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Ma vie d'addict, épisode 1

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Je m’appelle Stéphane. Je vais vous raconter ma vie d’addict, mon parcours d’addict. Pourquoi ?
Parce que je pense que ça peut être utile pour ceux qui ont des problèmes à gérer leurs addictions d’entendre et peut-être de s’identifier à ce qu’il m’est arrivé et pourquoi je suis devenu un addict et je le suis encore toujours aujourd’hui même si je suis abstinent des produits les plus dangereux. Donc on va commencer par le début. Comme dit Freud « Tout se passe dans l’enfance ».
Et effectivement, je suis assez convaincu que les souffrances et les blessures naissent dans l’enfance et que moi, je me les trimbale encore aujourd’hui en 2021 puisque c’est en 2021 que je tourne cette vidéo, en fin d’année.
Donc, j’ai une maman. J’ai un papa, j’ai une grande sœur qui a huit ans de plus que moi. On est une famille plutôt bourgeoise où tout va bien jusqu’à ce que j’atteigne l’âge de sept ans où là, ma maman meurt d’un cancer généralisé.
À sept ans, on a beaucoup de souvenirs de ce qui s’est passé. Moi, je n’ai aucun souvenir de ce qui s’est passé. Mon esprit s’est bloqué et nie complètement toutes les douleurs que j’ai pu vivre à ce moment-là. Je n’ai pas été invité aux funérailles. On m’a évité la douleur des funérailles. Et donc on m’a dit « elle est partie ». Et du coup, écoutez, aujourd’hui j’attends toujours qu’elle revienne. C’est logique.
Ma grande sœur prend le relais bien sûr, elle a huit ans de plus que moi, donc, c’est un peu ma petite maman. Mais très rapidement, elle va vouloir, après son secondaire, aller apprendre l’allemand en Allemagne. Mon père a trouvé plus facile probablement de me mettre en internat directement. Moi j’ai fait mes études en internat. Ma sœur part en Allemagne. Elle rencontre son prince charmant, un Français. Elle se marie et part vivre en France. Donc, deuxième figure féminine qui me quitte.
Et la troisième c’est la grand-mère. En général c’est la grand-mère. Et bien oui, moi j’avais une super grand-mère un peu bohème comme ça, qui habitait le centre de Bruxelles, la ville où je suis né.
Et bien un soir, on part au cinéma. On revient et on va se coucher.
Et puis dans la nuit, son compagnon vient me réveiller pour me dire « Mémé se meurt ». Elle est donc morte dans mes bras en pleine nuit, j’avais 12 ans. Donc, sur ces cinq années, j’ai perdu les trois figures féminines sur lesquelles je pouvais m’appuyer.
J’ai vraiment grandi comme un enfant ou un adolescent extrêmement seul. Mon père s’est remarié avec une femme qui n’avait strictement aucun intérêt à s’occuper de moi. Elle voulait que mon père s’occupe de ses affaires. Personne ne s’intéressait vraiment à moi. Et quand les vacances arrivaient, souvent on m’envoyait soit en Hollande pour apprendre le néerlandais.
Et puis, soit on m’envoyait chez mon cousin, mon oncle et ma tante, avec une tante qui est extrêmement difficile, compliquée et qui est certaine de son bon droit et de la manière, de la méthode qu’elle utilise pour éduquer ce petit garçon, finalement que j’étais toujours et notamment de me laisser poiroter comme ça pendant des heures et des heures, toute une après-midi devant une assiette parce que je ne parvenais pas à manger les légumes qu’elle avait décidés que je devais manger. Donc, c’est le passage par l’humiliation. C’est des choses à ne pas faire avec un enfant. Je me retrouve en préadolescence à un âge où ma première addiction va être le refuge dans la musique.
Et quand je dis addiction, c’est parce que très rapidement je développe un désir d’acheter tous les disques possibles des Beatles. Puis je tombe amoureux des Beatles et je fais la collection des disques des Beatles.

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Parce que je pense que ça peut être utile pour ceux qui ont des problèmes à gérer leurs addictions d’entendre et peut-être de s’identifier à ce qu’il m’est arrivé et pourquoi je suis devenu un addict et je le suis encore toujours aujourd’hui même si je suis abstinent des produits les plus dangereux. Donc on va commencer par le début. Comme dit Freud « Tout se passe dans l’enfance ».
Et effectivement, je suis assez convaincu que les souffrances et les blessures naissent dans l’enfance et que moi, je me les trimbale encore aujourd’hui en 2021 puisque c’est en 2021 que je tourne cette vidéo, en fin d’année.
Donc, j’ai une maman. J’ai un papa, j’ai une grande sœur qui a huit ans de plus que moi. On est une famille plutôt bourgeoise où tout va bien jusqu’à ce que j’atteigne l’âge de sept ans où là, ma maman meurt d’un cancer généralisé.
À sept ans, on a beaucoup de souvenirs de ce qui s’est passé. Moi, je n’ai aucun souvenir de ce qui s’est passé. Mon esprit s’est bloqué et nie complètement toutes les douleurs que j’ai pu vivre à ce moment-là. Je n’ai pas été invité aux funérailles. On m’a évité la douleur des funérailles. Et donc on m’a dit « elle est partie ». Et du coup, écoutez, aujourd’hui j’attends toujours qu’elle revienne. C’est logique.
Ma grande sœur prend le relais bien sûr, elle a huit ans de plus que moi, donc, c’est un peu ma petite maman. Mais très rapidement, elle va vouloir, après son secondaire, aller apprendre l’allemand en Allemagne. Mon père a trouvé plus facile probablement de me mettre en internat directement. Moi j’ai fait mes études en internat. Ma sœur part en Allemagne. Elle rencontre son prince charmant, un Français. Elle se marie et part vivre en France. Donc, deuxième figure féminine qui me quitte.
Et la troisième c’est la grand-mère. En général c’est la grand-mère. Et bien oui, moi j’avais une super grand-mère un peu bohème comme ça, qui habitait le centre de Bruxelles, la ville où je suis né.
Et bien un soir, on part au cinéma. On revient et on va se coucher.
Et puis dans la nuit, son compagnon vient me réveiller pour me dire « Mémé se meurt ». Elle est donc morte dans mes bras en pleine nuit, j’avais 12 ans. Donc, sur ces cinq années, j’ai perdu les trois figures féminines sur lesquelles je pouvais m’appuyer.
J’ai vraiment grandi comme un enfant ou un adolescent extrêmement seul. Mon père s’est remarié avec une femme qui n’avait strictement aucun intérêt à s’occuper de moi. Elle voulait que mon père s’occupe de ses affaires. Personne ne s’intéressait vraiment à moi. Et quand les vacances arrivaient, souvent on m’envoyait soit en Hollande pour apprendre le néerlandais.
Et puis, soit on m’envoyait chez mon cousin, mon oncle et ma tante, avec une tante qui est extrêmement difficile, compliquée et qui est certaine de son bon droit et de la manière, de la méthode qu’elle utilise pour éduquer ce petit garçon, finalement que j’étais toujours et notamment de me laisser poiroter comme ça pendant des heures et des heures, toute une après-midi devant une assiette parce que je ne parvenais pas à manger les légumes qu’elle avait décidés que je devais manger. Donc, c’est le passage par l’humiliation. C’est des choses à ne pas faire avec un enfant. Je me retrouve en préadolescence à un âge où ma première addiction va être le refuge dans la musique.
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