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Mémoire de l’esclavage au Havre: «le temps du silence est terminé»

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Nouvelle escale dans notre série de voyages sur les chemins de la mémoire de l’esclavage, direction la cité portuaire du Havre ; car on le sait peu mais la région normande, et la ville du Havre en tête, ont joué un rôle primordial dans le commerce triangulaire et la traite négrière.

Du 10 mai 2023 au 10 novembre 2023, entre Le Havre, Honfleur et Rouen, se déploie la grande exposition « Esclavage : mémoires normandes ». Et pour la première fois, cette exposition reconnue d’intérêt national, vient mettre en lumière à quel point la région normande s’est bâtie et enrichie sur ce « commerce du crime », comment le bassin normand a formé le 2è espace français de commerce esclavagiste après Nantes ; et comment cette histoire commune, demeurée longtemps méconnue, doit se raconter, s’étudier et se partager.

Il faut dire que dans l’Hexagone, on a souvent eu tendance à associer les ports négriers aux seuls ports de la façade atlantique, comme ceux de Nantes, Bordeaux ou La Rochelle, oubliant que les Normands, ses officiers, ses armateurs et ses négociants de la côte comme ses artisans ou ses fileuses de coton de l’arrière-pays ont participé directement ou indirectement à ce commerce et à la traite d’êtres humains de l’Afrique aux Amériques. Au XVIIIè siècle au Havre, des figures de la ville ont longtemps résisté et lutté contre l’abolition à travers de puissants lobbys esclavagistes ou en pratiquant même des campagnes de traite illégale. Ainsi, bien après l’abolition de l’esclavage en 1848, le navire « Le Don Juan » sera armé en 1860 par le Havrais Jules Masurier, ce qui ferait de ce navire le dernier bateau de traite français. Malgré de crapuleuses manœuvres (il va brûler le navire intercepté par les Anglais après un calamiteux voyage qui fera des centaines de victimes parmi les captifs), Jules Masurier deviendra maire de la ville du Havre.

Jusqu’à cette grande exposition, les plus polis parlaient au Havre de mémoire discrète quand d’autres reconnaissaient une mémoire occultée, passée sous silence, comme enfouie dans les décombres des bombardements qui ont frappé la ville en 1944. Mais aujourd’hui, des rues de la vieille ville à la Maison de l’armateur en passant par les salles de l’exposition havraise « Fortunes et servitudes », à la rencontre d’historiens, de conservateurs et de militants de la mémoire, on découvre bel et bien que « le temps du silence est terminé ».

Un reportage de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary.

En savoir plus :

- Sur l’exposition « Esclavage : Mémoires Normandes » qui se tient entre Le Havre, Rouen et Honfleur jusqu’au 10 mai 2023

- Sur l’association Le Havre Mémoires et partages qui propose notamment des visites du Havre négrier

- Sur le volet havrais de cette exposition, qui s’intitule « Fortunes et servitudes. Ici le catalogue et programme

- Sur la lente émergence de cette mémoire au Havre : un article de 2009 d’Eric Saunier, historien et commissaire scientifique de l’exposition

- Sur les deux ouvrages de référence publiés aux Éditions Silvana Éditoriale, à l’occasion de l’exposition : le catalogue et la première grande monographie sur l’esclavage et la région normande

- Sur le travail de l’historien Tom Hugo Couvet, auteur de « L’Alligator : l’odyssée d’un navire négrier havrais », publié aux Éditions Hémisphères

- Sur nos autres voyages sonores sur les chemins de la mémoire de l’esclavage à La Rochelle, à Nantes, en Guadeloupe, entre Liverpool et la Louisiane.

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Du 10 mai 2023 au 10 novembre 2023, entre Le Havre, Honfleur et Rouen, se déploie la grande exposition « Esclavage : mémoires normandes ». Et pour la première fois, cette exposition reconnue d’intérêt national, vient mettre en lumière à quel point la région normande s’est bâtie et enrichie sur ce « commerce du crime », comment le bassin normand a formé le 2è espace français de commerce esclavagiste après Nantes ; et comment cette histoire commune, demeurée longtemps méconnue, doit se raconter, s’étudier et se partager.

Il faut dire que dans l’Hexagone, on a souvent eu tendance à associer les ports négriers aux seuls ports de la façade atlantique, comme ceux de Nantes, Bordeaux ou La Rochelle, oubliant que les Normands, ses officiers, ses armateurs et ses négociants de la côte comme ses artisans ou ses fileuses de coton de l’arrière-pays ont participé directement ou indirectement à ce commerce et à la traite d’êtres humains de l’Afrique aux Amériques. Au XVIIIè siècle au Havre, des figures de la ville ont longtemps résisté et lutté contre l’abolition à travers de puissants lobbys esclavagistes ou en pratiquant même des campagnes de traite illégale. Ainsi, bien après l’abolition de l’esclavage en 1848, le navire « Le Don Juan » sera armé en 1860 par le Havrais Jules Masurier, ce qui ferait de ce navire le dernier bateau de traite français. Malgré de crapuleuses manœuvres (il va brûler le navire intercepté par les Anglais après un calamiteux voyage qui fera des centaines de victimes parmi les captifs), Jules Masurier deviendra maire de la ville du Havre.

Jusqu’à cette grande exposition, les plus polis parlaient au Havre de mémoire discrète quand d’autres reconnaissaient une mémoire occultée, passée sous silence, comme enfouie dans les décombres des bombardements qui ont frappé la ville en 1944. Mais aujourd’hui, des rues de la vieille ville à la Maison de l’armateur en passant par les salles de l’exposition havraise « Fortunes et servitudes », à la rencontre d’historiens, de conservateurs et de militants de la mémoire, on découvre bel et bien que « le temps du silence est terminé ».

Un reportage de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary.

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- Sur l’exposition « Esclavage : Mémoires Normandes » qui se tient entre Le Havre, Rouen et Honfleur jusqu’au 10 mai 2023

- Sur l’association Le Havre Mémoires et partages qui propose notamment des visites du Havre négrier

- Sur le volet havrais de cette exposition, qui s’intitule « Fortunes et servitudes. Ici le catalogue et programme

- Sur la lente émergence de cette mémoire au Havre : un article de 2009 d’Eric Saunier, historien et commissaire scientifique de l’exposition

- Sur les deux ouvrages de référence publiés aux Éditions Silvana Éditoriale, à l’occasion de l’exposition : le catalogue et la première grande monographie sur l’esclavage et la région normande

- Sur le travail de l’historien Tom Hugo Couvet, auteur de « L’Alligator : l’odyssée d’un navire négrier havrais », publié aux Éditions Hémisphères

- Sur nos autres voyages sonores sur les chemins de la mémoire de l’esclavage à La Rochelle, à Nantes, en Guadeloupe, entre Liverpool et la Louisiane.

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