à un moment peut être totalement infirmée un mois plus tard. La stabilité dans les convictions n’est à coup sûr pas le point fort de Donald Trump, qui change très souvent d’avis au gré des influences, de ses intérêts, voire de l’air du temps ».

Reste que désormais, « Trump dispose des pleins pouvoirs comme presque aucun de ses prédécesseurs, relève le Corriere Della Serra à Rome, pratiquement sans les contrepoids fondamentaux d’une société démocratique. Majorité du vote populaire, majorité au Sénat, majorité à la Chambre, juges de la Cour constitutionnelle, médias (de Fox News à X), technologies (avec son grand sponsor Musk), etc. En pratique, une autarchie démocratiquement élue, la plus puissante du monde, s’ajoutera aux dictatures et aux autarchies qui influencent déjà la vie et les choix stratégiques mondiaux. Au minimum, de plus en plus de dépenses militaires et de moins en moins d’attention aux transactions énergétiques et à l’urgence climatique ».

Et l’Europe ?

Point positif, souligne le Corriere Della Serra, « cela pourrait être l’occasion pour l’Europe de construire une politique étrangère et des relations économiques et financières plus autonomes et moins conditionnées par la Maison Blanche ».

À moins que les Orban et compagnie se sentent pousser des ailes…

C’est du moins ce qu’avance l’historien Romain Huret dans les colonnes du Soir à Bruxelles : « Donald Trump a montré que la radicalité payait, affirme-t-il. Je pense que cela risque d’inspirer beaucoup d’hommes et de femmes politiques en Europe. On a assisté à ce qu’on appelle aux États-Unis un réalignement, une nouvelle coalition électorale qui a bien fonctionné et qui risque de durer longtemps ».

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