Russie: célébration du «Jour de la victoire», quel message de Vladimir Poutine?
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Le « Jour de la victoire » a été célébrée jeudi 9 mai à Moscou. Une cérémonie qui a permis à Vladimir Poutine de réitérer sa vision de l’Histoire. En quoi cette journée de la victoire est-elle un outil de propagande pour Vladimir Poutine ?
Cette cérémonie est une des occasions qui permettent au président russe de pousser son narratif sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et de réécrire l’Histoire pour ce qui concerne 1945 et aussi le présent. Sur la victoire de la Russie en 1945, Vladimir Poutine est en fait sur la même ligne que son prédécesseur Staline. Ce dernier estimait, à juste titre, que son pays avait payé le tribut le plus lourd à la victoire. Pour rappel, 27 millions de Soviétiques sont morts dans leur lutte contre Hitler. Aucun autre pays n’a connu autant de victimes.
Mais surtout, et là on peut dire que Vladimir Poutine est le digne héritier de Staline, il affirme que l’Armée rouge a vaincu seule les troupes nazies. Les Russes certes ont été les premiers à atteindre Berlin, mais le rôle joué par les Alliés, en particulier les Américains, a été également déterminant dans la chute du IIIe Reich.
L’Histoire comme outil de propagande
Jeudi 9 mai, il a rappelé les efforts et les sacrifices consentis par la population et l’armée russes en 1945. C’est pourquoi il parle de cette cérémonie du 9-Mai comme la fête la plus importante, la plus sacrée. Nos pères et nos grands-pères ont libéré l’Europe, martèle-t-il. Mais, sans qu’on sache vraiment s’il y croit lui-même ou pas, « il y a aujourd’hui une vérité erronée sur la Seconde Guerre mondiale. On veut faire oublier notre rôle ».
Surtout, il instrumentalise l’Histoire pour expliquer que le combat mené à l’époque par la Russie Soviétique contre le nazisme est toujours d’actualité. Car l’ennemi qualifié de nazi aujourd’hui, et bien c’est le régime ukrainien. Ce qui lui permet de justifier en partie l’intervention militaire contre son voisin, l’autre élément d’explication étant que l’Ukraine est une création artificielle datant de 1991 et qu’il n’y a pas de nation ukrainienne – l’Ukraine est historiquement selon lui une partie de la Russie, qu’il s’agit donc légitimement de récupérer. Là encore, une réécriture de l’Histoire.
Des avancées indéniables de l’armée russe en Ukraine ces dernières semaines
En ce 9 mai 2024, la Russie est en meilleure posture en Ukraine et Vladimir Poutine reste menaçant. Pour preuve, l’offensive terrestre lancée, vendredi, par la Russie, dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine. Une attaque que l’Ukraine redoutait depuis des semaines car en fait, les choses sont fragiles. Certes, à la différence de l’an dernier, où la Russie était sur la défensive en Ukraine, les choses se présentent mieux cette année. C’est l’armée russe qui est à la manœuvre face à une armée ukrainienne qui, faute d’armements suffisants, se retrouve en position délicate. Pas de grande percée mais des avancées indéniables russes ces dernières semaines.
Pourtant, le président russe, qui vient de rempiler jusqu’en 2030, ne paraît pas serein. Il s’en prend à ces « élites occidentales revanchardes qui créent des clivages ». Et il prévient : personne ne nous menacera. Renversement là encore d’une situation où c’est la Russie qui menace et annonce des essais nucléaires tactiques. Poutine promet la victoire à son peuple sur un mode agressif. Preuve, en creux, que rien n’est gagné.
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